Je fais partie des 1,300 femmes engagées comme religieuses dans la vie de L’Église au Nouveau-Brunswick.
La première congrégation religieuse fondée dans cette province est celle des Sisters of Charity of Immaculate Conception de Saint John. Dans la deuxième verrière de cette Cathédrale, on remarque, la fondation, à Memramcook, de la première communauté de religieuses francophones : Les Petites Soeurs de la Sainte-Famille, par la Bienheureuse Mère Marie-Léonie. Au bas de la verrière apparaît la fondation des Filles de Marie-de-l’Assomption, puis celle des Religieuses de Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, dont je fais partie. À celles-ci s’ajoutent d’autres communautés religieuses venues du Québec, des États-Unis ou de l’Europe, comme les Soeurs Trappistines.
Jusqu’au dernier quart de siècle, les communautés religieuses ont assuré des tâches indispensables que la société civile n’était pas en mesure d’assumer, telles : l’enseignement dans les écoles et les collèges, le soin auprès des malades, des pauvres et des orphelins. Depuis lors, de nouveaux besoins ont surgi alors que nous souffrons actuellement de la diminution du nombre de vocations à la vie religieuse.
Nous voulons demeurer à l’écoute de notre milieu qui évolue rapidement. Nous nous posons cette question : « Religieuses pour quel monde … et dans quelle Église? »
Nous sommes conscientes des défis et des risques. Nous devons constamment lutter pour éviter de nous laisser prendre au piège de notre société qui fait miroiter les attraits du confort, du plaisir et de l’abondance.
Appelées à prendre option pour les plus démunis, nous voulons travailler à éliminer les causes d’injustices dans notre milieu. Il y a en particulier celle de la condition de la femme au travail, dans la vie sociale, et aussi dans la défense de son droit d’égalité tel que voulu par Dieu.
Les communautés continuent de servir dans leurs oeuvres traditionnelles. Notre engagement envers les pauvres, les malades, les chômeurs, les démunis et les jeunes, permet de nous laisser évangéliser.
Nous nous sentons aussi appelées à participer aux mouvements d’Église qui nourrissent la foi des laϊcs, à ouvrir et à partager l’Évangile avec eux, afin de mieux comprendre la vie et les besoins de l’Église. L’importance de la vie spirituelle et de la prière individuelle et communautaire n’est pas pour autant négligée.
Très Saint Père, nous comptons sur le respect et l’encouragement de l’Église pour nous laisser aller jusqu’au bout de notre mission, à l’exemple de Marie. Que nous soyons célibataires, femmes mariées ou religieuses, nous voulons partager les tâches apostoliques d’évangélisation, car Dieu nous appelle à le faire selon notre manière féminine d’être au monde et en réponse à notre vocation humaine et chrétienne.
Le 13 septembre 1984
Soeur Odette Léger était supérieure générale des religieuses Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, Moncton, NB
NB: Il est possible d’entendre une partie du discours d’Odette Léger à l’intérieur d’une entrevue réalisée à la radio de Radio-Canada le 2 décembre 2011 :
Retour sur le discours de Soeur Odette Léger en 1984