Des prêtres demandent une discussion ouverte sur la nécessaire égalité des femmes dans tous les aspects de la vie de l’Église, ministère y compris.
Il n’y a plus ni Juif, ni Grec; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre; il n’y a plus l’homme et la femme; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ. (Ga 3, 28)
Dans l’Église catholique, en dépit du fait qu’elles soient égales aux hommes par leur baptême, les femmes sont exclues de tous les postes de prise de décisions et des ministères ordonnés. En 1994, le pape Jean-Paul II a déclaré que l’exclusion des femmes de la prêtrise ne pouvait même pas être discutée dans l’Église. Le pape Benoît l’a réaffirmé et a même renforcé cet enseignement en insistant pour que ce soit définitif et que tous les catholiques se rallient à cette décision. Le pape François a dit que le pape Jean-Paul II, après avoir réfléchi longtemps sur ce sujet, avait déclaré que les femmes ne pourraient jamais être prêtres et que, conséquemment, aucune nouvelle discussion sur l’ordination des femmes n’était dorénavant possible. En réalité, le pape Jean-Paul II n’a ni encouragé ni facilité le débat sur l’ordination des femmes à la prêtrise ou au diaconat avant de prendre sa décision. De plus, il n’y a eu pratiquement aucune discussion sur les facteurs culturels complexes qui ont jusqu’à récemment exclu les femmes des rôles de leadership dans plusieurs sociétés.
Nous, soussignés, croyons que cette situation est très dommageable, qu’elle éloigne tant des femmes que des hommes de l’Église parce qu’ils sont scandalisés par la réticence des leaders de l’Église à ouvrir le débat sur le rôle des femmes dans notre Église. Cette désaffection continuera et s’accélérera.
Nous sommes conscients que de nombreuses femmes sont profondément blessées et attristées par cet enseignement. Nous croyons aussi que la discrimination envers les femmes pratiquée par l’Église encourage et renforce l’abus et la violence contre les femmes dans beaucoup de cultures et de sociétés. Il est aussi nécessaire de se rappeler que les femmes forment la plus grande partie de l’assemblée à la messe du dimanche et qu’elles ont été plus actives que bien des hommes dans la vie des églises locales, reflétant la fidélité des femmes qui ont suivi Jésus jusqu’à la fin, jusqu’à sa mort sur le Calvaire. Le commandement de Jésus « Allez, enseignez toutes les nations » s’adressait à tous ses disciples et, en refusant la pleine égalité des femmes, l’Église ne remplit pas sa mission.
L’interdiction stricte de discuter de la question a contraint au silence la majorité des fidèles catholiques. Cependant, plusieurs enquêtes montrent qu’un très grand nombre de personnes sont en faveur de la pleine égalité des femmes dans l’Église. Mais l’Église force les prêtres et les évêques au silence parce que les sanctions imposées à ceux qui osent soulever la question sont rapides et sévères.
Nous croyons que nous ne pouvons plus rester silencieux parce que, ce faisant, nous contribuons à l’oppression systémique des femmes dans l’Église catholique. Ainsi, dans l’esprit de dialogue constamment encouragé par le pape François, nous demandons une discussion libre et ouverte concernant la pleine égalité des femmes dans tous les aspects de la vie de l’Église, y compris leur accès à tous les ministères. Si ceci devait arriver, la crédibilité de l’Église catholique serait renforcée, particulièrement quand elle aborde les questions concernant les femmes.
Eamonn McCarthy
Kevin Hegarty
Roy Donovan
Padraig Standun
Adrian Egan
Benny Bohan
Sean McDonagh
John D. Kirwin
Ned Quinn
Donagh O’Meara
Tony Conry
Tony Flannery
Publié le 1er novembre 2015 sur le blog de Tony Flannery priest & writer.
Traduction : Michel Goudreau et Pauline Jacob
Enfin, une démonstration de bon sens dans cette Église catholique qui a trop long longtemps négligée la reconnaissance de la femme en sons sein. La papauté, dont Jean Paul II et Benoit XVI, souffre de misogynie évidente. Espérons que Francois interviendra pour corriger cette erreur incommensurable.