Terreau contaminé, pensée formatée

« Le masculin et le féminin sont deux manières égales
de faire exister l’humanité et l’univers »
Olivier Clément

C’est difficile de cerner à son pivot la question transversale de l’agencement féminin/masculin tout en me situant personnellement dans mon univers religieux et spirituel, celui de l’Église catholique. Engagée depuis longtemps pour la promotion des femmes, j’ai hésité à m’impliquer dans un groupe féministe car je sentais difficilement cette voie prometteuse d’avenir, même si elle était sûrement nécessaire. Ma pensée est plutôt humaniste1…Devoir faire la « promotion » de la femme est pronostic d’un malaise! Née dans cette Église comme d’une mère aimée, je la crois capable d’un grand pas au troisième millénaire, un χαιροσ [Kairos]…, un pas plus grand que celui risqué sur la lune. J’entends souvent des personnes engagées exprimer le sentiment de frapper un mur en ce qui concerne leur place dans l’Église. Quel est donc ce mur? Sans être spécialiste, je livre une réflexion qui me travaille à même l’observation et la lecture…

J’ai écouté les propos de Lilian Thuram, lors d’une rencontre virtuelle offerte par l’Université du Québec à Rimouski. J’ai téléchargé LA PENSÉE BLANCHE2, livre dans lequel ce professeur invité, dit « de couleur! », déploie sa pensée, déployant le parallèle racisme/sexisme. Cette lecture a ouvert un espace où je pressens le sexisme plus profondément ancré que le racisme, car le sexisme est de toutes les couleurs. Comment justifier cette ténacité du sexisme?

  • Ces dernières semaines, j’ai été impressionnée par le temps investi à décontaminer le sol avant de commencer de nouvelles fondations. Cette vue fascinante a éveillé une hypothèse pour expliquer la ténacité du sexisme dans l’humanité. Le terreau humain serait-il contaminé, depuis les origines, par le sexisme qui a formaté pensée et discours transmis de génération en générations, dans les mythes, les contes etc?, Faudrait -il consentir à faire un travail de décontamination, mais comment? La réponse serait-elle dans la leçon de la terre…, ou encore, pour nous, dans la personne du Christ dont nous sommes le Corps…

  • À bien y penser, le terreau humain semble contaminé par la pensée sexiste depuis des millénaires. Les écrits de l’Ancien Testament en sont porteurs et le Nouveau Testament, jusqu’à aujourd’hui, malgré la pratique de Jésus, n’a pas encore réussi à décontaminer le terreau, à déprogrammer la pensée…

Hypothèse du terreau contaminé

Notre humanité est contaminée par le sexisme au point qu’il est presqu’un allant-de-soi, inconscient collectif qui imprègne la culture ambiante. Heureusement, de plus en plus d’hommes, nos frères, sont aussi sensibles à cette réalité qui fait mal à tant de femmes et, partant, aux hommes aussi, mais surtout à l’humanité dans sa gestion de l’univers où « toutes les choses vont deux par deux, en vis-à-vis »3 En fait le sexisme s’est comme vite parasité à la racine de l’être-humanité pour un mal-être presqu’ontologique. Il agit un peu comme si, pour la goutte d’eau, on empêchait, à la base, l’hydrogène de faire un avec l’oxygène, les opposant ou les considérant simplement comme aléatoirement complémentaires, alors qu’ils ont à se conjuguer l’un à l’autre pour qu’il y ait eau.

Créés êtres intelligents et libres, il nous est proposé de consentir à ce que nous sommes appelés à être, à dépasser opposition et complémentarité pour en arriver à conjuguer, comme en Jésus, le masculin et le féminin, à l’image de Dieu. On a confisqué, rétréci le « conjuxit » [ensemble] originel4 du masculin et du féminin, pour le réserver à la condition particulière du mariage indissoluble entre un homme et une femme. Toute l’humanité en pâtit. L’évangile, levain de nouveauté dans ce domaine, a été annoncé par des hommes seulement et, depuis tant d’années, hommes célibataires… Le sexisme intégré comme naturel, est devenu, à notre insu, un « modus vivendi » difficile à déprogrammer.

Exemples durables de la contamination sexiste sournoise :

  • les épithètes positifs sont souvent, pour ne pas dire généralement, des attributs mâles : fier comme un paon; fort comme un cheval ou un bœuf; fidèle comme un chien; – les négatifs sont souvent, pour ne pas dire généralement, des attributs femelles : il est vache… une vraie pie… il est chienne… etc

  • Un politicien retraité qui se mêle de politique est une « belle-mère »; un cardinal âgé qui, au Vatican, fait une proposition qu’on n’aime guère, est une « mémère »…

  • On est fier, moins peut-être aujourd’hui, d’une fille « aussi bonne » qu’un garçon; on est gêné d’un garçon « sensible comme une fille »…; les femmes sont encore trop souvent désignées « personnes du sexe », « tombeuses » d’hommes, responsables de ce qui leur arrive.., alors que les hommes sont encore souvent excusés parce que leur sexualité est considérée plus « demandant »…D’ailleurs, il n’y a que des femmes au martyrologe des vierges…etc

  • Le mot « Homme » est toujours porteur d’ambiguïté, entre l’être et le genre. Et les mots « Frères », « Fils »! Exister… sans être nommées?…

  • On insiste souvent sur la différence pour préciser des rôles, mais comme si elle n’était pas essentielle. On a défini, sans les femmes, ce qu’être femme signifie et fixé son rôle…

Les principes de l’humanité réussie sont pourtant affichés

Dès les origines, certaines Paroles, semences d’une humanité à harmoniser, sont énoncées. Mais le sol est vite contaminé; le sexisme nous a tous et toutes atteints par l’enseignement officiel transmis par nos frères en humanité. Seuls, ils ont mis par écrit, de leur point de vue, une vision du monde. Ils ont ensuite interprété cette vision dans des traités théologiques, éthiques, spirituels, l’ont figée dans des dogmes (dont l’infaillibilité), enseignée et passée dans les prières liturgiques… Jésus n’est pas vraiment contemplé et proposé, même si Paul l’exprime, comme « image du Dieu invisible »5 où masculin et féminin sont conjugués. (J’ai identifié dans Prière du Temps présent quelques hymnes composées par des femmes, dont celle-ci, bien significative, … : (Quand le jour est obscur et que défaille l’homme…)6

Ancien Testament

  • Gn 1, 27 : «homme et femme il les créa», le principe fondateur est bien là, mais dès Gn 3 : la femme est présentée tombeuse d’Adam et, en déjà en Gn 6 , on lit: «Lorsque les hommes commencèrent d’être nombreux… et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu trouvèrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qui leur plurent…. Les Nephilim étaient sur la terre… quand les fils de Dieu s’unissaient aux filles des hommes et qu’elles leur donnaient des enfants; ce sont les héros du temps jadis, ces hommes fameux… »7!

  • Plusieurs savent maintenant que les auteurs des premiers chapitres de la Genèse ont fait une lecture rétrospective du monde dans lequel ils vivaient, cherchant, dans l’origine, des principes explicatifs, devenus définitifs, de la situation humaine vécue dans leur quotidien…

  • Les textes des prophètes et des sages sont aussi teintés de sexisme … Bien sûr, il y a la Femme vaillante8, proposée plus souvent qu’à son tour… mais « qui la trouvera? » cette femme, « parfaite maîtresse de maison », titre la Bible de Jérusalem…

Nouveau Testament

  • La personne de Jésus, son attitude avec et envers les femmes ont de quoi décontaminer la pensée sexiste normalisée. Le ministère nouveau confié aux femmes le matin de sa résurrection pourrait en faire éclater les limites. Mais on est restés rivés au Jésus historique comme s’il n’était pas vraiment encore vivant. Le pape François a reconnu, mais on est au XXIe siècle, Marie de Magdala « apôtre des apôtres »; ça ne change pas le formatage de « douze apôtres » dans la tradition et la culture.

  • Au temps de Jésus, les femmes n’étaient pas considérées comme témoins valables, dit-on, pour justifier que leur parole et leur témoignage n’ont pas été retenus. Mais les Évangiles en montrent pourtant plusieurs fidèles disciples témoins du chemin de croix de Jésus et de sa mort…Dans les Actes des Apôtres cependant, Pierre présente les douze, Mathias ajouté, comme étant, seuls, les témoins depuis le baptême de Jésus … Cela a été transmis à Paul qui l’a transmis à son tour9.

  • Paul, dans Galates 3, 27 à l’origine de l’ère chrétienne, affirme cette prophétique nouveauté: «vous tous, en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme»…Le sol était depuis si longtemps contaminé que le troisième binôme est disparu peu à peu des épitres suivantes, emporté par les remous sexistes ambiants10. Les deux premiers binômes furent en partie résolus aux premier et deuxième millénaires, même si tout n’est pas réalisé, loin de là. Mais le sexisme tient la route. Le baptême ne semble pas, dans les faits, configurer les filles au même être-chrétien que les garçons même si on les oint « éternellement membres de Jésus-Christ, prêtre, prophète et roi »…« Sept sacrements pour les garçons et six pour les filles », répondait une petite fille à son évêque qui demandait le nombre de sacrements…

Histoire de l’Église

Il y a des « Pères » de l’Église… Des femmes, nécessairement différentes dans leur pensée, ont été condamnées et brûlées comme sorcières ou ignorées…

Dire qu’on a longtemps douté de la présence d’une âme dans la femme, comme dans les « noirs », les « autochtones »…Pourtant Jésus est né …d’une femme et de fidèles disciples femmes l’ont étroitement suivi jusqu’au bout! Jésus en a proposé comme exemples; veuve, amoureuse, mère avec Dieu du fils de Dieu …

Jean XXIII faisait de la promotion de la femme un « signe des temps »…à considérer comme appel de l’Esprit…réservé pour le « bon temps » que serait le nôtre?

Au 20e et 21e siècles, quelques femmes sont maintenant reconnues « docteures » de l’Église…Un bon pas! On ouvre au lectorat… Le pape François crée un ministère de la catéchèse… depuis longtemps prise en charge par des femmes. Une femme au prochain synode, bien oui! Mais encore?

Conséquences du sexisme

Pour la visibilité et la parole de l’Église

Dans l’espace social et médiatique, la visibilité de l’Église est encore hiérarchique donc masculine. Est-ce systémique? Les paraboles publiques que présentent de l’Église les célébrations liturgiques sont majoritairement masculines, à des niveaux variant selon la solennité des célébrations.

La Parole officielle de l’Église est masculine, du plus bas au plus haut niveau d’implication. L’Église hiérarchique parle au nom du Christ époux mais aussi… au nom de l’Épouse qu’est l’Église! La Parole de Dieu est donc présentée, officiellement, en pensée et sensibilité masculines.

L’Église hiérarchique s’identifie au Christ-Tête pour assumer un pouvoir qu’elle concentre en elle. Pourtant la tête, selon la femme que je suis, n’est pas d’abord ce qui est au-dessus du corps pour exercer un pouvoir sur le corps, elle est ce qui, du corps, passe en premier dans la naissance, elle prend l’initiative. Jésus ressuscité, premier-né d’une humanité nouvelle, conjuguant en lui masculin et féminin, est toujours la tête qui, passée de ce monde au Père, attire à lui tout l’univers « en douleurs d’enfantement »11. Les ministères confiés en son nom ne seraient-ils pas des délégations de services dans la durée du temps? Oui, des femmes baptisées, dévouées au service des communautés chrétiennes, aimeraient parfois avoir le pouvoir d’y rendre tous les services nécessaires à leur vie et survie…

Mais il me semble pourtant que l’ordination des femmes, dans le modèle actuel, ne changerait pas nécessairement grand-chose; elles pourraient minoritaires réclamant chaque jour une place égale, finir par s’identifier aux « clercs » pour faire fonctionner l’institution… Même des hommes souffrent dans ce modèle… Peut-être faut-il attendre qu’il meure de lui-même…

Pour les communautés chrétiennes et le lien à l’Eucharistie, source et sommet…

L’eucharistie, on le voit davantage en ce temps de pandémie, est comme rattachée, non à la communauté, mais à la personne du prêtre, homme de toute race ou nation. Pas de prêtre, pas d’eucharistie, pas non plus de vrai responsable de communauté puisqu’il faut référer à un ministre ordonné pour sanctionner en dernier ressort. Faute de prêtres, on ferme ou regroupe des communautés alors que ces communautés ont trouvé chez elles des personnes capables d’assumer les responsabilités de leur mairie… Le venue de prêtres étrangers est-elle une solution d’avenir pour la prise en charge des communautés? « Il y en a des vocations, mais vous ne les voulez pas », répondait un marguiller dans les années 1990, à la demande répétée de prier pour des vocations… Et un autre : « Quand nous aurons un nouveau type de chrétiens, nous aurons un nouveau type de prêtres, pas avant ». Espérance…

Pour les femmes et les hommes, leur vivre-ensemble comme société

Les hommes comme les femmes sont victimes du sexisme, mais différemment. Et cela après tous les efforts consentis, les programmes mis en place par les groupes féministes et les gouvernements, les répondantes à la condition féminine, etc : outils d’animation, maisons d’hébergement, etc… Les stéréotypes ont la vie dure, la violence et les abus sexuels aussi, l’inégalité des salaires. Le langage inclusif ne passe pas aisément dans l’Église. On entend des femmes qui ont décroché et d’autres qui tiennent bon dire qu’il y a certains reculs… par rapport aux années d’espoir d’après-Concile. Oui, c’est vrai que des femmes s’accommodent bien, elles aussi, d’un sexisme intégré et se défendent d’y toucher!

Est-il une voie à privilégier dans la mission prophétique de l’Église?

L’Église catholique, dans sa hiérarchie, pourrait-elle un jour faire autorité quand elle parle de la place des femmes, de la violence faite aux femmes, même de la sexualité? Un certain sexisme qu’elle maintient serait-il un obstacle tenace à sa mission prophétique, à son acculturation dans le monde qui, dans plusieurs pays, est davantage au point qu’elle dans l’intégration du féminin comme « manière égale d’être »? Croit-elle vraiment en la présence du Christ qui agit aujourd’hui, par son Esprit, pour la conduire vers la vérité tout entière12, celle qu’on n’était guère prêts à porter au temps de Jésus? Une femme, samaritaine au surplus, est la première missionnaire ou évangélisatrice13; des femmes sont les premières annonciatrices de la résurrection de Jésus, à l’exemple d’Anne au Temple qui allait parler de Jésus à qui attendait une délivrance14 comme on attend une naissance!

La voie de l’écoute

Dans La pensée Blanche, l’auteur propose l’ÉCOUTE comme voie d’avenir. L’écoute, par les personnes porteuses de la pensée raciste et sexiste, des personnes de couleurs et des femmes. Écouter, c’est se laisser toucher, affecter. Est-ce possible, sans qu’un désir devienne projet, d’avancer ensemble vers un monde plus humain? Je retrouve, dans la proposition suggérée par l’auteur cité, ce que j’ai découvert de la réconciliation dans le Nouveau Testament à partir du texte grec, en préparant l’année sainte 1975. Est-ce un vain rêve que je nourris en le proposant? Le mot « réconciliation » ne passe pas la rampe aujourd’hui, dit-on!… Je l’ose quand même… avec les préfixes significatifs…

Le mot « réconciliation » signifie une démarche de réciprocité, (δι-αλλασσοω) qui se fait du haut vers le bas, (κατ-αλλασσω) en vue d’un changement, (αλλασσω), une création nouvelle. Cette démarche est une écoute mutuelle active qui, de l’échange consenti, aboutit à un changement. Avec un autre préfixe (απο- καταλλασσω) le mot indique aussi une origine. J’ai approfondi ce thème à partir de Matthieu 5, 23-25 et dans les épitres où je trouve une piste prometteuse15… Mais ce qui est proposé par Jésus, de laisser son offrande et d’aller se réconcilier pendant qu’on est encore en route, est tellement difficile que j’en suis venue à penser que Dieu avait dû se donner en exemple… et c’est ce qu’affirme saint Paul16 : « Le premier, il s’est réconcilié le monde » et « Il nous a confié le ministère de la réconciliation »…

Imaginons le prophétisme d’une Église engagée dans la voie de l’ÉCOUTE

Imaginons une Église dont les décideurs officiels, sans crouler sous le sentiment d’être responsables de ce que les anciens ont dit, défini, décrété avant et pour eux, laissent ce qu’ils sont habitués d’offrir des certitudes séculaires, qu’ils descendent écouter les profonds griefs contre un certain système et qu’ils accueillent la lecture féminine des Écritures, la pensée féminine sur l’Église et les sacrements, etc!. Que de cet échange naisse une nouvelle humanité! Imaginons que l’Église hiérarchique s’engage ainsi, à l’exemple de Dieu, dans ce ministère de réconciliation, plus communautaire que celui exercé en privé dans un pouvoir sacramentel, et que, dans le Christ, elle prenne l’initiative du mouvement! Imaginons un synode qui invite à marcher ensemble autant de femmes que d’hommes pendant qu’on est encore en chemin…

Loin de demander aux autres de venir dans notre enclos, ce serait consentir à nous mettre en mouvement, de part et d’autres, vers l’enclos de Jésus. Pourquoi faudrait-il continuer à faire des schismes pour survivre alors que nous sommes appelé(e)s par Jésus à nous ad-joindre les un(e)s aux autres?

Exercice de décontamination, de dé-formatage

Ainsi se fait la décontamination du sol : la terre contaminée rencontre la terre qui ne l’est pas. Échange salutaire! Jésus Christ est de la terre non contaminée. Le Corps du Christ est en mal d’exister comme univers nouveau où masculin et féminin se conjuguent enfin à tous les temps, dans la pensée et l’action. Urgence écologique?

Comment cela peut-il se faire? La réponse est donnée par Marie, qui sans avoir consulté les grands-prêtres et après avoir entendu « L’Esprit saint fera cela en toi », dit : « Qu’il m’arrive selon Sa parole… ». Partageons la certitude que la Parole de Dieu, « homme et femme à son image », ne Lui reviendra pas sans avoir accompli sa mission17

Une mission pour notre troisième millénaire… J’en rêve… mais sans m’attendre à voir la Terre Promise!

Rita Gagné, o.s.u.
Trois-Rivières, le 17 mai 2021

NOTES

1 Gagné, Rita (2013). Homme et femme à la lumière de l’Évangile de Luc.. Montréal : Mediaspaul.
2 Thuram, Lilian (2020). La pensée Blanche. Paris : Éditions Philippe Rey/Montréal : Mémoire d’encrier.
3 Si 42, 24-25.
4 Mt 19,6.
5 Col 1, 15.
6 Prière du Temps présent,1991, p. 1543,
7 Les Nephilim sont ces héros et hommes fameux ,
8 Pr 31, 10ss.
9 I Cor 15, 1ss.
10 Cf Étude de Michel Gourgues présentée à Parvis de Québec, puis, plus développée à la CRC.
11 Col 1, 18ss; Jn 12, 32.
12 Jn 16,13
13 Jn 4
14 Lc 2,3
15 Mt 5, 23ss; Ph 2, 6ss; 2 Co, 15ss; Col 1, 18-23
16 2 Co 5…
17 Is 55, 10ss.

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A propos Rita Gagné

Détentrice d’une maîtrise en théologie, Rita Gagné, religieuse ursuline, possède une longue feuille de route : enseignante au secondaire et à l’école normale; responsable de l’éducation de la foi des adultes et coordonatrice de la pastorale d’ensemble (diocèse de Gaspé); conférencière; animatrice de retraites et de sessions diverses. Elle est l’autrice de commentaires spirituels de la Parole de Dieu, entre autres, « Homme et femme à la lumière de l’Évangile de Luc » (Médiaspaul, 2013).
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6 réponses à Terreau contaminé, pensée formatée

  1. Odette Mainville dit :

    Un magnifique texte! Tout est tellement bien dit; tout est tellement vrai.
    Je dis à l’auteure qu’il ne lui reste qu’un pas à faire : quitter cette Église qui est trahison de Jésus, Christ. Cette Église misogyne et machiste qui a rétabli un système analogue à celui que Jésus a pourfendu et qui l’a condamné à mort pour l’avoir fait; qui a rétabli ce système soi-disant par fidélité à Jésus. Je dis : FIDÉLITÉ ou TRAHISON ? Si tu veux comprendre toute la logique qui m’a menée à quitter cette Institution, et ce par souci de cohérence avec mon choix d’être disciple de Jésus et de répandre son message, lis mon roman, « Le grand cahier de Jérôme », publié aux Éditions Fides, en 2020. J’y étale tout la prise de conscience et le raisonnement qui m’y a conduit.

    • Rita Gagné dit :

      Merci Odette pour ton commentaire. Je l’accueille avec grand respect…Tu sais que j’ai lu ton livre « Le grand cahier de Jérôme”, je t’y reconnaissais tout au long. Je t’admire dans la décision qu’avec sérieux, tu as prise. Mais je t’avoue que je ne sens pas d’appel à quitter l’Eglise qui est plus grande dans mon coeur que l’Eglise dans l’une ou l’autre de ses expressions…Comme disait Mgr Gaillot, l’Eglise qui m’a accueillie , ce sont des noms, des lieux, une histoire, des beautés et des laideurs; elle m’a quand même fait connaître l’Évangile sans en enlever les pages qu’elle ne vit pas…pas encore… Je réalise, malgré tout ce qui me fait souffrir, que j’aime cette sainte communauté de pêcheurs et pécheresses…dont je fais parie. Si je ne l’aimais pas, je serais indifférente. Tu sais, j’ai aussi le sentiment que si je quittais l’Eglise, il me faudrait peut-être, un jour, quitter l’humanité car, dans tous les domaines, les stéréotypes sont tellement tenaces….Merci de me donner l’occasion de sonder mon coeur…et de te retrouver…Paix!

      • Odette Mainville dit :

        Encore une fois, Rita, je souscris… presqu’entièrement… à la justesse et à la sagesse de tes propos. J’aime particulièrement cette affirmation : « …elle m’a quand même fait connaître l’Évangile sans en enlever les pages qu’elle ne vit pas… » Par ailleurs, ce qui me répugne particulièrement, c’est le traitement qu’elle réserve aux femmes, alors que Jésus leur a créé une ouverture comme c’était impensable à l’époque. Or à cet égard, il n’y a pas de changements à l’horizon. « Saint Jean-Paul II l’a dit… » On se base sur une futilité qui n’a aucun fondement théologique pour légitimer l’exclusion des femmes. Pourquoi lutterai-je donc pour rester dans un « club » d’hommes misogynes (ici, je retiens mes mots)? Bon, on pourrait continuer indéfiniment, mais il faut s’arrêter considérant qu’il y aurait tant à dire dans un espace qui ne le permet pas vraiment.

  2. Jeannette Fournier dit :

    C’est si peu dire que j’aime le texte de Rita Gagné, je le SAVOURE et le fait mien❤️

  3. Jeannette Fournier dit :

    Ce texte, TERREAU CONTAMINÉ, de Soeur Rita Gagné, résume à lui-seul, ma raison d’être parmi Femmes et Ministères. J’aimerais l’avoir écrit moi-même, tant il me rejoint, tant il me ressemble. Je l’ai lu et relu, puis je l’ai IMPRIMÉ. J’étais très émue, je l’ai surtout gardé dans mon coeur. Ce sont des mots pour SE DIRE. J’ai pleuré et je le dit sans gêne. J’ai même parlé au téléphone, à Soeur Rita pour exprimer ma reconnaissance, pour la lecture de son texte si bien formulé. ♥️

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