Lors d’une conférence en 1903 Marie Lacoste-Gérin Lajoie1 déclarait:
« Parce que nous n’y réfléchissons pas, que nous l’ignorons, le droit ne nous en affecte pas moins ». Elle compara aussi la loi à un océan, sur lequel le frêle esquif de la vie des femmes glissait souvent à l’aventure 2.
Les femmes ont navigué sur un océan qui leur était défavorable, bravant des tempêtes durant lesquelles le droit les malmenait. Des femmes comme Marie Lacoste-Gérin-Lajoie ont fait valoir l’importance de s’intéresser au monde juridique. Les luttes des féministes ont fait avancer les droits des femmes, mais il reste bien des batailles à poursuivre. Aujourd’hui, nous sommes témoins de l’une d’entre elles, grâce au mouvement #MeToo, pour que l’application du droit desserve mieux les victimes d’agression sexuelle. Que des femmes se retrouvent dans l’incapacité d’exercer des recours juridiques nous semble de plus en plus inacceptable. Toutefois, il semble que le domaine religieux constitue une exception à cet égard. Nous avons du mal à imaginer que des femmes puissent recourir au droit à l’égalité promulgué par l’État pour contrer la discrimination dont elles sont victimes à l’intérieur de leur Église. Qu’il puisse en être autrement, c’est une éventualité qui devrait susciter notre intérêt. Continuer la lecture