C’était le 22 mai 1994. Il y a vingt ans déjà. Ce jour-là, Jean-Paul II publiait la lettre apostolique sur L’ordination exclusivement réservée aux hommes (Ordinatio sacerdotalis) dans laquelle il déclarait « que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église » (par. 4). Triste événement il va sans dire. Dans la présente réflexion, après avoir simplement rafraîchi notre mémoire concernant quelques éléments incontournables aujourd’hui encore, je tenterai brièvement de voir si quelque chose de prometteur se profile dans le paysage actuel.
LE LOURD HÉRITAGE DES MOTS QUI BAÎLLONNENT
1. L’impact de l’événement. C’est l’annonce de la fin du « débat autorisé ». Mais comme c’est souvent le cas, l’interdiction de parler a ouvert un espace à la parole. Rapidement de multiples protestations se sont manifestées et de sérieuses questions sont montées de divers milieux. Devant un tel rebondissement, un autre document publié par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 28 octobre 1995, prit la forme d’une Réponse à la question suivante : quelle est la portée véritable de la consigne de Jean-Paul II concernant l’assentiment de foi? Si elle n’ajoute rien à la lettre de mai 1994 sur le plan de l’argumentation, la Réponse apporte deux précisions qui contribuent à obscurcir davantage la perspective : la doctrine a été proposée infailliblement par le « magistère ordinaire et universel », et donc elle « appartient au dépôt de la foi ». Ainsi la Congrégation (une instance inférieure) vient prononcer les mots décisifs qui ne sont pas dans la lettre du pape : « Ils le sont maintenant, par personne interposée, et là est la nouveauté du document de la Congrégation1 ». Nous voilà bel et bien en face d’un contenu (non d’un document) « rétroactivement infaillible »2.
Devant cet argument d’autorité, de nombreuses réactions ont à nouveau surgi un peu partout. Sans m’y attarder, je souligne qu’elles exprimaient de façon multiforme une gamme de sentiments allant de l’indifférence à l’indignation en passant par l’incompréhension, l’étonnement, la méfiance, le dégoût, le désengagement, le refus… Je ne peux davantage passer sous silence la prise de parole éloquente et insistante de théologiennes et de théologiens qui se sont interrogés sur la déplorable confusion concernant non seulement « la nature et la portée de l’infaillibilité », mais aussi le contenu appartenant au « dépôt de la foi ». Nous le voyons, ni Ordinatio sacerdotalis, ni la Réponse n’ont ouvert une voie au consensus. Au contraire. Nous avons vérifié une fois de plus que la vérité ne s’impose pas à coup d’argument d’autorité3. Le dialogue a donc émergé comme un enjeu fondamental renvoyant à la structure participative de la communauté chrétienne où femmes et hommes, en leur qualité de « disciples égaux », sont des partenaires dans la mission.
2. Le débat se poursuit. Depuis les vingt dernières années, le débat s’est poursuivi malgré l’interdiction réitérée par Benoît XVI. Transformant l’indignation en énergie de changement, des milliers de croyantes et de croyants dans le monde (laïques, religieuses et religieux, prêtres, évêques) ont étudié cette question majeure et en ont discuté. Des synodes diocésains ont clairement demandé à Rome de reconsidérer la « discipline en cours »4. En 2001, parallèlement au Synode romain sur le rôle et le travail des évêques, s’est tenu le Synode du Peuple de Dieu à la suite de consultations venant de plus de 400 groupes. Formulée par les personnes déléguées de 27 pays, la Déclaration de ce Synode, incluant la même demande d’accès des femmes à toutes les fonctions ecclésiales, a été remise au secrétaire général du Synode des évêques5. Par ailleurs, combien d’expériences nouvelles, de rencontres de réflexion, de sessions sur les ministères, de recherches et de publications sous différents angles (biblique, anthropologique, historique, ecclésial…) ont abondamment enrichi cette démarche d’approfondissement. Tout cela confirme que la parole ne se laisse pas museler, le débat continue et la dissidence se manifeste6.
3. Le blocage demeure. De son côté, l’institution maintient sa position. À la suite de Jean-Paul II et de Benoît XVI, François réaffirme l’interdit : « Le sacerdoce réservé aux hommes, comme signe du Christ Époux qui se livre dans l’Eucharistie, est une question qui ne se discute pas (…)7 ». La question reste verrouillée. Le discours officiel accorde encore une grande importance à l’égalité de l’homme et de la femme : tous les deux sont des êtres humains à un degré égal8. Cependant l’infériorité juridique des femmes est toujours inscrite dans le Code dedroit canonique, ce qui a comme conséquence de limiter le langage universaliste de Ga 3, 28. Mais cette contradiction n’en est pas une aux yeux des autorités pour qui la dignité et l’égalité chrétiennes ne sont pas lésées puisqu’elles sont liées au domaine de la sainteté et non à celui du partage des pouvoirs9. Le magistère parle d’égalité et de dignité dans la différence des fonctions. Différence qu’il considère intrinsèquement liée à la nature immuable de la femme comme épouse et mère (physique ou spirituelle). Aussi, pour les autorités, ce refus ne constitue pas une injustice envers les femmes, ni envers l’Église, ni envers Dieu. Entretenir une telle ambiguïté nous place en face d’un déni qui gomme l’égalité au nom des différences et aux dépens des femmes. Car, en matière d’égalité, il n’existe pas de demi-mesure : on est égal ou on ne l’est pas. Cela induit concrètement une politique construite par l’institution, bien implantée à tous les niveaux et traduite par des pratiques discriminatoires pour les femmes.
4. Des arguments répétitifs. Si cette structure perdure, c’est aussi parce que le discours est tenace. L’approche et l’argumentation de François ressemblent étrangement à celles de ses prédécesseurs : vision traditionnelle des femmes (leur vocation singulière, leur nature spéciale, leurs qualités, leurs rôles…)10, méconnaissance des multiples recherches réalisées depuis des décennies par des femmes et des hommes dont la compétence est reconnue, reprise d’un argumentaire refermé sur lui-même. Celui-ci, en effet, réitère des théories élaborées au cours des siècles et devenues des « justifications idéologiques » selon les mots de Jean-Marie Aubert. Ce genre de discours absolutise une situation de fait et la présente comme immuable, comme expression de la volonté de Dieu. Et aussi longtemps que les autorités persistent à ne pas remettre en question les fondements de leur argumentaire, elles tentent de concilier les inconciliables, c’est-à-dire l’exigence évangélique de l’égalité des personnes et les structures antiféministes. D’où la permanence d’une réflexion qui « semble bloquée sur un système de pouvoir masculin et de service féminin11 » favorisant une culture de puissance, de privilèges et de marginalisation des femmes. D’où en même temps l’immobilisme sur l’essentiel, la perte de crédibilité en regard de l’enseignement de l’Église et un risque majeur pour l’avenir de sa mission dans notre monde. Mais alors, y a-t-il présentement une annonce de printemps? Des indices de dégel? Un peu de changement dans l’air?
QUELQUES LUEURS À L’HORIZON
D’un peu partout, les éloges continuent de monter à l’endroit de François et, en se renforçant le plus souvent, ils s’inscrivent dans une durée qui leur donne du poids. Sans m’y arrêter ici, je me réjouis profondément pour ces raisons d’espérer qu’il apporte à notre monde. Je reconnais aussi que sa façon habituelle d’être « simplement humain » est en train de remettre en question et de modifier progressivement une certaine manière de « faire » Église. D’ailleurs, par sa présence, particulièrement auprès des gens laissés pour compte, par sa communication « de proximité »12, son insistance sur la miséricorde, ce pape nous montre à la fois les couleurs et les orientations du « projet pastoral» qu’il entend inscrire avec détermination dans le mouvement du changement inspiré par l’Évangile13. Concernant les femmes dans l’Église, y a-t-il dans le bilan de cette première année de pontificat des orientations, des décisions ou des gestes susceptibles d’éclairer quelque peu leur avenir? Permettez-moi quelques exemples.
La voie exigeante du dialogue. De toute évidence François emprunte cette voie : « L’Église est appelée à se mettre au service d’un dialogue difficile14 ». Dialogue impossible sans une attitude d’écoute et de recherche dont il sait si bien faire preuve et de façon spéciale à l’endroit des gens appauvris et rejetés15. Or, s’il amorçait un tel dialogue avec les femmes dans l’Église, comment pourrait-il ne pas se laisser « surprendre » par la parole qui monte de leur expérience, y compris celle de la marginalisation? Parole porteuse de nouvelles manières de lire, d’analyser et de comprendre la réalité. Porteuse aussi d’une vérité « autre » devenue un lieu théologique obligé pour mettre en doute des certitudes et ouvrir sur des possibles bloqués jusqu’à ce jour par l’institution. Comment alors cela ne le conduirait-il pas à opérer des déplacements vers la reconnaissance de leur statut de sujet à part entière? Et donc vers l’instauration de relations justes, réciproques, interdépendantes.
L’incontournable rencontre des cultures : « Ce n’est pas faire justice à la logique de l’incarnation que de penser à un christianisme monoculturel et monocorde. S’il est bien vrai que certaines cultures ont été étroitement liées à la prédication de l’Évangile et au développement d’une pensée chrétienne, le message révélé ne s’identifie à aucune d’entre elles et il a un contenu transculturel16 ». Réaffirmation bonne à entendre et qui invite l’ensemble de l’Église, à commencer par les instances décisionnelles, à prendre au sérieux, en paroles et en actes, la pluralité du monde, des communautés et des Églises. Ainsi, dans une culture où l’égalité homme-femme est considérée comme paradigme d’une humanité nouvelle, dans laquelle l’équilibre de toutes les sociétés et de l’Église est engagé, comment les autorités vaticanes pourraient-elles passer à côté d’une telle réalité? Plus précisément, dans une culture où cette égalité constitue un des lieux les plus éloquents de l’inculturation de l’Évangile, le magistère pourra-t-il rester encore longtemps arc-bouté sur sa position en se légitimant lui-même au sujet des Écritures, de la Tradition et du symbolisme? D’ailleurs, François lui-même rappelle clairement que l’Église « a besoin de croître dans son interprétation de la Parole révélée et dans sa compréhension de la vérité »17. Pareille conviction nous laisse croire qu’il sera amené comme naturellement à écouter de façon nouvelle ces textes bibliques, cette Parole, justifiant les modifications structurelles qui donneraient aux femmes l’accès à tous les champs de responsabilité ecclésiale.
Une volonté de décentralisation : « Je ne crois pas non plus qu’on doive attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l’Église et le monde18 ». Voilà une autre parole heureuse de ce pape! Puisse-t-elle transformer la papauté elle-même! Souhaitons également qu’elle produise des fruits en abondance dans les Églises locales, les divers groupes de baptisés, chez les croyantes et les croyants eux-mêmes. C’est fondamental en effet que l’Église cesse d’être centrée sur le Vatican et François n’entend pas remplacer les épiscopats locaux. Il s’agit pour lui d’une décentralisation salutaire et il met en garde contre la prétention de vouloir « dominer l’espace de l’Église ». Il se présente comme l’évêque de Rome et cela est à la fois important et prometteur parce que, dira Marcelo Barros, « cela permet à l’Église de revenir au respect de la diversité des disciplines, des liturgies et mêmes des théologies présentes sur différents continents et à l’intérieur de différentes réalités locales19 ». Dans cette foulée nous sommes particulièrement légitimées, comme femmes, d’espérer que la théologie féministe soit vraiment reçue et prise en compte au même titre que les autres théologies.
Un changement de logique. En évoquant la réforme de la Curie amorcée par François, Jean Mercier parle d’une « révolution culturelle » en marche qui touche surtout la logique du pouvoir et lui permet de gouverner librement « de façon personnelle ». Si ces changements paralysent les rouages de la Curie20 et modifient les rapports avec la politique et l’Église italiennes, ils brisent également d’autres logiques dont celles du carriérisme et de l’impunité. Or, un changement de logique en regard de leur statut ecclésial d’infériorité et des pratiques qui le traduisent, n’est-ce pas fondamentalement ce que les femmes veulent et ce qu’elles cherchent à introduire dans cette institution? Et s’il faut saluer comme un signe positif la volonté de François de voir des femmes présentes « dans les divers lieux où sont prises des décisions importantes, aussi bien dans l’Église que dans les structures sociales21 », il est tout aussi nécessaire d’ajouter que cela ne suffit pas. C’est la logique d’exclusion qu’il faut briser. Et comment y arriver sans déconstruire le discours qui prétend la justifier? Ainsi, aussi longtemps qu’il ne revisitera pas les doctrines, comment François osera-t-il réévaluer cette discipline qui interdit le ministère ordonné aux femmes22 et opérer un changement libérateur? En parlant d’une Église « aux portes ouvertes », le pape actuel déplore avec justesse les comportements fréquents de « contrôleurs de la grâce23 ». Pourtant n’est ce pas semblable type de comportement que l’institution affiche en décidant à l’avance que les femmes ne peuvent recevoir de l’Esprit un appel au ministère ordonné? Lui qui a « l’initiative d’appeler » selon les mots de Jean-Paul II lui-même24 ».
Et maintenant, avec la même boussole…
Si l’arrivée de François a suscité à maints égards l’espérance d’un printemps en coulisse, pour les femmes dans l’Église, vingt ans après Ordinatio sacerdotalis, je ne peux évoquer aujourd’hui que des lueurs au lointain. Et tant que l’institution ecclésiale ne passera pas de l’affirmation de l’égalité à l’instauration de relations et de pratiques justes, ses paroles à ce sujet auront pour moi l’effet de « cymbales retentissantes » dont le bruit risque de couvrir les chants libérateurs de l’Évangile.
Ces lueurs cependant n’ont-elles pas quelque chose d’un signe? Signe qu’il importe non seulement de reconnaître et de ne pas ignorer, mais aussi de renforcer en emboîtant le pas de plus bel sur la route vers l’égalité. D’où ce rebondissement de certaines questions sur le « nous » que les croyantes et les croyants forment en Église. À titre d’exemple, comment participons-nous à changer la logique relationnelle de cette institution? À faire la promotion de rapports équilibrés entre femmes et hommes, entre groupes, entre collectivités et peuples? À mettre en place les paramètres qui pourraient entraîner dans leur mouvement l’organisation elle-même? Chose certaine, quels que soient les lieux (communautés de foi, équipes d’animation, groupes de travail…) et les domaines (enseignement, pastorale, liturgie, gouvernance…) où nous choisissons de vivre et de nous investir, la tâche d’instaurer des rapports égaux et d’opérer les transformations structurelles qui s’imposent nous sollicite sans cesse au quotidien. Nous en pressentons l’ampleur car les obstacles ne manquent pas. Aussi le processus déjà engagé a-t-il besoin de s’alimenter en des lieux de rencontre, de débat démocratique et de célébration où l’interpellation des expériences et des discours favorise le discernement et la créativité. D’ailleurs n’est-ce pas en tout cela que nous pouvons, inspirés par la liberté souveraine de l’Esprit, à la fois renforcer la création de relations nouvelles et contribuer à reconstruire l’espérance pour notre temps? Finalement, comme nous nous appuyons avec François sur la boussole de l’Évangile, je porte l’espoir que, malgré la force des vents contraires, nous garderons le cap sur le changement à faire advenir conjointement.
Sherbrooke, avril 2014
NOTES
1 « L’opinion de Joseph Moingt », propos recueillis par Laurent GRYBOWSKI, L’actualité religieuse, 15 décembre 1995, p. 6.
2 Rappelons ici que la déclaration Inter insigniores (1977) n’avait pas ce caractère formellement définitif.
3 « La clarté de l’autorité ne suffit malheureusement pas à faire la clarté « définitive« de la vérité », Joseph MOINGT, s.j., Article cité, p. 6.
4 Il est en effet étonnant que Jean-Paul II parle d’une « doctrine » alors que cette question était habituellement qualifiée de « norme disciplinaire ».
5 Malgré leur désir, les membres du Synode du Peuple de Dieu n’ont pu dialoguer avec les évêques.
6 Comme le rappelle Annine PARENT, « On ne peut ignorer non plus […] le mouvement de transgression qui existe depuis quelques années dans l’Église catholique où des femmes sont ordonnées prêtres un peu partout dans le monde ou encore ce phénomène du passage de femmes catholiques à l’Église anglicane, un fait qui se répète depuis quelques années », Devoir de mémoire. Femmes et Évêques – Un dialogue à poursuivre, 2013, p. 37.
7 La Joie de l’Évangile. Exhortation apostolique, Montréal, Novalis, 2013, par. 104.
8 Comme le souligne fort justement la théologienne Denise COUTURE : « Tout compte fait, l’énoncé dit très peu de choses. Il se situe à un niveau élevé d’abstraction anthropologique. (…) Il ne réfère pas à l’égalité sociale à laquelle nous pensons spontanément dans les sociétés de droit », « « La femme a-t-elle une vocation particulière dans l’Église?« Une réponse féministe », texte publié sur le site http://femmes-ministeres.lautreparole.org, 2014-03-20.
9 Pour François aussi, « la grande dignité vient du Baptême, qui est accessible à tous », La Joie de l’Évangile…, par. 104. Voir l’ensemble du paragraphe.
10 Il souhaite l’élaboration d’une « théologie des femmes ». Pourquoi pas une théologie des personnes ou des humains? Le modèle androcentré perdure. Femmes et hommes sont encore « traités » de façon différente : il est question d’un « spécifique » pour les femmes, mais pas pour les hommes. Comme s’il ne suffisait pas que les femmes soient simplement, elles aussi, des êtres humains. Ce modèle pèse lourd car il entraîne l’incapacité de ces dernières à représenter l’homme Jésus et devient une des raisons de leur exclusion du ministère ordonné.
11 Maud AMANDIER, Alice CHABLIS, Le déni. Enquête sur l’Église et l’égalité des sexes, Montréal, Novalis, 2014, p. 295. Dans la Préface, Joseph MOINGT, s.j. parle d’un système « qui enferme la vérité dans le pouvoir et qui le ferme du même coup tant à la nouveauté de l’Évangile qu’à celle qui se fait sans cesse dans l’entrelacs des relations humaines », p. 12.
12 Madame Chiara GIACCARDI, professeure à l’Université catholique du Sacré-Cœur à Milan, parle de sa « révolution copernicienne » dans la communication.
13 « Chaque fois que nous cherchons à revenir à la source et à retrouver la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui. En réalité, toute action évangélisatrice authentique est toujours ‘nouvelle’ », La Joie de l’Évangile…, par. 11. Voir aussi parmi d’autres les paragraphes 34-39.
14 Ibid., par. 74.
15 Ibid., par. 48.
16 Ibid., par. 117.
17 Ibid., par. 40. De plus, dira encore ce pape, « il y a des « normes« ou des préceptes ecclésiaux qui peuvent avoir été très efficaces à d’autres époques, mais qui n’ont plus la même force éducative comme canaux de vie », par. 43. Il affirmera également : « Ceux qui cherchent toujours des solutions disciplinaires, qui tendent de façon exagérée vers la sécurité doctrinale veulent obstinément récupérer le passé perdu, ont une vision statique et qui n’évolue pas. Et de cette façon, la foi devient une idéologie parmi d’autres », dans Interview exclusive du pape François à Civiltà Cattolica, RadioVatican, 2013-09-19.
18 Ibid., par. 16.
19 « Dans le temps de l’Évangile. Le pape François et la théologie de la libération », p. 2-3.
20 « La méthode musclée du pape François pour réformer la Curie » – LaVie – OFS Sherbrooke…, 2014-02-13, p. 4. Voir l’ensemble de cet article et aussi La Vie, no 3571 (pour l’intégralité de l’enquête).
21 La Joie de l’Évangile…, par. 103.
22 Discipline, rappelons-le, qualifiée de doctrine par Jean-Paul II.
23 La Joie de l’Évangile…, par. 47.
24 Exhortation apostolique Je vous donnerai des pasteurs, 1992, par. 36.
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Merci Yvonne, de cette belle espérance. Je crois aussi en notre parole (vous aussi!) et je pense que nous devons aussi agir, comme vous nous y invitez. Je vous mets en lien l’article que j’ai écrit dans Le Monde.fr; repris sur notre site, qui montre le recul de la cause des femmes sous le pontificat de JPII.
http://www.comitedelajupe.fr/
Très cordialement
Anne Soupa
Merci Yvonne,
Il me tarde de te dire mon accord avec ce texte bien fondé, respectueux et fort éclairant.
S’il s’avère que l’Évangile nous appelle à la liberté – et j’y crois de tout mon coeur –
rien, ni personne ne peut limiter qui que ce soit dans sa prise de parole. Que justice et vérité se rencontrent! Les multiples efforts orientés à l’élaboration de la justice et de l’équité en Église ne seront pas vains,
Gardons-nous dans l’espérance!
Denise
Merci, grand merci, Yvonne, pour cette analyse franche bien que très respectueuse. Ta réflexion me fait du bien au lendemain de la célébration à Québec de la canonisation de sainte marie-de-l’Incarnation qui a laissé dans l’ombre, derrière tous les dignitaires ecclésiaux et laïques, la présence des filles de Marie–de-l’Incarnation. À mon avis, la célébration a davantage rendu hommage à une institution hiérarchique qu’à la vie d’une communauté au service du peuple québécois avant d’être au service d’une Église.
Continuons notre marche avec entêtement, à temps et à contre temps chaque fois qu’il le faut. Cette marche est déjà trop longue! MERCI!
Merci pour les richesses de cette réflexion qui portent déjà du fruit par ce qu’elles engendrent comme lieux de rencontre, de dialogue, d’ouverture . Votre lucidité et votre espérance évangéliques sont vraiment des moteurs qui fonctionnent aux « énergies renouvelables » du Souffle de l’Esprit.
Merci
Merci Yvonne pour cette réflexion. A la journée du dernier au revoir de ton amie Marie je viens mettre ma voix et mon Espérance dans la réflexion si haut mentionnée.
Merci d’être aussi dans cette route de discernement et toujours a la recherche d’un mieux être pour un mieux vivre dans la Vérité.Je ne pourrai être de celle qui verra un jour cette complémentarité dans l’égalité mais dans un ailleurs où oui nous serons tous près un de l’autre dans cet Amour Universelle.
Je ne suis pas théologien, mais une chose dont je suis certain : la foi ne s’impose pas. Et ce n’est pas parce que Jean-Paul II a affirmé « que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église » que j’y crois ou que je vais y croire. Bien plus, je ne vois pas en quoi croire qu’une femme puisse être ordonnée, affecterait ma foi en Jésus-Christ et son message. Et je pense que beaucoup de catholiques vont continuer à penser de même et que l’Église hiérarchique devra en tenir compte, pour le bien de l’Église, peuple de Dieu, dont nous sommes tous membres.
Comment ne pas reconnaître que le racisme et le sexisme évoque le même raisonnement. Ayant parlé avec un pasteur raciste aux Etats Unis en 1961 (avant l’abolition de la ségrégation) et quelques années après avec un prêtre sexiste qui refusait les filles comme servantes d’autel, j’ai eu le même genre de réponses : Dieu a voulu des blancs et des noirs, des femmes et des hommes qui sont différents donc il doivent avoir des rôles différents : chacun à sa place!
Cette place a été déterminée par la loi faite par et pour les hommes instruits (dans l’Eglise: le clergé). Dieu leur porte le même amour mais ils sont différents donc il faut les séparer! Leurs talents sont différents donc chacun doit avoir une place différente.
Il est certain que les hommes et les femmes ont des différences et que chaque femme et chaque homme a des capacités spécifiques. Mais depuis longtemps les femmes peuvent formidablement prier et chanter avec les hommes. Elles peuvent aussi travailler avec eux, faire de la politique, de la science… Elles peuvent s’instruire dans toutes les disciplines, même religieuses (ce qui est récent) et sont indispensable à la vie de l’Église.
Elles font encore souvent le ménage, mais certaines enseignent, président à des obsèques, font vivre des aumôneries, visitent les malades. D’autres peuvent commenter des évangiles ou des textes de la bible d’une façon remarquable… Certaines participent à des conseils épiscopaux.
Dès le début de l’Eglise les femmes ont été baptisées et ont partagé l’Eucharistie avec les hommes. Cela était et est toujours révolutionnaire par rapport à d’autres us et coutumes dans d’autres religions…
Comment ne pas désespérer voir l’Église rester aussi frileuse dans un monde occidental où le sexisme est interdit… A travers le monde le fait d’être femme a des conséquences souvent catastrophiques dans un silence assourdissant.
Nous sommes en 2014 nous devons espérer que notre pape permette une meilleure considération des femmes. Il a une autorité qui pourrait apporter de l’espoir à beaucoup de familles.
Merci Yvonne.
Nous avons Francois….Vivement Claire!….
Paix et joie d’Irlande.
Soline