Voici la présentation d’une femme hors du commun. Une femme remplie de détermination et de fidélité. Mariée, mère de trois en enfants et riche d’une quatrième fécondité : le récitatif biblique qu’elle développe depuis plus de trente ans. Il est impossible de parler de Louise Bisson sans parler du récitatif biblique, tout comme il est impossible de parler du récitatif biblique sans mentionner Louise Bisson. C’est à cet aspect de sa vie que s’intéresse particulièrement ce portrait d’une femme réellement de Parole.
L’enfance et l’adolescence
Pourtant, enfant, elle n’avait pas de mots. Elle dit d’elle-même : Mon côté verbal était complètement à zéro, même en dessous de zéro. Un jour qu’elle enseignait les béatitudes elle demandait aux personnes d’écrire LEUR béatitude. Non pas à la manière d’une vertu comme les artisans de paix mais comme un manque à l’instar de ceux qui pleurent, parce que dit-elle, une béatitude ça part d’un manque vécu qui a été transformé en comblement. La béatitude qu’elle a formulée pour elle était :Heureux les sans parole, car ils proclameront la Parole. Elle dit : J’étais tellement minus au secondaire, et même au primaire que j’ai déjà fait pipi dans mes culottes en pleine classe tant j’étais gênée de demander une permission. Je me souviens que ma mère me disait : « Louise, tu marches la tête entre les deux jambes. » C’est que Louise, de milieu très modeste a traîné toute sa vie une espèce de honte sociale par rapport aux personnes mieux nanties. En classe au secondaire, lors des exposés oraux, il lui est arrivé de se retrouver avec un zéro ou un deux sur dix. Lorsqu’on pigeait un sujet, jamais rien ne me venait…et le « comment dire » c’était encore pire ! Ce qui fait qu’au niveau verbal, je ne l’avais pas, vraiment pas dit-elle, sauf dans les conversations en tête à tête où elle était plus à l’aise.
Puis à 15 ans, on lui demande de donner de petits cours d’expression corporelle dans la paroisse d’à côté. Elle se sentait toute petite parce qu’il fallait parler en avant, animer un groupe d’enfants. Elle demande donc à une amie qui avait le verbe facile de venir avec elle. C’est ainsi que tout a commencé. Elle dit : Faire bouger les gens, moi j’étais capable. Mais parler, non. Donc on se complétait. C’est en donnant ces ateliers que je suis devenue forte dans le non-verbal, à l’aise, capable de faire vivre quelque chose à des personnes de 6 à 76 ans.
L’amour de la Bible
Louise a vingt ans. Elle étudie en théologie et donne toujours des cours d’expression corporelle. Elle ne voulait pas travailler en pastorale. Elle avait choisi cette discipline parce que la Bible l’intéressait. Elle dit : Je me suis inscrite en théologie pour pouvoir prendre tous les cours de bible qui m’intéressaient, comme l’hébreu et le grec. J’avais une passion pour la Parole de Dieu à cause du vide intérieur que je ressentais. Quand je lisais la Parole de Dieu, ça résonnait. Il y avait tout le temps quelque chose qui se passait en moi. J’avais une vie spirituelle, mais je n’avais de mots sur rien… La Bible nommait cela… pour moi c’était un bon livre, un livre parlant. C’était mon livre. Je m’en allais à l’école au secondaire avec la ma petite bible dans mon sac à dos. Des fois quand j’étais seule dans l’autobus de la ville, j’ouvrais ma bible et le passage que j’aimais le plus était : Ils arriveront dans un pays de lait et de miel… La promesse d’une terre à habiter, associée à quelque chose de délicieux, le lait et le miel ou parfois, le lait caillé et le miel. Moi, je raffolais du yogourt nature que je mélangeais à du miel… ça me disait que la terre promise était quelque chose de délicieux à vivre. Elle ajoute : Déjà les images de la Bible me rejoignaient beaucoup. Mine de rien, se traçaient là les lignes de fond de sa manière d’aborder les Écritures : Elle se situe toujours dans l’expérience directe, collée à la vie, aux sentiments, aux affects, à l’intellect, bref à l’expérientiel de sa vie et de la vie autour d’elle.
Le coup de foudre
Puis un jour, une religieuse qui savait à quel point elle aimait la Bible l’a invitée chez elle. Il y avait là un prêtre qui arrivait du Brésil et faisait du récitatif biblique. Quand elle apprend qu’il a utilisé cela avec des illettrés, quand elle le voit mettre ensemble le non-verbal : le corporel, et ce qu’elle aime le plus : lire la Bible, ce fut un réel coup de foudre! Le soir même, elle apprend le récitatif de la maison bâtie sur le roc. Elle raconte qu’ensuite, pendant qu’elle amusait un de ses petits frères, elle chantait ce récitatif. Mais oh surprise! Le lendemain, le petit jouait avec ses camions dans la maison en chantant cet évangile. Elle a compris que « ça marchait » vraiment le récitatif biblique. Elle est tellement éblouie que le prêtre lui donne les coordonnées de Gabrielle Baron, celle qui, pendant 30 ans, avait secondé le créateur de la « rythmo-catéchèse » comme on appelait les récitatifs en France. La même année, elle se rend à Paris, apprend dix-neuf récitatifs puis revient au Canada avec sa seule mémoire, et le cœur chantant. En ce temps-là, on ne remettait pas de supports mnémotechniques aux apprenants.
Débuts de l’enseignement
Lors de son séjour de formation en France, Louise a offert au curé de la paroisse où elle se trouvait d’enseigner la naissance de Jésus et l’annonce aux bergers à des enfants pour le proclamer à la messe de Noël. Ce fut sa première expérience de transmission orale après celle de son petit frère. Elle revient au Québec le 6 janvier 1978, sans avoir l’intention d’enseigner cela. Elle dit : Aller en France ça m’a fait du bien, ça m’a nourrie. Je n’étais pas bien solide mais quelque chose en moi s’est apaisé. Je n’étais plus seulement vide. Cette Parole-là m’habitait, me remplissait, me faisait du bien.
A son retour à l’université elle rencontre un étudiant qui lui demande ce qu’elle a fait des derniers mois. Elle lui raconte son voyage et ce qu’elle a appris. Or, cet étudiant venait tout juste de lire la vie et l’œuvre de Marcel Jousse écrites par Gabrielle Baron. Il n’avait jamais vu ce que c’était un récitatif mais a dit qu’il aimerait en voir un. Immédiatement Louise lui en présente un, en plein milieu du corridor. Les premiers mots qui ont sorti de la bouche de l’étudiant ont été : Quand est-ce qu’on commence? C’est ainsi que les mardis ou les jeudi midi, une poignée d’étudiants et quelques professeurs se réunissaient pour apprendre des récitatifs. Une dame venue à ces ateliers, s’est exclamée en voyant un récitatif pour la première fois : Ah! Ça rend la Bible comme du miel! Louise ajoute : Cette dame disait qu’elle ne comprenait jamais rien dans la Bible. Mais parce que je le faisais en gestes, tout-à-coup ça devenait accessible pour elle. Ça devenait un tout et c’était doux comme du miel.
Puis il y eut la venue d’Émile Moreau au Canada. Il enseignait le récitatif en France et avait été invité par l’Action Musicale et Liturgique (AML) à venir donner de la formation au Québec, l’été du congrès charismatique de Montréal. Sur place il en profite pour dire aux gens qu’il y a une personne ici qui fait du récitatif. Il invite Louise à venir dans ses sessions pour que les gens la connaissant et qu’elle prenne ensuite le relais. Ce qu’elle a fait. Elle avait vingt-trois ans. C’est à cette époque qu’elle change le nom de rythmo-catéchèse qu’elle n’aime pas du tout. Elle dit : le mot rythmo-catéchèse faisait penser à une petite tambourine pour danser et à de la catéchèse pour enfants. Mais moi ce que je voyais, ce n’était pas de la chansonnette enfantine, c’était de la tradition orale biblique. J’aurais pu appeler cela ainsi. Mais la tradition orale m’apparaissait un domaine plus large que le récitatif. Le spécifique du récitatif biblique est que ce sont les textes intégraux auxquels on redonne une forme orale pour pouvoir les mâcher, les digérer, les assimiler.
Ses premières expériences l’encouragent à continuer. De la France, elle avait gobé tout ce qu’elle avait appris. Je le recrachais comme je l’avais reçu dit-elle. Mais les réactions du petit groupe à qui je transmettais m’ont vite amenée à faire des ajustements. Par exemple, certaines tournures de phrases ne convenaient pas au Québec ou étaient désuètes comme traductions. Avec Gabrielle Baron elle avait appris : « Quiconque apprend mes leçons que voici et qui fait celles-ci, à quoi sera-t-il comparable? » C’était la traduction intégrale de Jousse. Et comme Louise enseigne à des étudiants en théologie pour qui la Bible ce n’est pas n’importe quoi, ils jugent que ce n’est pas n’importe laquelle traduction qui est acceptable. Elle se met alors au travail avec eux, repassant chaque texte en révisant la traduction. Elle affirme : Pour moi ce fut bon parce que j’ai été mise sur de bons rails dès le départ au niveau de la traduction.
Quand le récitatif devient l’orientation de toute une vie
Ce n’est pas venu tout de suite. Elle dit : J’ai enseigné les récitatifs que je savais et ça me suffisait. Je n’étais pas l’apôtre qui se sent la mission de répandre la Parole. J’étais quelqu’un de bien gênée.Puis un jour, elle a eu soif de vivre sa foi et les valeurs de l’Évangile de façon plus entière, au sein d’une communauté chrétienne. Elle dit : Le récitatif n’était pas au centre de ma vie. Ce fut un long discernement. Dans cette communauté je devais gagner ma vie pour payer mon loyer. C’est alors qu’elle postule pour un emploi de boulangère au village voisin car elle aimait beaucoup faire du pain, toutes sortes de pains. Le poste était libre justement ! Mais le discernement communautaire déclara que ce n’était pas compatible. Ses horaires de travail ne lui permettraient plus de vivre le quotidien et les événements de la communauté avec les autres. Elle était vraiment déçue. Or, la semaine suivante, elle reçoit une demande d’un jeune homme qui souhaitait vivre une fin de semaine de récitatif et proposait de l’organiser. Cette fois c’est accepté au discernement communautaire.
Elle s’en va donc animer la première fin de semaine de sa vie. Elle raconte : J’ai toujours eu l’impression d’être guidée. Ce jour-là, j’arrive dans la chambre où je dormirais. Je m’assois sur le lit, pas grosse dans mes souliers. Je regarde, il y avait une petite lampe de chevet en bois sculpté. Et la sculpture représentait un petit boulanger en train d’enfourner son pain. En dessous il était écrit : « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Mt 4, 4. Ça c’est le vrai verset fondateur du récitatif biblique au Canada. C’est à partir de là que toute ma vie s’est orientée. Je revois le lait et le miel, puis le pain… J’ai le sentiment d’avoir été conduite. Quand j’ai vu cette lampe avec ce petit boulanger ça a fait « CLAWK! » Et après, à chaque fois que quelqu’un me demandait de donner la Parole par le récitatif c’était oui. C’était oui. Que je me sente capable ou pas c’était oui. C’était trop clair…
Ensuite elle a enseigné dans une commission scolaire, aux enfants et aux enseignants. Ces derniers se sont mis à lui demander de créer des gestes pour des chansons bibliques qu’ils utilisaient en catéchèse : Zachée, Soleil et lune… etc. Elle le fait sans trop discerner. C’était un service qu’elle rendait. Les demandes très diversifiées l’ont conduite à faire un choix : mettre son énergie dans la Parole intégrale. Maintenant quand elle reprend un des récitatifs des débuts, elle retravaille la traduction. Plus elle avance plus elle devient rigoureuse dans sa manière de procéder, de lire les textes, d’en extraire la dynamique symbolique, de composer ce qu’on appelle une sémantico-mélodie qui s’harmonise avec le mouvement du passage en donnant un support à la mémoire auditive, et d’assurer la cohérence des gestes accordés à leur signification biblique. Elle fait ce travail en collaboration avec des biblistes et en concertation avec les personnes du milieu du récitatif qui veulent s’impliquer.
Des enfants aux adultes
Cette Parole qui se mange et fait grandir, comme elle le dit si bien, elle l’enseigne d’abord aux enfants qui la reçoivent comme une catéchèse plus vivante que d’autres formes d’enseignement. Mais son objectif réel était que la Parole leur reste dans le cœur. Ce qui n’était pas nécessairement le but des enseignants. Petit à petit, des adultes viennent le vivre pour eux-mêmes; plus seulement comme outil de transmission pour les enfants, mais comme nourriture spirituelle vers une maturité de l’être. C’était donc M. et Mme tout le monde qui venaient manger, ‘manduquer’, la Parole de Dieu. Avec les adultes, le récitatif passe d’un moyen catéchétique à un nourrissement par la Parole. En toutes choses et en tout temps, Louise vise la croissance humaine et spirituelle. Elle développe des outils d’intégration qui sont devenus caractéristiques de l’Association canadienne du récitatif biblique : symbole, association, arrêt sur geste, bas-relief, imagerie, peinture, pâte à modeler, mouvement respiratoire, autant de voies qui peuvent servir à intégrer plus profondément la Parole dans et par tout l’être. Tout passe par le corps. On travaille avec le corps qui est si parlant!
Le rayonnement du récitatif
Depuis 2008 le rayonnement du récitatif biblique s’étend hors des frontières du Canada. En effet, Louise reçoit maintenant des demandes d’Europe et de Tahiti où elle est allée à plusieurs reprises pour enseigner et mettre sur pied un solide réseau de manducateurs et de transmetteurs de la Parole. Pour le cinquantième anniversaire de la mort de Marcel Jousse elle a tissé des liens avec les familles joussiennes d’Europe. Ce fut l’occasion de découvrir la manière de faire d’autres groupes tout en faisant connaître l’originalité du volet intégration pratiqué au Québec. Ces liens continuent à se concrétiser par le biais des technologies actuelles qui permettent des conversations Internet partout dans le monde. Il fera sûrement bon suivre Louise dans le développement de ces nouveaux partenariats.
En guise de conclusion je lui ai demandé : Que produit le récitatif biblique dans ta vie?
« J’étais vide et vous m’avez remplie.» Je vois aujourd’hui que la parole que j’ai ‘mangée’ et dont je continue à me nourrir a non seulement comblé l’espace en creux tout au fond de moi, mais a littéralement rempli ma vie en me donnant un travail et des personnes à aimer. La discipline du récitatif biblique m’a construite avec des matériaux de qualité. Mon univers intérieur est maintenant habité sans être bourré. Ça respire. Je sens un balancement vivant entre ce qui se passe dans ma vie et ce qui se passe dans le monde, entre ce qui bouge en moi et ce qui bouge chez l’autre… Ce n’est pas par une réflexion intellectuelle uniquement que les connexions se font, elles se produisent par de multiples liens intérieurs, intuitifs et subtils. Souvent, des ponts inattendus se dessinent de l’intérieur… J’ai l’impression que la pratique du récitatif agrandit ma capacité à recevoir la vie telle qu’elle est. Je vois bien que les réalités dans lesquelles je suis plongée subissent une décantation biblique qui me transforme. Avec les années, les paroles imprimées au fond de moi, les versets qui chantent spontanément, amalgamés à mon corps, m’ont façonnée et m’ont mise debout. Cet amalgame est un matériau sain… C’est solide et stable tout en étant liquide et fluide, comme le Vivant. Tu me demandes ce que produit le récitatif dans ma vie : eh bien, ça m’a d’abord remplie et redressée; maintenant, ça m’unifie, ça me recueille toute entière, avec tous mes ‘morceaux’, ça me rassemble, me lie comme un paquet bien ficelé, et non éparpillé; et enfin, le récitatif me relie : comme ça a fait naître et grandir une communauté vivante, il m’est donné aujourd’hui de vivre une appartenance profonde au sein de laquelle j’apprends à aimer.
Comment ça se fait que ç’en est arrivé là ? Je constate que le récitatif est un chemin d’écoute. Pratiquer le récitatif biblique, pour moi, c’est apprendre à écouter au-delà du regard, au-delà de mes attentes, au-delà de mes grilles d’analyse. Je suis toujours surprise de ce que la parole vécue dans le corps fait vivre aux gens. Là, on écoute autre chose que des idées! Comme me disait une ‘transmetteure’ française lors des évènements du Cinquantenaire: «On voit qu’au Canada le travail que vous faites à partir du corps favorise une réception plus globale de la Parole. Chez vous, mémoriser et comprendre ne se fait pas juste avec un petit bout du cerveau.» C’est vrai que la manière dont nous intégrons le corps, la manière dont nous travaillons ici, en mode réceptif, est devenue une discipline de cheminement spirituel, une façon de vivre et de progresser que j’ai le bonheur de partager avec beaucoup de monde. Je ne pouvais pas imaginer cela au point de départ ! À cause de l’expérience qui lève devant moi quand j’anime un groupe, je ne peux jamais enfermer la Parole dans un sens unique. Mon expérience me montre qu’il n’y a pas de vérité finie, formulée une fois pour toutes. Je n’ai jamais fini d’écouter, de m’ouvrir, de recevoir et de suivre le mouvement que la Parole fait naître dans chaque personne. J’aime tellement ce verset de Jean : « Si vous habitez la parole, la mienne, vous êtes vraiment mes disciples. Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera !» Jn 8,31-32 En grec, aletheia, vérité, contient le a- privatif suivi du radical -lath qui veut dire caché, ignoré. La vérité serait-elle de l’ordre du non-caché, du sans cesse à dé-couvrir ?
J’aimerais aussi dire un mot sur l’association canadienne du récitatif biblique (ACRB). Celle-ci voit le jour d’abord comme une fraternité de soutien, un an après la naissance de mon premier enfant; c’était en 1986. Pendant 18 ans j’y ai veillé activement comme sur un feu naissant. Ensuite, après l’AGA de 2003, je me suis retirée du CA tout en demeurant membre comme les autres. Pour ma part, j’ai tenté de me laisser guider. Je n’ai jamais cherché volontairement à imprimer une direction au mouvement qui m’était donné.Je me sentais comme l’eau, je ne pouvais pas être structure. J’ai été tellement reconnaissante quand l’Association canadienne du récitatif s’est mise à voler de ses propres ailes, devenant ‘officiellement’ une association incorporée et sans but lucratif. Ça venait donner un cadre, une structure organisationnelle au récitatif. Les membres de la grande fraternité qui s’était créée au fil des années pouvaient maintenant prendre part aux décisions, aux orientations, et assurer une continuité. Parce que de l’eau, pour que ça prenne une direction, ça a besoin d’être encadré de matière solide…mais moi, je ne suis pas solide, je suis liquide. Une chance qu’il y en a qui se chargent de l’encadrement ! Après 35 ans de pratique, j’ai une double reconnaissance : une envers les gardiens du trésor, ceux et celles qui accomplissent les tâches administratives et organisationnelles. Je préfère nettement couler qu’encadrer. Et une autre envers Celui qui parle la parole en tout humain. Sa parole m’a façonnée, m’a fait évoluer de l’intérieur et me réserve toujours des étonnements. Bref, dans un métier de mémorisation, je ne me retrouve jamais dans la répétition. Et cela est bon, très bon.
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