Présentation faite au colloque ayant pour thème Visage féminin de l’Église! dans le cadre des célébrations du150e anniversaire de la fondation de l’archidiocèse de Rimouski.
(Texte-synthèse – Une version complète suivra)
Rappelons d’abord qu’au temps de Jésus, la femme était considérée comme une mineure du berceau à la tombe, toujours sous la tutelle d’un homme (père, mari, fils). D’où la vie de misère pour une veuve sans fils. Elle tire se reconnaissance dans la maternité. D’où le drame de la stérilité, toujours imputée à la femme. Elle ne peut, en réalité, traverser le seuil de sa demeure sans être voilée.
Pourtant, Jésus a intégré une multitude de femmes dans son entourage, accordant à chacune d’elles une forme de délivrance : la veuve de Naïm, l’hémorroïsse, la femme adultère… Il y eut des femmes disciples, qui l’ont suivi depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem. Des femmes furent aussi les premières bénéficiaires d’apparitions.
À la suite de Jésus, saint Paul a dû admettre que tous les baptisés sont égaux : « Il n’y a plus l’homme et la femme, car tous vous n’êtes qu’un en Jésus Christ ».
Jean-Paul II a pourtant écrit : « L’Église estime ne pas avoir autorité pour conférer le sacerdoce aux femmes ; cela doit être considéré ainsi définitivement par tous les fidèles. » Cette position a été retenue par Benoit XVI et le pape François.
Jean-Paul II évoquait l’argument à savoir que Jésus n’a pas choisi de femmes parmi les Douze et que l’Église n’a pas autorité de changer ce fait. Pourtant, chaque fois qu’on l’a jugé nécessaire, on a utilisé cette parole de Jésus : « Tout ce qui sera délié sur la terre sera délié dans le ciel… ». Pour promulguer des dogmes, dont celui de l’infaillibilité, par exemple.
On doit donc intégrer les femmes à part entière dans l’Église, par fidélité à Jésus. Il n’y a aucun facteur, ni d’ordre anthropologique ni théologique, qui l’en empêche. Et quand on évoque l’argument à savoir que Jésus n’a pas choisi de femmes parmi les Douze, c’est parce qu’on est vraiment à court d’argument. C’est parce qu’on ne sait plus comment justifier l’exclusion actuelle des femmes.
Odette Mainville
Rimouski, le 8 mars 2017
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