C’est avec joie que je vous souhaite la plus cordiale bienvenue à la Congrégation de Notre-Dame qui, depuis sa fondation par Marguerite Bougeoys, s’est toujours intéressée à l’éducation des filles et apporté une attention bien spéciale aux familles, donc aux femmes.
Nous nous retrouvons aujourd’hui dans cette maison qui fut, à Montréal, la première École normale pour filles. C’était en 1899. De l’autre côté de la rue Atwater, en 1908, la Congrégation de Notre-Dame ouvrait le premier collège classique pour jeunes filles. Véritables exploits que ces deux fondations dont la société québécoise recueille les fruits. Voilà pour un brin d’histoire CND!
Comme membres, anciennes et actuelles, de Femmes et Ministères, vous pouvez dons vous sentir à l’aise de célébrer ici le 30e anniversaire de fondation du Réseau qui depuis 1982 sans travaille à l’amélioration de la situation de la femme dans l’Église du Québec. À ce moment-ci, j’invite chacune à se présenter en notant rapidement sa période d’engagement au Réseau.
Un bref rappel des nombreuses réalisations de Femmes et Ministères nous donne toutes les raisons de fêter aujourd’hui et de trouver un nouvel élan pour poursuivre l’action afin qu’un jour soient vraiment reconnus tous les ministères assumés par les femmes dans notre Église et ceux à venir dans un avenir prochain. J’ai choisi comme fil conducteur pour faire mémoire des principales réalisations du Réseau, le rythme de ses publications, consciente que chacune d’elles représenta 2 et 3 ans, voire 5 ans de réflexion, de rencontres, d’activités de toutes sortes.
1986. Publication du recueil « Paroles de femmes. Paroles d’évêques ». Il fallait déjà une certaine audace de mettre en relief ces paroles, aussi significatives les unes que les autres.
1988. Les soutanes roses. Portrait du personnel pastoral féminin au Québec. Rappelons-nous la surprise que causa cette publication chez nos pasteurs-évêques… J’entends encore Mgr Hubert me dire au moment du lancement : « C’est tout un puissant levier que cette publication, le savez-vous? Bien sûr, lui ai-je répondu avec conviction. » Par cet ouvrage, les femmes engagées en Église devenaient visibles. Vingt-et-une interventions ont été réalisées dans la foulée de cette publication : radio, télévision, journaux, conférences, débats sur les résultats de la recherche. Le Réseau Femmes et Ministères était découvert par le public !
1994. Le Réseau présente une requête au Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada au sujet de la lettre apostolique de Jean-Paul II « Ordinatio sacerdotalis », l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes. Cette requête était accompagnée de 725 signatures. Le 25 août, Le Devoir, publiait de nouveau la requête en mentionnant que 2000 catholiques réclamaient la poursuite de la recherche sur l’ordination des femmes.
1995. Publication de la recherche-action « Voix de femmes. Voies de passage ». Deux cents vingt-cinq agentes de pastorale de vingt-deux diocèses exprimaient dans des entrevues leur conception de l’Église, notaient les avancées et les reculs qui scandaient le passage à « une autre façon de faire Église ». Des enjeux ecclésiaux bien identifiés invitaient à l’audace du renouveau.
Les années 1982-1995 furent des années fastes pour le Réseau. L’Église était ouverte. Le dialogue avec les évêques possible et constructif. Les femmes avaient le vent dans les voiles !
* * *
1995-1997 amorce une période plus sombre pour Femmes et Ministères. La note de la Congrégation de la foi « Sur l’ordination exclusivement réservée aux hommes » en mai 1995 et l’Instruction romaine « Sur quelques question concernant la collaboration des fidèles laïques aux ministères des prêtres » invitaient au silence et manifestaient une attitude d’exclusion et de discrimination à l’égard des femmes. Les ouvertures entrevues par les femmes après Vatican II se refermaient les unes après les autres. Fallait-il démissionner ? Pourtant non !
1999. Le Réseau organise des rencontres régionales sur le thème « La libération des captives » et relance la réflexion sur la situation de la femme dans l’Église.
2000. Le Colloque Virage porte sur les stratégies à mettre en place pour éliminer les pratiques discriminatoires. Deux cents personnes cinquante personnes s’engagent dans des tables rondes et adoptent un plan d’action.
2002. Le guide d’animation « La 25e heure pour l’Église » traite des thèmes : Femmes et pouvoir, Femmes et violence, Femmes et pauvreté et initie un large mouvement de résistances aux situations discriminatoires que vivent les femmes dans leur engagement personnel, ecclésial et pastoral.
2003. Déclaration publique dans laquelle des femmes engagées en Église rappellent ce qu’elles dénoncent, affirment ce qu’elles souhaitent pour l’Église et ce à quoi elles s’engagent.
2003-2005. Les temps sont durs. L’espérance mise à l’épreuve. Le Réseau se donne un temps privilégié de réflexion et d’orientation dans le contexte d’une Église en recherche d’approches nouvelles pour l’évangélisation. Quelle Église? Pour quelle Église?
2005. Le Réseau reprend la réflexion sur la culture patriarcale via la culture partenariale et publie, dans le no 177 des Cahiers de spiritualité ignatienne, des textes sur « Partenariat et Mission » et « Qu’est-ce qu’une communauté de partenaires? »
2007. Femmes et Ministères inscrit sur son site WEB sa position du l’ordination des femmes.
2008-2011. Fidèle à ses objectifs concernant les ministères ordonnés, le Réseau réfléchit sur le diaconat permanent et l’accessibilité des femmes à ce ministère.
2011. Le 29 octobre, le Réseau souligne le 40e anniversaire de l’intervention de l’Épiscopat canadien, par Mgr George B. Flahiff, au Synode 1971. À cette occasion Femmes et Ministères fait mémoire de l’audace et du courage des femmes qui furent à l’origine de cette intervention et célèbre l’engagement des femmes en Église et leur ténacité à faire avancer la question des ministères.
Pour tant d’efforts, d’actions, de recommencements, de relances, d’espérance, n’est-il pas justifié de célébrer le 30eanniversaire de Femmes et Ministères.
Attentives à l’actualité ecclésiale, espérons que le « Synode sur la nouvelle évangélisation » reconnaîtra l’indispensable collaboration de la femme dans la vie de l’Église d’aujourd’hui et de demain. À nous d’y voir et d’agir si cette espérance n’est pas comblée!
Bonne et joyeuse fête !
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