Pour l’histoire des femmes dans l’Église
1984 – 2014 : un 30e anniversaire
Il y a 30 ans, les 24-25 et 26 octobre 1984, le Comité ad hoc sur Le rôle de la femme dans l’Église et dans la société présentait son rapport à l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada [CÉCC] dont il avait reçu le mandat. Ce rapport comprenait une analyse des attentes des femmes dans l’Église au Canada, des recommandations et un instrument de travail sous la forme d’un dossier d’animation; le tout dans l’esprit d’une invitation à la reconnaissance évangélique de l’autre dans son intégralité d’être humain réconcilié en Jésus Christ (Eph 2, 11-19).
Les travaux du Comité faisaient partie d’une série de consultations et d’études amorcées en 1971, à la suite d’une intervention de femmes de l’Ouest canadien à l’occasion de la remise du rapport de la Commission royale d’enquête Bird sur la condition féminine au Canada en 1970 et du Synode des évêques à Rome sur Le sacerdoce ministériel et la justice dans le monde, en octobre 1971 (Lacelle, 1984, 2011). Ce fut le dernier comité mandaté à cet effet par la CÉCC. J’en rapporte ici des informations moins connues quant à son déroulement et à ses travaux, lesquelles peuvent être utiles pour l’histoire des femmes dans l’Église au Canada et au Québec. L’événement qu’il est devenu a finalement rejoint la conscience ecclésiale au Canada et bien au-delà.
La mise sur pied du Comité
En février 1982, une lettre de Marguerite Cloutier, secrétaire générale adjointe de la CÉCC, m’invitait « à participer à une rencontre de femmes canadiennes catholiques avec les membres de l’Équipe pastorale de la CÉCC » les 20-21 mars à Ottawa. L’objectif de la rencontre était d’orienter les travaux des comités antérieurs « vers une action précise ». Il s’agissait « de découvrir les moyens de répondre davantage aux préoccupations majeures des femmes, selon ce qui a été exprimé au cours des années et confirmé lors de la plus récente consultation ». L’ordre du jour prévoyait un temps de réflexion sur la situation des femmes dans la société canadienne et l’engagement des femmes catholiques dans la société, notamment en référence au Comité national d’action sur le statut de la femme (à la suite du Rapport de la Commission Bird) et aux organismes affiliés. Gisèle Turcot, Dorothée Brockburst et Ann Dea en furent les porte-paroles. En après-midi, Louise Côté, Mildred Moir, Verna Moran et moi-même avons répondu à deux questions concernant les femmes dans l’Église :
– Qu’est-ce qui peut être fait pour maintenir les progrès réalisés depuis 1971?
– Comment pouvons-nous promouvoir l’avancement dans les domaines où les changements se sont avérés moins rapides?
Rappelons qu’une période ad experimendum, en attendant la promulgation d’un nouveau Code de droit canonique, avait ouvert des postes à des femmes, postes jusque-là occupés par des clercs, tant au niveau national que diocésain. Le rapport d’une consultation menée par le comité précédent nous servait de point de départ. À la fin de cette rencontre, nous avions formulé des recommandations qui furent transmises à l’Équipe pastorale de la CÉCC puis déposées sur la table de son Conseil (cf. Centre de recherche en civilisation canadienne-française [CRCCF], Fond Élisabeth J. Lacelle).
C’est ainsi que le Comité sur Le rôle de la femme dans l’Église et dans la société a été mis sur pied pour une période d’un an, en vue d’analyser la situation aux niveaux local et régional et pour donner suite aux recommandations. La première rencontre a eu lieu le 18 novembre 1982. Le Comité, composé de manière à être le plus représentatif possible des régions et des engagements pastoraux des femmes, comprenait les personnes suivantes :
Rita Beauchamp (vicaire épiscopale, Valleyfield),
Pauline Beaulieu (animatrice des Femmes chrétiennes, Nouveau Brunswick),
Marguerite Cloutier (secrétaire générale adjointe, CÉCC),
James L. Doyle (évêque, Peterborough),
Jean Forest (chancelière de l’Université d’Edmonton, Alberta),
Élisabeth J. Lacelle (théologienne et professeure à l’Université d’Ottawa),
Mary Malone (théologienne et professeure à St. Michael’s College,Toronto),
Patricia O’Reilley (consultante pastorale, Ottawa),
Veronica O’Reilley (Équipe pastorale, CÉCC),
Annine Parent Fortin (Office de pastorale sociale, Québec),
Raymond Saint-Gelais (évêque auxiliaire, Saint-Jérôme),
Anita Bissonnette (CÉCC), secrétaire du comité.
On m’a confié la tâche de le présider. Cela n’allait pas de soi – et ne va pas encore de soi – qu’un membre de l’Église, laïc et femme, préside un comité mandaté par la CÉCC. Il a fallu l’audace et le tact de Veronica O’Reilley et de Marguerite Cloutier et la fine complicité des évêques Raymond St-Gelais et James L. Doyle pour que cela se produise.
Les objectifs du Comité
Dans la ligne du mandat reçu, nous nous sommes d’abord donné les objectifs suivants :
– mettre au point un plan d’action qui serait présenté aux évêques à l’Assemblée plénière de 1983;
– recueillir des témoignages qui rendent compte du vécu des femmes pour l’appuyer;
– en dégager des recommandations et éventuellement, des questions majeures.
À court terme, nous avions prévu une contribution au Synode d’octobre 1983 sur La réconciliation et la pénitence dans la mission de l’Église. Les circonstances nous ont également permis d’intervenir dans la préparation de la visite de Jean-Paul II au Canada en septembre 1984.
Le Comité à l’oeuvre
Les membres du Comité se sont mis au travail avec enthousiasme et méthode, dans un esprit d’échange et d’entraide remarquable. Cela a impliqué d’établir des contacts avec des femmes engagées dans l’Église, en groupes et individuellement, d’est en ouest du pays, pour recueillir des témoignages, puis d’opérer une sélection de manière à retenir les plus représentatifs de la situation des femmes pour les annexer au rapport final. Il est devenu évident que l’échéance de juin 1983 ne pouvait pas être respectée si on voulait présenter un rapport sérieux et des recommandations qui en découleraient. Aussi, le Comité a demandé d’être reconduit pour une autre année; ce qui lui fut accordé. Il a pu ainsi étoffer davantage sa collection de témoignages, affiner son analyse de la situation, solidifier ses recommandations et préparer un document de travail comme dossier d’animation qui serait mis à la disposition des Églises diocésaines.
Contribution du Comité au Synode de 1983
L’intervention remarquable du cardinal Louis-Albert Vachon au Synode des évêques en octobre 1983 a été publiée et rappelée à diverses reprises. On connaît moins la recommandation du comité qui est à l’origine de cette intervention et son texte qui a servi de base à sa formulation. Ce texte révèle aussi l’esprit dans lequel se sont déroulés les travaux du Comité. À ce jour inédit, et vu son importance, je le cite en entier.
Introduction
La vie de l’Église et sa théologie sont continuellement touchées par l’évolution de l’histoire humaine. C’est une évidence et c’est essentiel pour que le message chrétien soit vécu dans l’Esprit. À notre époque, l’évolution des structures mondiales, économiques et militaires entre autres, ne peut pas ne pas influencer notre réflexion sur l’avenir de l’Église, voire de notre planète. Pour plusieurs, cette réflexion est un véritable défi porté à la tradition; elle est aussi, en beaucoup d’endroits et à divers niveaux, une cause de conflits à l’intérieur des communautés chrétiennes.
Le défi que porte l’évolution de l’histoire des femmes dans l’Église et dans la société est tout autant dramatique. C’est ce que nous désirons évoquer ici. Au cours de ces dernières années la plupart des sociétés civiles ont progressé quant à la libération de la femme; à pas inégaux, il est vrai, mais réels, et cela avec l’encouragement actif de l’Église. En effet, Jean XXIII a reconnu la libération de la femme comme un important signe des temps; et Vatican II l’a réaffirmé dans la Constitution pastorale L’Église dans le monde de ce temps. Par ailleurs, à l’intérieur de la société ecclésiastique, cette libération reste une préoccupation secondaire et marginale pour ceux qui exercent l’autorité. Il est vrai qu’une réflexion sur le rôle du laïcat a mené à quelques réformes dont les femmes ont bénéficié. Mais le statut de membre à part entière que le baptême octroie aux femmes comme aux hommes incorporés dans l’Église n’a pas encore pris forme dans des structures dialogales efficaces à l’intérieur de l’Église.
Faire face à ce défi radical de réforme dans la vie ecclésiale et la théologie, sur la base d’une égalité des femmes et des hommes recréés en la vie de Jésus Christ, exige de tous les chrétiens – femmes et hommes – qu’ils entreprennent un voyage vers leur reconnaissance mutuelle. C’est une condition essentielle pour que l’Église signifie vraiment dans le monde sa mission comme lieu de réconciliation.
Appel à la réconciliation
L’appel à la réconciliation est une des pierres d’angle de la nouvelle alliance en Jésus Christ. Dans l’Église primitive, cet appel surgit de communautés déchirées par des conflits internes d’origine raciale, sociale et sexuelle. La charte d’une vie réconciliée nous est donnée dans Galates 3, 27-28 :
« Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre; il n’y a plus l’homme et la femme; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ ».
La réconciliation accomplie en Jésus Christ détermine l’existence de ceux et celles qui ont été baptisés en son nom. Plus profondément encore, cette réconciliation devrait contribuer à restaurer et recréer ce que des divisions antérieures peuvent détruire tant dans l’existence personnelle que communautaire, les relations entre les hommes et les femmes, la division rapportée dans le récit de la chute, Genèse 3 – une relation de domination par l’homme, d’asservissement dans l’enfantement par la femme – est détruite. Hommes et femmes sont invités à entendre la Bonne Nouvelle de Dieu qui recrée les uns et les autres dans une vie nouvelle. C’est ce que Marie proclame dans le Magnificat (Luc 1, 50-53) :
« Sa bonté s’étend de générations en générations sur ceux qui le craignent. Il est intervenu de toute la force de son bras; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse; il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides ».
Le contexte actuel de la réconciliation
La réconciliation entre les hommes et les femmes n’a pas toujours été reconnue de gaieté de cœur; l’histoire n’offre pas beaucoup d’exemples où cela fut une réalité vécue. À travers cette histoire les femmes surtout ont expérimenté l’aliénation, la marginalisation, l’exclusion. Elles ont été pratiquement identifiées au péché à partir de la vision dualiste chair-esprit qui a tant marqué notre passé. Ces constatations sont suffisamment fondées : il n’y a pas lieu de les développer davantage.
De telles expériences continuent à marquer la vie des femmes dans l’Église. Voici quelques réflexions que nous recueillons parmi des récits qui nous ont été transmis. Elles illustrent assez cet état de fait :
« Si je pouvais parler cinq minutes avec le Pape, j’essaierais de lui dire ce que c’est que d’être mise de côté, d’être rendue invisible comme si nous n’étions pas le Corps du Christ, ignorée comme si notre expérience n’était pas l’expérience du Christ. Mes sœurs et moi, pouvons-nous être jamais sûres que nos frères en Jésus Christ ne laissent pas notre sexe faire écran entre eux et nous, divisant ainsi le vêtement sans couture de la Rédemption? »
« Pour combien de temps, ô Seigneur, les femmes seront-elles considérées comme des ministres de seconde classe, et la construction du Royaume sera-t-elle ralentie par des attitudes de pouvoir, de contrôle et de domination? »
« Après mon mariage, j’ai passé mon temps à élever huit enfants, dont l’un était mentalement très atteint. C’est à cette époque que j’ai expérimenté l’incompréhension de l’Église face aux femmes. Le confessionnal n’était plus un lieu de réconfort mais bien plutôt une occasion de me reprocher mon refus de reconnaître les droits du mari sur sa femme. Dieu m’apparaissait très loin de mes besoins ».
« Dans ma vie séculière, professionnelle, sociale, financière ou autre, je n’accepterais jamais de jouer le rôle de subordonnée à cause de mon sexe. Pourquoi alors, dans ma vie chrétienne, où l’en s’attendrait à ce que les barrières du sexisme et du racisme n’existent plus devrais-je tolérer de telles injustices?… Je devins de plus en plus agressive et vis que mon seul choix consistait à quitter l’Église. Ce dilemme me brisa le cœur parce que je suis [sic] catholique. Il m’était devenu impossible de porter cet écartèlement entre mon désir d’appartenance et mon aliénation de fait ».
Ces histoires de la vie des femmes commencent à exprimer les sentiments profonds d’aliénation, l’absence de réconciliation, les blessures déchirantes qui sont expérimentées à tous les niveaux de la vie ecclésiale entre femmes et femmes, femmes et hommes, femmes et clercs. La colère est une expression naturelle de ces divisions; et nous savons, adultes, que la colère peut devenir une expression plus solide de l’amour que ne l’est l’indifférence.
N’écrasons pas la colère. Permettons-lui plutôt de devenir un service de l’amour. Écoutons les femmes en colère; prêtons l’oreille à leur voix. Soyons attentifs aux silences douloureux des femmes qui sont blessées au point de ne plus parler dans l’Église. Considérons nos divergences comme des invitations à rechercher la réconciliation, à nous ouvrir les uns les autres à des rencontres plus profondes, à nous accepter mutuellement avec le plus profond sérieux. Les femmes ont connu une longue histoire où elles n’ont pas été prises au sérieux par une Église hiérarchique mâle. Mais nous sommes dans l’Église, nous sommes l’Église. Des millions de femmes témoignent par toute leur vie du sérieux de leur engagement pour la mission de Jésus Christ. Entreprenons ensemble le voyage de la réconciliation.
Les femmes et la réconciliation
En tant que femmes nous reconnaissons l’urgence de ce voyage et sommes prêtes à l’entreprendre; ou, plutôt, à continuer avec un nouvel élan, la marche entreprise par des millions de femmes qui nous ont précédées. Nos vies sont marquées autant par leurs échecs et leurs succès que par les nôtres propres. Nous reconnaissons notre fragilité, notre intériorisation trop facile des définitions masculines du péché. Nous reconnaissons que nous avons subi notre marginalisation et son irresponsabilité conséquente. Nous reconnaissons avoir accepté trop facilement les divisions entre femmes, et de les avoir trop facilement considérées comme « naturelles » à notre sexe. Nous reconnaissons la richesse de notre présence dans l’Église même lorsqu’elle est refusée, non-reconnue, maintenue cachée. Nous avons mis au monde et élevé des enfants; nous avons souffert parfois jusqu’à la mort pour notre foi : nous avons vécu des vies d’engagement profond et radical, enrichi l’Église de science et de sainteté.
Aujourd’hui nous en faisons autant. Des histoires l’attestent. Mais nous nous déclarons également prêtes à prendre notre place comme membres du Corps du Christ pleinement responsables, conscientes que nous sommes appelées à la plénitude de la maturité humaine en Jésus Christ.
Les hommes et la réconciliation
Nous invitons les hommes à entreprendre avec nous le voyage de la réconciliation. Nous les invitons à reconnaître les ravages de la domination, du racisme et plus particulièrement du sexisme. Nous invitons les hommes à reconnaître leur fragilité, leur appropriation culturelle des définitions de la virilité et du chrétien, de l’homme viril et du chrétien, l’importance de penser leur vie affective dans un nouveau contexte relationnel. Nous les invitons à proclamer leur disponibilité à vivre des relations d’égalité avec nous, ainsi que l’exige notre vie de baptisés dans l’Église de Jésus Christ.
Nous invitons les hommes à reconnaître leurs forces véritables et non celles que des siècles de structures patriarcales et hiérarchiques ont pu renforcer. Beaucoup d’hommes sont devenus conscients de l’importance d’une telle démarche de réconciliation, non seulement pour la vie des femmes, mais aussi pour la leur et celle de l’Église. Leur appui a été et reste important pour les femmes.
Le voyage de la réconciliation
À chaque étape de notre voyage commun vers une plénitude d’unité en Jésus Christ, nous avons besoin que soient illuminés par l’Évangile nos attitudes et nos comportements individuels et communautaires.
En tant qu’individus, commençons par explorer nos attitudes et comportements mutuels, et à les confronter aux exigences de l’Évangile. Comme communautés, et dans l’esprit des Béatitudes, explorons les dimensions injustes et déshumanisantes de nos structures. Reconnaissons-les volontiers; et faisons appel aux ressources de tous les membres de l’Église pour recréer l’image de l’Église comme signe de réconciliation pour l’humanité :
«…confessant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête, Christ. Et c’est de lui que le corps tout entier, coordonné et bien uni grâce à toutes les articulations qui le desservent selon une activité répartie à la mesure de chacun, réalise sa propre croissance pour se construire lui-même dans l’amour » (Eph 4, 15-16).
RECOMMANDATIONS
CONSIDÉRANT que le prochain Synode a pour thème La réconciliation et la pénitence dans la mission de l’Église et que dans les circonstances actuelles, culturelles et ecclésiales, il ne pourrait se limiter à une considération du sacrement de pénitence, encore moins à une vision individualiste de ce sacrement;
CONSIDÉRANT que la société reconnaît aujourd’hui la situation injuste dans laquelle se trouvent les femmes, et travaille à la corriger nommément par des mesures d’importance mondiale (cf. La Convention contre toute discrimination à l’égard des femmes qui est aussi la charte d’un partenariat entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de l’existence, O.N.U., 1979);
CONSIDÉRANT que la théologie de la réconciliation dans le Nouveau Testament s’élabore chez Paul dans des contextes de division où des groupes humains sont en cause, cf. ethnies, classes sociales, sexes – Gal, Eph, 1 Cor;
CONSIDÉRANT que le Comité ad hoc poursuit son étude sur la situation des femmes dans l’Église et sera davantage en mesure de formuler des recommandations précises au cours des prochains mois
NOUS RECOMMANDONS que le Comité ad hoc participe à la session préparatoire au Synode qui aura lieu en septembre 1983, lors de l’assemblée plénière des évêques du Canada, afin d’y présenter le plus adéquatement possible cet appel des femmes à la réconciliation des hommes et des femmes dans l’Église;
NOUS RECOMMANDONS que les évêques délégués canadiens fassent une intervention au Synode sur la réconciliation des femmes et des hommes dans l’Église;
NOUS RECOMMANDONS que le comité ad hoc sur la femme dans l’Église participe à la formulation de cette intervention.
Dans une lettre en date du 19 août, adressée à la présidente, le secrétaire général André Vallée, p.m.é., remercie le Comité pour ce texte et ses recommandations :
Je viens tout juste d’en prendre connaissance, rapidement je l’avoue, mais cette première lecture révèle un texte profond, clair et rafraîchissant. Je puis vous assurer qu’il sera présenté aux délégués au Synode et que ceux-ci en feront sûrement leur profit. Vous connaissez certainement l’intérêt des évêques délégués au Synode pour être assurée qu’ils étudieront sérieusement ce texte et s’en serviront à bon escient au Synode. Un rapport de cette qualité ne peut simplement pas être ignoré» (Vallée, 1983).
Ce texte qui accompagnait la recommandation du Comité me paraît toujours d’actualité. C’est une pièce maîtresse du dossier des Femmes dans l’Église à la CÉCC. Il devrait accompagner tout rappel de l’intervention du Cardinal Vachon au Synode romain de 1983.
Contribution du Comité à la visite de Jean-Paul II en 1984
Le Comité a également participé à la visite de Jean-Paul II en septembre 1984. Une de ses membres, Jean Forest, faisait partie du comité de préparation de cette visite. Au nom du Comité, elle a remis un memo aux Secrétaires généraux de la CÉCC le 12 décembre 1983 qui portait sur les points suivants :
Au plan liturgique :
-présence significative et importante des femmes dans la préparation de tous les événements liturgiques;
-consultation de femmes et leur contribution pour la rédaction des textes utilisés en liturgie;
-langage sexiste exclu en tout temps des célébrations et prières;
-célébrations qui témoignent d’une communauté célébrante de femmes et d’hommes dans l’Église.
Dans la planification pastorale qui précédera et qui suivra la visite :
– la préparation des instruments qui seront utilisés; dans les homélies et les discours qui seront prononcés par le pape qu’on assure une sensibilisation à la situation des femmes dans la société et dans l‘Église; qu’elles soient présentes dans tous les événements et gestes symboliques, des groupes d’accueil du pape, etc.
Dans les contacts avec les médias :
-en tant que personnes-ressources; assurer le langage inclusif dans tout ce qui rejoindra les média.
Reprise des travaux en 1983
Lorsqu’il a repris ses travaux le 30 novembre 1983, le Comité comptait trois nouveaux membres :
Angela Bourgeois de Shediak, Nouveau Brunswick en remplacement de Pauline Beaulieu;
Bonny Brennan de la CÉCC qui succédait à Veronica O’Reilley, élue supérieure générale de sa Congrégation les Sisters of Saint Joseph
et James H. MacDonald, évêque de Charlottetown, Ile du Prince-Edouard, l’évêque James Doyle ayant dû se retirer.
Il entreprit alors la préparation du document de travail qui serait mis à la disposition des évêques comme outil d’animation pour un suivi dans leurs diocèses.
L’objectif de ce dossier était de promouvoir la prise de conscience et de sensibiliser les femmes et les hommes de la base en leur fournissant des thèmes, des textes et des procédures de réflexion. Il visait des échanges dans un esprit de dialogue et comme le mentionne explicitement le procès-verbal de la réunion du 30 novembre et « NON la confrontation » (Lacelle,1982-1984), ce dont le comité sera accusé lors de sa présentation à l’Assemblée plénière des évêques (cf. ci-dessous).
Des textes de femmes et d’évêques mettaient la réflexion en contexte pastoral et culturel. Des directives quant à l’usage que l’on pouvait faire du dossier l’accompagnaient. Il proposait 12 rencontres, chacune ayant un thème spécifique de discussion :
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À l’écoute des signes des temps (ex. Pacem in Terris de Jean XXIII) – qu’est-ce que l’Esprit peut nous dire à travers ce signe de la présence des femmes dans la vie publique?
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La place des femmes dans l’Église : où sont-elles? Qui sont-elles? Que font-elles?
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Le langage liturgique, le rendre inclusif.
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L’image de la femme dans l’Église : celle que les femmes se donnent d’elles-mêmes, celle qu’en font les hommes dans les discours de l’Église.
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La parole des femmes dans l’Église : ce qu’elles ont à dire, le disent-elles? Pourquoi leur silence?
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Les relations entre femmes, entre hommes et femmes dans l’Église; le partenariat homme femme dans l’Église?
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La vie sexuelle des femmes dans l’Église : comment vivent-elles leur vie sexuelle?
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Les ministères des femmes, actuel et à venir.
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Les femmes et le ministère de la Parole.
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Les femmes coresponsables dans l’Église et dans la société.
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Le leadership des femmes dans l’Église.
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Les conséquences d’une Église à dominance masculine pour son témoignage dans la société, l’image d’humanité qu’elle projette.
Les membres se sont partagé la présentation de chacun de ces thèmes qui furent ensuite ratifiés et adoptés par l’ensemble du Comité. L’ensemble du dossier fut remis au Conseil de la CÉCC qui le transmit aux évêques avant l’Assemblée plénière d’octobre.
Présentation des travaux à l’Assemblée plénière de la CÉCC.
Les 24-25-26 octobre 1984, le Comité a présenté les résultats de sa consultation auprès des femmes dans les diverses régions du Canada, une série de 12 recommandations et un instrument de travail comme outil d’animation éventuelle pour les Églises diocésaines. Le rapport de la consultation a été bien accueilli, les recommandations ont été discutées en petits groupes réunissant des femmes et des évêques : tout s’est passé dans un climat d’échange qui laissait présager des résultats positifs.
Mais la séance du lendemain fut bouleversée par l’intervention in absentia de l’archevêque et cardinal de Toronto, Emmet Carter. Dans une lettre lue par son auxiliaire l’évêque Leonard J. Wall (et non Aloysious Ambrozic, une erreur que j’ai faite ailleurs), il accusait le comité d’avoir déposé un rapport faussé sur la situation des femmes dans l’Église avec l’intention de semer la division. Rien de moins qu’un procès d’intention. Malgré des interventions de quatre évêques (R. Saint-Gelais, J.-H. MacDonald, R. Lebel et J.-A. Plourde) pour que la parole soit donnée à la présidente devant de telles allégations, le président d’assemblée John M. Sherlock, évêque de London, passa outre. Des évêques qui, la veille, s’étaient montrés favorables au rapport et aux recommandations en général sinon dans tous les détails, ont fait volte-face. Les membres du comité ont vécu directement ce que représente l’exclusion d’un débat dont elles étaient les premières concernées, les accusations remettant tous leurs travaux en question.
Le lendemain, l’archevêque de Québec, le cardinal Louis-Albert Vachon a soutenu une contrepartie en louangeant les travaux du Comité et en invitant l’assemblée à réitérer sa volonté de poursuivre le dialogue. Mais les médias n’avaient pas manqué la veille de relever la pierre d’achoppement sur laquelle avaient buté les travaux du Comité, révélant ainsi les tensions internes à la Conférence à propos des femmes dans l’Église. La nouvelle faisait la une des journaux a mari usque ad mare. Elle n’a pas tardé à rejoindre nos voisins américains et même européens. Le journaliste Jean-Pierre Proulx a ainsi titré son bilan de 1984 : « Mise à part la visite du pape, le débat sur le rôle des femmes dans l’Église demeure le phénomène religieux de l’année ». L’événement a eu comme effet de rejoindre la conscience ecclésiale et culturelle. Des groupes et des individus y ont réagi, telles l’intervention de 43 femmes influentes dans l’Église et dans la société (La Presse, 1984), puis celle d’un groupe de 26 hommes, théologiens, religieux et laïcs (Audet & al,1984). L’excellente étude, documents à l’appui, que vient de lui consacrer le sociologue Jean-Paul Rouleau, donne une idée de l’impact de cet événement dans l’Église au Canada mais aussi dans les milieux sociaux canadiens et québécois (Rouleau, 2012, p. 785-812).
Les recommandations du Comité révisées…
Alors que les consultations successives depuis 1971 avaient recommandé l’ordination des baptisées, le Comité s’était entendu pour ne présenter que des recommandations immédiatement réalisables. Tout le bruit autour de l’ordination n’est pas venu de son intervention, mais d’instances qui s’y opposaient inconditionnellement. Que s’est-il passé au cours de la révision qui les a rendues acceptables par l’Assemblée des évêques? L’analyse affinée de Jean-Paul Rouleau (2012, p. 813-833) en démontre la teneur. Celle de Marie-Andrée Roy en dégage les implications féministes (Roy, 1990). Ce sont deux incontournables pour l’étude de ce dossier.
Le synopsis établi par Jean-Paul Rouleau permet de comparer les deux versions, celle du Comité et celle révisée. Certaines observations méritent d’être relevées. Des recommandations ont été maintenues telles quelles ou en partie. L’une d’entre elles, la recommandation 2 portant sur le langage inclusif, a été davantage affirmée (Rouleau, p. 801 et p. 817). D’autres ont reçu des modifications plus significatives qui font apparaître d’une part un souci de contrôle de la promotion des femmes dans des lieux de décision et, d’autre part, une réserve quant à l’avenir d’un partenariat égalitaire avec elles dans la mise en œuvre des dialogues. Ainsi, la recommandation 6 demandait « un équilibre dans la représentation et la collaboration hommes-femmes à tous les niveaux de l’Église diocésaine (pastorale, administration, etc.) »; la version révisée parle de « représentation adéquate des hommes et des femmes, en considération de leur compétence et/ou expérience ». À la demande « que leur présence soit égale à celle des hommes quant au nombre et à la compétence » lorsqu’il s’agit d’organiser des consultations ou de former des comités tant au niveau national que diocésain, la révision vise une représentation égale de femmes et d’hommes, « compte tenu de leur compétence ». Le cas de la recommandation 12 en est un autre exemple :
que des rassemblements nationaux ou régionaux de femmes soient organisés d’ici trois ans en vue de dresser la situation des femmes dans les diverses régions, d’en mener une réflexion théologique et pastorale sur les femmes dans l’Église dans une prospective aussi réaliste que possible pour l’avenir de l’Église comme communauté humaine selon le Règne de Dieu.
La modification ne fait qu’encourager, non plus la CÉCC mais les régions et les diocèses, à se doter de lieux de rencontre de dialogue pour les femmes; elle confie à la CÉCC de poursuivre la réflexion théologique et pastorale sur leur vécu et leur mission dans l’Église et demande qu’elle se donne un échéancier de révision périodique de la situation qui se fasse avec des femmes et des hommes. Plus important, comme le remarque Jean-Paul Rouleau, s’opère ici un passage « de la quête d’une ample anticipation prospective de l’avenir de l’Église perçue comme communauté des personnes selon le Règne de Dieu » (par. 3 de la recommandation originale) à une prescription « pratico-pratique » d’un échéancier de révision périodique. Il a raison de constater que la recommandation du comité « se trouve ainsi vidée de sa substance et des modalités que celui-ci avait voulu y mettre à la fin de ses travaux » (p. 805). Selon Marie-Andrée Roy :
Les locutrices, tout en étant en quête de dialogue, apparaissent désireuses d’action, de transformation et prévoient la mise en place de structures permettant la concrétisation de leurs recommandations. Les évêques souhaitent manifestement la poursuite du dialogue mais apparaissent plus enclins à favoriser les recherches, les études et la conscientisation que les structures exécutives chargées d’appliquer les changements.(Roy, 1990, p. 109)
On peut retrouver ces recommandations modifiées avec leurs considérants qui les appuient et situent en contexte ecclésial et culturel dans L’Église canadienne (1984, p 167-170). Ils sont disparus dans le dossier d’animation révisé de la CÉCC, Les femmes dans l’Église.
Le dossier d’animation
Le Comité recommandait (9) qu’un dossier d’animation soit utilisé dans les diocèses. La révision recommande que le dossier révisé par l’équipe pastorale soit « mis à la disposition » des diocèses, etc., « avec possibilité d’adaptation selon les situations pastorales particulières ». Il recommandait la nomination d’une équipe ou d’une femme qui assurerait le suivi du dossier « ainsi qu’une coordination diocésaine efficace de la réflexion et du dialogue qui en résulteront ». La révision retient la nomination d’une équipe ou d’une femme, mais se contente de leur demander d’assurer au plan diocésain « la promotion et la coordination pastorale de la trousse de travail révisée», non plus «de la réflexion et du dialogue qui en résulteront » comme le demandait le Comité. J’ai dit précédemment ce que visait cet instrument de travail tel qu’entrepris par le Comité et j’y donne la liste des thèmes qu’il proposait pour les échanges.
Je n’ai pas reçu la version révisée par l’Équipe pastorale, ni été informée ou consultée durant le processus. Si j’en juge par l’analyse qu’en fait Marie-Andrée Roy (1990) en comparant les deux versions, il y a eu transformation en profondeur : plusieurs outils et grilles de lecture ont disparu; les questions sont formulées autrement. Ainsi alors que la version originale demandait si la femme avait la place qui lui revient, on demande si elle a une place suffisante; les textes de méditation composés par les membres du comité ont été supprimés. Les textes annexés écrits par des femmes sont remplacés par les interventions des évêques aux synodes romains; les recommandations adoptées sont rendues sans les « considérants » qui les situaient en contexte ou les justifiaient. Le dossier n’est plus celui du comité, mais celui des évêques (Hazel, 1985).
Difficile réconciliation évangélique
L’invitation à la réconciliation évangélique du Comité n’avait rien de facile. Les évêques l’avaient cependant suffisamment considérée pour en faire une intervention au Synode de 1983. L’archevêque Vachon n’a pas manqué de la rappeler au cours de l’Assemblée, soutenu par un bon nombre de confrères. Cette réconciliation (katallagè) à laquelle l’auteur de l’épître aux Éphésiens fait appel (2, 11-22), qui s’étend jusqu’au cosmos dans l’épître aux Colossiens (1, 12-23), s’inscrit dans le le sillage du Paul de l’épître aux Romains où il la joint à la grâce de la justification donc à la racine même du salut en Jésus-Christ (5, 1-11) et de sa deuxième aux Corinthiens en spécifiant son ministère de la Nouvelle Alliance comme ministère de la création nouvelle (5, 11-21). L’épître aux Éphésiens en fait l’avènement de l’Être humain nouveau (kainos anthrôpos) en Jésus Christ. « Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation » : la haine, misos, dans le sens du rejet de l’autre par le dominant, de l’hostilité envers l’autre, de l’érection d’un mur qui garde l’autre en dehors. L’appel à la réconciliation en est un de la reconnaissance de l’autre dans son intégralité d’être humain nouveau en Jésus Christ. À Éphèse, les Gentils dominent les Juifs, revendiquent les privilèges de gouvernance dans la communauté et érigent les barrières qui les fortifient dans ces privilèges. Chez les Galates, le groupe dominant des judaïsants voulait imposer ses traditions aux Gentils. Paul leur rappelle leur commune, donc égale filiation en Jésus Christ, dont ils ont été revêtus par grâce, chacun, chacune, qu’ils soient juifs ou païens, maîtres ou esclaves, homme ou femme (3, 27-28). Cette vision du salut, de la création nouvelle, de l’être humain nouveau et des relations nouvelles que ce salut implique pour la communauté ecclésiale, la « concitoyenneté » de la maison de Dieu (Eph 2, 18-22) et ses institutions au cœur de l’humanité, il reste encore à la connaître et à l’actualiser.
C’est à cette œuvre de l’Esprit qu’appelait le Comité sur les femmes dans l’Église en 1984 et l’intervention de l’archevêque Vachon au Synode de 1983. L’obstacle qu’elle a rencontré à l’Assemblée des évêques du Canada en a manifesté la difficulté (Turcot, 1984). Par ailleurs, le « faux pas » de la lettre accusatrice a eu son « contre pas » dans le rappel de l’invitation à la réconciliation, comme je l’ai écrit ailleurs (Lacelle, 1985). L’évêque Raymond Saint-Gelais, membre du comité, s’y est reconnu :
Votre description de la plénière d’octobre ’84 à la manière d’un tango m’a fait sourire. Mais cela rend bien compte de l’événement. Et je souscris à votre affirmation : ce jeu d’interaction entre le Comité et les évêques du Canada permet, il me semble, d’affirmer que le processus de réconciliation évangélique n’est pas un échec ou un retour en arrière, du moins au moment de l’événement lui-même. Ce fut plutôt un moment de rencontre et tel quel, avec sa fragilité et aussi son réalisme, il est sans doute plus prometteur que les longs discours et bonnes intentions! (Saint-Gelais, 1985).
Un événement, cette rencontre des évêques et des femmes en octobre 1984; sa diffusion entre autres l’atteste. Mais un rendez-vous a été manqué pour mettre en marche la reconnaissance des femmes intégralement recréées en Jésus Christ par la grâce baptismale, l’affirmation dans les faits comme dans les paroles de la réconciliation évangélique qui fonde la communauté ecclésiale.
Le Synode sur la famille permet d’en mesurer l’écart. L’image véhiculée par les médias dit tout. Dans l’aula, aux premiers sièges, les prélats, qui se nomment « pères synodaux ». Des invités laïcs derrière, à part : en effet, ils ne sont pas partie prenante des délibérations. Parmi eux, quelques femmes. Aucune femme aux premiers sièges de l’assemblée délibérante. Une Église dont l’institution de gouvernance, d’enseignement, de législation et de célébration sacramentelle se maintient réservée à des personnes de sexe masculin parce qu’elle exclut les personnes de l’autre sexe, le féminin, ne reflète pas – et alors ne témoigne pas de – l’être humain nouveau, né de Jésus Christ (Eph 2, 13-17 ), la création nouvelle (2 Cor 5, 16-18), la concitoyenneté des saints, la famille de Dieu (Eph 2, 18-22). Elle est en besoin de réconciliation avec Dieu. À quand le rendez-vous?
Ottawa, le 26 novembre 2014
Références
AUDET, Léonard, BEAUDRY, Albert, BEAUGRAND-CHAMPAGNE, Raymond, BOISVERT, Dominique, CAIHIER, Yves, CHARBONNEAU, André, CÔTÉ, Yves, DEVAUX, Godefoy, DUMAS, Antoine, DUMONT, Fernand, FORTIN, Benoît, FRASER, Roger, GAUDETTE, Pierre, GERVAIS, Michel, GUIMOND, Richard, HARVEY, Julien, LACROIX, Benoît, LAFORTUNE, Claude, MORIN, Jacques-Yvan, NAUD, André, RACINE, Jacques, ROUSSEAU, Louis, RYAN, Thomas, VAILLANCOURT, Raymond & VIAU, Marcel (1984, 8 novembre). Un appui aux femmes en Église. Le Devoir, A-7) [http://femmes-ministeres.lautreparole.org/?p=2419] (24 novembre 2014)
Centre de recherche en civilisation canadienne-française [CRCCF]. Fond Élisabeth J. Lacelle. Correspondance et documents. Université d’Ottawa. Ottawa.
HAZEL, Rita (1985). Quand une trousse devient document… L’autre parole, 28, 12-18. [http://www.lautreparole.org/articles/1139] (24 novembre 2014)
LACELLE, Élisabeth J. (1982-1984). Dossier Femmes dans l’Église, 1982-1984. Fonds Élisabeth J. Lacelle, Centre de recherche en civilisation canadienne-française [CRCCF], Université d’Ottawa, Ottawa.
LACELLE, Élisabeth J., (1984). D’aujourd’hui à demain. Les femmes dans l’Église d’ici. L’Église canadienne, 18/8, 20 décembre, 231-234.
LACELLE, Élisabeth J. (1985). L’événement d’octobre 1984 : « faux pas » et « contre-pas ». Communauté chrétienne. Les femmes de l’Église à l’Évangile, 24/41 (1985), 225-235.
LACELLE, Élisabeth J. (2011, 30 septembre). 1971. « J’y étais, jeune. ».Femmes et ministères, [en ligne]. [http://femmes-ministeres.lautreparole.org/?p=478] (21 novembre 2014)
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SAINT-GELAIS, Raymond (1985, 26 août). Lettre à Élisabeth J. Lacelle. Correspondance 1985. Fonds Élisabeth J. Lacelle. Centre de recherche en civilisation canadienne-française [CRCCF], Université d’Ottawa. Ottawa.
TURCOT, Gisèle (1984). Les évêques et les femmes au Canada. Le prix du dialogue. Relations 44/506, 331-3436.
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Un grand merci à Madame Lacelle pour cette relation qui en dit long sur la récupération ecclésiale institutionnelle et sur les intenses blocages de l’institution au sujet des femmes. Hélas, cela n’a pas beaucoup changé! Avec mes yeux d’aujourd’hui, je me dis que vous étiez bien bonnes de proposer une réconciliation….
A la prochaine, et merci, Anne Soupa