Le 8 Mars 2015, Deborah Rose-Milavec de Future Church animera une table ronde sur le rôle des femmes à l’intérieur de la Curie et de l’Église. C’est une bonne occasion de faire avancer la discussion entourant des stratégies telles que les politiques de genre pour aider à créer plus d’équilibre entre les sexes dans l’Église.
François a demandé « une présence plus incisive des femmes » dans l’Église catholique. Au dernier Consistoire des cardinaux tenu les 12 et 13 février 2015, le Père Federico Lombardi a indiqué que les cardinaux ont exprimé l’espoir d’« un rôle de plus en plus actif » pour les femmes. Bien que François ait déclaré que la porte était fermée pour la question de l’ordination des femmes à la prêtrise, il a par contre été catégorique dans son appel à une présence plus marquée des femmes dans d’autres domaines. Il a récemment nommé les premières femmes, soeur Mary Melone à la tête de l’Université pontificale et soeur Luzia Premoli comme membre de la Congrégation sur l’évangélisation, et il a déclaré que les femmes devraient occuper des postes de leadership plus grand au sein duVatican. Alors, combien de femmes occupent des postes de leadership au sein de la Curie? Combien exercent une influence réelle? Bien qu’il soit difficile de mesurer avec précision le niveau d’influence que des femmes exercent, le tableau ci-dessous a été produit afin de poursuivre cette discussion en montrant les rôles que les femmes jouent actuellement dans les congrégations du Vatican, les conseils pontificaux et à l’intérieur d’autres commissions, comités et bureaux.
Cliquez ici pour voir le Tableau de Future Church montrant le leadership des femmes dans la Curie.
Alors que les femmes ont lentement acquis certaines rôles de leadership au Vatican, vous n’avez encore besoin que d’une seule main pour compter celles qui occupent des postes de haut niveau dans les secrétariats, les congrégations et les conseils pontificaux. Soeur Nicoletta Vittoria Spezzati occupe la fonction de sous-secrétaire de la Congrégation pour les instituts de la vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, Dr Flaminia Giovanelli agit comme sous-secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix et la Dr Angelo Sclezo comme sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les communications sociales. Il y a d’autres femmes, bien sûr, mais si vous comptez tous les postes de haut niveau de prise de décision, à partir du sous-secrétariat et au-dessus, seulement 4% environ de ces postes sont occupés par des femmes.
François a régulièrement demandé une « présence plus incisive » des femmes dans l’Église catholique. La semaine dernière, au Consistoire, les cardinaux ont exprimé le même appel à l’action. Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a rapporté qu’un certain nombre d’orateurs ont exprimé l’espoir d’« un rôle plus actif » pour les femmes, surtout quand il s’agit de la question des femmes occupant des postes de leadership au sein de la Curie romaine.
Si François et les cardinaux sont sérieux au sujet d’une présence plus incisive pour les femmes dans l’Église, il y a une feuille de route.
Le 8 Mars 2015, Voices of Faith parrainera un événement au Vatican avec les femmes du monde entier qui travaillent à créer un monde plus juste pour les femmes et les enfants, souvent dans des conditions difficiles. L’une des intervenantes, la Dr Astrid Lobo Gajiwala, une catholique depuis toujours et chef de file pour l’égalité des femmes dans l’Église, a travaillé avec la conférence des évêques de l’Inde à rédiger la première Politique concernant le genre dans l’Église catholique. Elle abordera cette expérience lors d’une table ronde animée par Deborah Rose-Milavec de FutureChurch.
Approuvé en Septembre 2009, la Politique concernant le genre des évêques catholiques de l’Inde n’a pas encore reçu l’attention qu’elle mérite.
Enracinée dans l’Écriture et dans l’enseignement social catholique, le document contient une feuille de route solide pour ouvrir les portes au leadership des femmes.
- Les évêques déclarent sans ambages que « Le but ultime de cette politique est de réaliser l’égalité des sexes. » (2) Ils disent que la mission de l’Église est de former une « communauté de disciples égaux, » (11) évitant en fait le langage de la « complémentarité » qui évoque l’apartheid sexuel plutôt que la pleine égalité des femmes et des hommes.
- Le document reconnaît que « L’égalité des sexes est une question transversale qui doit être intégrée dans toutes les commissions, les organismes de l’Église, les institutions, les politiques et les programmes de l’Église. » (12) Reconnaissant les restrictions présentes imposées aux rôles des femmes à cause de l’interdiction à l’ordination, ils cherchent à maximiser l’égalité des femmes de toutes les autres façons possibles.
- Les évêques de l’Inde comprennent que l’atteinte de l’égalité des sexes signifie que les femmes devraient avoir droit à la prise de décision dans l’Église et qu’elles doivent s’exprimer de leur propre voix. Les évêques écrivent : « L’égalité des sexes nécessite un partenariat égalitaire et il implique le droit égal des femmes à exprimer leurs besoins. Elle concerne autant leur vision de la société et de l’Église que la formulation des décisions qui affectent leurs vies. » (13)
- Il est reconnu que la formation des séminaristes, des religieuses et même des prêtres, des évêques et des supérieurs majeurs est capitale. On recommande que ces groupes reçoivent des cours de « sensibilisation au genre » et à la théologie féministe dans leur formation régulière comme dans la formation continue.
- Les évêques reconnaissent que pour atteindre l’égalité des sexes, des « plans d’action avec des échéances précises » (xiv) doivent être développés pour inclure des mécanismes et des stratégies de « discrimination positive » réservant des postes de leadership pour les femmes. (33)
- Les évêques espèrent que la Politique de genre de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde va inspirer l’Église universelle pour créer un monde de copartenaires. (X)
Les évêques de l’Inde ont écrit un document remarquable. François valorise la voix des conférences épiscopales quand il s’agit de prendre des décisions vitales pour les gens dont ils sont les pasteurs. Il pourrait présenter cette initiative comme une feuille de route pour créer davantage d’espace au leadership des femmes à l’intérieur du Vatican et de l’Église à travers le monde entier. Ce serait une merveilleuse façon de créer « une présence plus incisive » des femmes dans notre Église!
Texte original anglais sur le site de FuturChurch : http://www.futurechurch.org/women-in-church-leadership/women-in-church-leadership/gender-policy-one-path-for-womens-equality-in
Traduction : Pauline Jacob