Problématique
D’ores et déjà, l’ère de la globalisation influence la marche de notre monde. Inutile de chercher longuement pour s’en convaincre : la complexité des enjeux touche désormais toutes les sphères de la société. Les organisations ne pourront plus prétendre avancer indépendamment les unes des autres. Seules les alliances collectives viendront à bout de la démesure atteinte par certains problèmes. Malgré les avancées du modernisme, envers et contre tout, le patriarcat demeure un de ceux-là. Dans tous les domaines, des femmes sonnent le ralliement.
De nombreuses recherches féministes (en histoire, en sociologie, en anthropologie, en psychologie, en économie, en politique…) font apparaître les racines patriarcales qui sous- tendent les fondements de chaque science. Sur tous les fronts les femmes ne cessent de dénoncer les pratiques discriminatoires qui en découlent. Ce combat pour la justice, l’équité, l’égalité, la reconnaissance effective n’est-il pas aussi notre combat?
Certes! Plus même, nos propres recherches (en exégèse, en théologie fondamentale, en théologie pratique, en ecclésiologie, en pastorale…) ont ajouté au refus du « patriarcal » celui du « clérical ». L’institution ecclésiale n’existe pas pour elle-même mais pour qu’advienne le rêve de Dieu sur le monde (Voir Matthieu 25 ou le discours de Jésus à la synagogue). À ce titre, elle « n’appartient » à personne, pas plus aux clercs seuls, qu’aux laïques seuls. Les théologiennes et les travailleuses des terrains ont souvent communiqué leurs inquiétudes à cet égard : cléricalisme, androcentrisme, fermetures idéologiques, nombrilisme structurel… (Voir, entre autre, la recherche intitulée Voix de femmes, voies de passage, 225 femmes ont été interviewées).
Nos pratiques de solidarité ne devraient-elles pas refléter ces préoccupations? S’ouvrir aux autres Églises, aux autres groupes de femmes, aux hommes prêtres et laïques qui défendent des enjeux identiques aux nôtres s’avère une tâche indispensable. Situé dans le contexte de la Marche mondiale des femmes et du Jubilé biblique international, ce présent colloque a déjà ouvert le jeu en s’alliant des femmes de diverses institutions sociales. Mais beaucoup de travail reste à accomplir. L’imagination et la créativité sont bienvenues.
Quelles stratégies créatrices de changement pourrions-nous mettre de l’avant pour créer des alliances et des solidarités avec des femmes, avec des hommes et avec des groupes?
- Dissolution de la corporation Femmes et Ministères - 27 mars 2024
- Des rapports à changer entre l’État et l’Église? - 9 novembre 2023
- Un synode des femmes à Montréal - 9 novembre 2023