Voici la proposition votée et acceptée à l’unanimité
de la dissolution de la corporation
Femmes et Ministères
CONSIDÉRANTS
1. Considérant le travail accompli, depuis sa création en 1982, par le réseau Femmes et Ministères en vue d’améliorer la condition des femmes dans l’Église;
2. Considérant les nombreuses actions réalisées et les sérieuses réflexions pour que soit explicitement reconnus, par les autorités ecclésiales, tous les ministères assumés par des femmes engagées en pastorale;
3. Considérant les interventions, collaborations et participations des membres du réseau Femmes et Ministères, à titre personnel et/ou au nom du Réseau, au Québec, au Canada et en Europe, notamment la participation à des congrès, conférences, colloques, comités épiscopaux ou diocésains, synodes diocésains ou romains, recherches, groupes de travail, commissions;
4. Considérant le rayonnement des publications de Femmes et Ministères et leur rôle dans la sensibilisation aux questions d’injustice envers les femmes dans l’Église : Paroles de femmes, Paroles d’évêques (1985); Les soutanes roses. Portrait du personnel pastoral féminin au Québec (1988); Voix de femmes, Voies de passage (1995); Projet Virage 2000; La 25e heure pour l’Église, guide d’animation pour des rencontres-salon; Devoir de mémoire et autres;
5. Considérant les réactions du réseau Femmes et Ministères à l’actualité ou lors de déclarations publiques sur des questions concernant l’égalité ou les droits des femmes dans la société ou dans l’Église, notamment l’Opération requête faisant suite à la publication de la Lettre apostolique de Jean Paul II (Ordinatio sacerdotalis, 22 mai 1994) dans laquelle y est affirmé que « l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église »; conséquemment, est interdit tout débat sur la question et imposé aux évêques le serment d’obéissance.
En réponse à la Lettre apostolique : le 29 juin, Femmes et Ministères présente au Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada une requête signée par 750 personnes par laquelle le réseau demande à la CECC de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la poursuite des recherches sur la participation des femmes à la vie, à la mission et aux ministères ecclésiaux quels qu’ils soient. Le 25 août 1994, Le Devoir publie à nouveau la requête en affichant que 2 000 catholiques réclament que se poursuive la recherche sur l’ordination des femmes;
6. Considérant le manque d’expression des femmes, notamment des agentes de pastorale en fort déclin numérique, pour l’engagement dans la mission de Femmes et Ministères;
7. Considérant les évolutions respectives et antagonistes de la société québécoise et de l’Église catholique canadienne et leur impact sur l’engagement des femmes en Église;
8. Considérant, depuis plus d’une décennie, le faible recrutement ou tarissement de membres conjugué à l’attrition consécutive aux décès et aux non-renouvellements d’adhésions annuelles;
9. Considérant l’incapacité récurrente de renouveler le conseil d’administration de Femmes et Ministères;
10. Considérant les liens anciens noués avec des associations ou groupes qui luttent pour la justice et la reconnaissance des droits des femmes, dans l’Église ou la société : le Mouvement des femmes chrétiennes (MFC), l’Association des religieuses pour la promotion de la femme (ARPF), les Répondantes diocésaines à la condition des femmes (RDCF), le Réseau œcuménique des femmes (ROF,Q) et l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS), plus particulièrement la collective L’autre Parole et, plus récemment, le Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD);
11. Considérant l’événement 40e anniversaire (1982-2022) de Femmes et Ministères qui a célébré, le 26 octobre 2022, le travail que le réseau a accompli pour la promotion de la justice et de l’égalité dans l’Église du Québec. Cet événement, qui s’est déroulé par Zoom, a rassemblé plus de 100 personnes et a fait l’objet d’une bonne couverture médiatique;
12. Considérant la transmission du Manifeste de Femmes et Ministères au diocèse de Québec qui l’a joint en annexe de la Synthèse finale de la phase diocésaine du Synode (Pour une Église synodale : communion, participation, mission, 15 août 2022);
13. Considérant les engagements de Femmes et Ministères dans la réflexion sur l’enjeu très actuel du Synode sur la synodalité par l’organisation : en partenariat avec le GFPD, du Colloque Femmes et gouvernance : mêmes enjeux dans l’Église et dans l’État ? (le 7 décembre 2022) ; en partenariat avec L’autre Parole et le GFPD, du Colloque Femmes et gouvernance : des rapports à changer entre l’État et l’Église (8 décembre 2023) ; et avec L’autre Parole, du Synode des femmes : vivre l’égalité aujourd’hui (13 et 14 octobre 2023);
14. Considérant la réalisation du site Web qui donne accès à l’ensemble des documents publiés par Femmes et Ministères et pérennisera son engagement;
15. Considérant que ce legs de Femmes et Ministères est de nature à susciter l’intérêt d’autres groupes à prendre en considération et à appuyer les féministes chrétiennes dans leurs revendications particulières en matière de justice et de reconnaissance de leurs droits;
Le Conseil d’administration de Femmes et Ministères formule les propositions suivantes :
« Que le Conseil d’administration procède à la dissolution de la corporation Femmes et Ministères dans les meilleurs délais en respectant les règlements juridiques du Registraire des entreprises du gouvernement du Québec. »
« Que le Conseil d’administration procède à la demande de révocation volontaire de l’enregistrement de l’organisme de bienfaisance Femmes et Ministères dans les meilleurs délais en respectant les règlements juridiques de l’Agence du revenu du Canada. »
La proposition a été mise au vote et acceptée à l’unanimité.
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