Problématique
« Il est faux d’affirmer que les femmes sont exclues des instances de décisions, dans l’Église, plus spécialement quand il s’agit de questions affectant directement les femmes. Au contraire, les femmes sont membres des conseils pastoraux à différents niveaux, que ce soit paroissial ou diocésain ».
Cité dans Femmes et hommes dans l’Église, Bulletin 23, septembre 1985
Voilà la réponse du « Saint-Siège » à une lettre de 45 femmes catholiques, déléguées de 19 pays au forum international de Nairobi en juillet 1985. On leur a répondu par des comités du plus bas niveau institutionnel. Encore dernièrement, on rappelait que ces comités n’avaient de pouvoir que celui d’être consultés.
« Le conseil pastoral, diocésain et paroissial, et le conseil paroissial pour les affaires économiques, dont font partie aussi des fidèles non ordonnés, jouissent de voix consultatives et ne peuvent en aucune façon devenir des organismes délibératifs ». (Voir Instruction sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres, Librera Editrice Vaticana, Cité du Vatican, 1997, article 5 no 2)
Non, nous n’avons pas le pouvoir formel, le plus visible, le plus direct, le plus efficace. Il relève de fonctions d’autorité et celles-ci sont réservées aux clercs dans l’Église. Mais d’autres sources de pouvoir nous sont accessibles. Entre autres:
Le pouvoir de l’information : Connaître tous les éléments d’un dossier et démêler les perceptions des informations réelles sont obligatoires pour qui veut augmenter ses marges de manœuvre.
Le pouvoir des frontières : Une organisation ne peut exister sans des relations saines avec son environnement. Or nous sommes l’environnement ecclésial et nous en connaissons large (la famille moderne, les enfants, le divorce…). Ne laissons pas de côté notre expérience laïque.
Le pouvoir de compétence : Nous sommes en train d’y accéder; ne cessons pas d’élargir ce pouvoir dans tous les domaines qui nous intéressent mais particulièrement en théologie.
Le pouvoir d’influence : De type charismatique, il repose sur la vérité, le respect et l’authenticité humaine. Ce type de pouvoir peut faire toute la différence, celle de la crédibilité.
Le pouvoir du nombre : C’est le pouvoir de se regrouper, d’organiser une base représentative, de construire des alliances stratégiques, d’élargir nos solidarités; si on sait s’en servir, il constitue une force considérable.
Bref, nous avons du pouvoir; à nous de savoir utiliser la part que nous avons déjà pour augmenter celle que nous n’avons pas encore.
Quelles stratégies créatrices de changement pourrions-nous mettre de l’avant pour utiliser la part de pouvoir que nous avons déjà et augmenter celle que nous n’avons pas encore?
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