Problématique
Vivre d’une spiritualité ne signifie pas nécessairement ou uniquement faire allusion à la liturgie, à la prière, aux grands courants de spiritualité. La spiritualité des femmes relève du mouvement intérieur de chaque femme (qu’elle se soit ou non éloignée des Églises institutionnelles) qui chemine dans cette longue route vers sa libération et celle de l’humanité. La spiritualité des femmes en Église se traduit en général par leur préoccupation des autres et de l’Évangile; elle est loin d’être une spiritualité éthérée, une spiritualité déconnectée du réel et du vécu. Il s’agit plutôt d’une spiritualité axée sur le sens à donner à l’existence et au quotidien.
Les femmes veulent se libérer des images, valeurs et normes qui restreignent leur liberté, leur épanouissement, leur participation, leur expression créative. Les valeurs positives de la terre, de la nature, du corps, de la sexualité, de l’émotion et de la transformation personnelle liée à la transformation sociale deviennent des éléments récurrents de leurs nouveaux rituels ou symboles.
Les images et symboles masculins traditionnels ne traduisent plus les expériences intérieures des femmes quand ils ne deviennent pas des empêchements et des obstacles dans leur quête spirituelle. Ainsi le langage liturgique actuel est toujours sexiste; il exclut le féminin et présente toujours Dieu au masculin. La plupart des rituels considèrent les femmes comme inégales ou leur donnent des rôles secondaires. Les femmes s’y sentent souvent comme des étrangères ou des invitées. Cela leur laisse un goût d’inconfort, de séparation, d’exclusion. Elles ne veulent plus de rites sur elles-mêmes, mais veulent les créer elles- mêmes et pour elles-mêmes. Il y a à ce chapitre beaucoup de place pour la créativité, beaucoup de place pour une multitude de projets novateurs.
Quelles stratégies créatrices de changement pourrions-nous mettre de l’avant pour donner place à la créativité en matière de spiritualité féministe?
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