Virage 2000 – « Libération des captives » – Réécriture à la suite des rencontres régionales

(1)     Magnificat
Nos cœurs sont remplis de joie.
Oui, nous le savons,
le Seigneur tout-puissant
porte son regard d’amour
sur toutes ses filles,
particulièrement
les plus pauvres et les plus souffrantes.
Le Vivant fait du neuf,
Il fait surgir la vie,
il nourrit l’espérance,
Il stimule notre charité,
il nous invite à créer la solidarité.

La bonté du Seigneur est sans limite,
son amour débordant,
sa justice inexorable.
Le Seigneur marche toujours
avec ceux et celles qui travaillent
pour un monde plus juste,
pour un monde plus humain.

(2)    Dieue
Nous avons découvert un autre visage de Dieue,
Nous avons découvert Dieue homme et femme,
Nous avons découvert Dieue père et mère.

Oui, Dieu  a fait pour nous des merveilles.
À son image il nous a créés,
Homme et femme sans distinction et en égalité.

Désormais, nous en parlerons en ces termes.
Nous nous reconnaîtrons dans ce Dieue.
Nos cœurs sont  débordants de joie et de bonheur.

(3)    L’appel
Femmes, en toute liberté, nous choisissons de travailler à
la mission car nous en sommes convaincues,
Le Seigneur nous appelle.

(4)    Ensemble en ministère
En ce temps là, dit le Seigneur,
les femmes et les hommes seront reconnus en ministère.
Les femmes et les hommes marcheront ensemble
dans le dialogue et la reconnaissance mutuelle.
Les femmes et les hommes seront des vivants,
reconnus filles et fils du même Dieue.

(5)    L’intervenante et la femme battue
Diane, une femme battue, trouve la vie bien difficile.
Elle n’arrive pas à joindre les deux bouts.
Elle est triste et déprimée.
Lors d’une visite au CLSC,
une intervenante s’intéresse à elle.
Elle lui sert un café et prend le temps de causer.
Diane se sent en confiance,
cette attention lui fait chaud au cœur.
Diane reviendra,
l’espoir et la paix commence à germer.

(6)    Guérison de Gertrude le dernier jour du mois
Jean prend part à une soirée paroissiale.
Gertrude, une femme brisée par la violence familiale
depuis plus de 18 ans se tient  tout en arrière.
Elle est timide et craintive.
Jean s’avance vers elle, la salue affectueusement.
Lui tendant la main,
il l’invite à prendre place tout près de lui à l’avant.
Un fonctionnaire, indigné par cette attention singulière,
dit à son voisin :
« Mais, Jean n’y pense pas, cette femme ne mérite pas tant d’attentions.
C’est une pauvre femme qui n’a rien à offrir au groupe sinon sa misère.
N’est-elle pas   responsable de son propre malheur ? »
Jean se retourne : « Qui est en droit de juger? qui est en droit de la rejeter?
Et si un tel malheur atteignait un de vos enfants,
auriez-vous la même attitude? »
Le fonctionnaire honteux  remercia Jean de lui ouvrir les yeux.

(7)    L’Assemblée de fabrique perturbée
Jésus est présent à une assemblée de fabrique.
S’y trouve aussi une agente de pastorale.
Josée est désespérée, fatiguée, rendue à bout.
Elle est nerveuse, anxieuse.
Elle  tient difficilement en place.
Jésus s’approche d’elle : « Bonsoir, tu n’as pas l’air dans ton assiette,
ça ne va pas? »
Il la regarde avec attention.
« Non, ça ne va pas trop fort. Je suis seule et soutien de famille.
Mes deux enfants sont actuellement malades.
Je dors difficilement et il m’est impossible d’avoir de l’aide.
J’ai l’intention de demander un congé de quelques jours,
mais je n’ai pas d’argent…et… »
Jésus dit aux marguilliers : « Cette femme donne beaucoup à la communauté.
Elle ne ménage jamais son temps. Que ferions-nous sans elle?
Ne serait-il pas juste de lui accorder les trois jours dont elle a besoin? »
Les premières réticences passées,
le président de fabrique accepte et propose de réviser le salaire de Josée.

(8)    Conversion d’un prêtre
Jésus s’arrête dans une paroisse.
Le pasteur, un homme issu de la société patriarcale,
ne voit pas l’importance du travail réalisé par les femmes engagées dans l’Église.
Il ne reconnaît pas leur travail comme essentiel à la vie de l’Église.
Avec bonté et fermeté, Jésus regarde le prêtre droit dans les yeux :
« Homme craintif, homme méfiant, je veux te délivrer de tes préjugés et de tes peurs. Je veux que les femmes tout autant que les hommes travaillent à ma mission. Il vous faut travailler ensemble à faire émerger une Église nouvelle, fidèle à mon enseignement. »
Jésus lui imposa les mains.
Le pasteur transfiguré se jeta à genoux :
« Gloire à toi Seigneur pour cette mission que tu nous confies à tous sans exception. »

(9)    Le soleil brille enfin!
Enfin le soleil brille…
Mes chaînes sont déliées.
Devant la liberté de mes choix,
l’espérance règne au cœur de la vie.

(10)    Avec les prophétesses
Avec toute la force de notre solidarité,
nous sommes intervenues pour bâtir un monde nouveau.
Nous avons questionné  les puissants et les violents.
Nous avons questionné les riches et les suffisants.
Nous avons condamné  la pensée misogyne.
Nous avons donné la parole aux pauvres, aux méprisés, aux femmes.
Tout cela, nous l’avons accompli grâce au souffle de l’Esprit,
en continuité avec nos sœurs
Rébecca, Léa, Rachel, Sarah,
et toutes celles qui nous ont  précédé dans la foi.

(11)    Seigneur, tu me demandes d’agir  
Seigneur, avec d’autres, j’ai travaillé fort
pour bâtir une communauté chrétienne.
Dans mon fort intérieur,
J’ai toujours su que j’étais ta fille bien-aimée,
que tu m’appelais pour travailler à ta mission.
J’ai toujours su que tu reconnaissais mon courage et ma détermination,
que tu reconnaissais mes compétences et mes capacités.
J’ai toujours su que tu souhaitais que ma créativité et mes talents soient reconnus
par ceux qui disent te représenter et parler en ton nom.
Aujourd’hui, je sais que tu comptes sur moi pour libérer la parole
et travailler à la reconnaissance effective des femmes en Église.
Seigneur, avec d’autres, j’accepte cette mission.

(12)    Une femme pauvre au CPP
Bien que très pauvre,
je rêvais de faire partie du CPP.
Malheureusement, j’appartiens à une communauté
où les classes sociales sont importantes.
Un jour de l’année dernière,
une femme compatissante m’a tendu la main.
Elle connaissait ma situation précaire.
Pour elle, mon expérience de vie,
mon désir de servir valaient plus que tout.
À cause d’elle,
je devenais  enrichissement pour la communauté.

(13)     Merci Seigneur
Nos âmes te remercient Seigneur.
Nous savons que tu nous reconnais à part entière.
Nous savons que tu nous aimes d’un amour sans limite.
Merci pour les prises de conscience qui libèrent.
Merci pour la confiance qui redonne courage.
Merci pour la mission que tu nous confies.
Merci pour toutes ces femmes qui se tiennent debout.
Merci pour ces femmes qui prennent la parole.
Merci pour ces femmes qui vivent la solidarité.
Merci pour ces femmes en ministère.
Merci pour les femmes qui, de génération en génération, donnent la vie.
Et donnent ta vie.

(14)    Je me relève  
Sapristi! malgré tout, la vie est bonne pur moi.
Sans trop savoir pourquoi, j’ai le cœur rempli de joie.
Pourtant, je suis sur le BS avec mes deux enfants.
Oui, la vie est bonne pour moi.
Je connais de belles amitiés.
Des femmes m’ont appris à faire la cuisine,
à m’occuper de mes enfants,
à gérer mon maigre budget.
Je reprends confiance en moi.
Avec les voisines, existe un bel échange de services,
mes enfants sourient, je sais qu’ils sont heureux.
J’ai le goût de partager ma richesse
avec toutes celles qui me ressemblent.
Tout doucement je me relève.

(15)     Oracle du Seigneur  
Je doterai votre vie d’un bon équilibre
entre le travail et le repos.
Vous pourrez vous refaire comme personne,
Vous pourrez vivre des relations gratifiantes,
Vous pourrez entrer en intimité avec moi.
Je susciterai dans vos cœurs la force et la détermination
Qui vous rendront capables de résister aux obstacles.
Je remplirai vos cœurs de compassion, d’écoute, de respect,
Je soutiendrai vos désirs de libération.
Ainsi parle le Seigneur notre Dieu.

(16)     Guérison d’un prêtre craintif  
Quelques femmes rêvent de mettre sur pied un projet de messe avec les jeunes.
Le prêtre craint, il s’oppose même.
Les personnes âgées ne pourront plus prier en silence.
Les jeunes ne sont plus intéressés,
Les cérémonies risquent d’être trop longues,
Le rituel ne sera pas respecté,
Les traditions paroissiales vont en prendre un coup,
La communauté n’est pas prête…
Et pourtant…
Dans sa prière, le prêtre entend Jésus lui dire :
« Ouvre ton esprit et ton cœur,
Je t’ai confié tous mes enfants,
Tu dois aller de l’avant… »
Le prêtre sait maintenant qu’il travaillera avec ces femmes.

(17)     La femme accueillie  
Dans la paroisse St-Joseph, Rachel, agente de pastorale,
anime un groupe de prière.
Un bon jeudi soir, se présente Carole,
une pauvre femme écrasée sous le poids de ses responsabilités.
Trois jeunes enfants sont accrochés à ses jupes.
Rachel l’accueille chaleureusement.
« Carole, nous sommes fières que tu sois avec nous,
viens prendre un répit, viens te reposer, viens t’unir à nous. »
Une participante se sent dérangée par la  nouvelle venue.
« Il y a d’autres lieux pour des femmes comme elle.
C’est une femme de mauvaise vie.
Nous sommes dans un lieu de prière et de recueillement,
ce n’est ni sa place, ni une garderie. »
L’agente de pastorale, prenant son courage à deux mains :
« Nous sommes ici d’abord et avant tout dans un lieu
où l’Évangile doit se vivre. Vivre l’Évangile, c’est accueillir,
c’est aimer, c’est  être avec, c’est ne pas juger.
Carole est avec nous pour y rester. »
Le silence se fit lourd.
Quelques personnes  secouées entourèrent Carole en lui disant :
« Oui, Carole, reste avec nous, nous avons vraiment besoin de toi. »

(18)     Une halte au puits
Quand je viens m’asseoir au puits,
En plein soleil, en pleine lumière,
Mon cœur blessé sort de la nuit,
Toute ma vie se fait lumière.

J’ai comme une soif de tout changer,
J’espère tant trouver l’eau vive,
Je cherche ton regard,
Pour traverser sur l’autre rive.

J’ai comme une soif de liberté,
Que toute ma vie soit comme l’eau claire,
C’est en faisant la vérité
Que je peux naître à ta lumière.

(19)    Le goût d’être femme
J’ai le goût d’être vraiment femme.
D’être femme avec tout ce que cela signifie,
sensibilité, douceur, attention, richesse, beauté.
J’ai vraiment le goût d’être femme.

J’ai le goût,
Même si j’ affronte des préjugés, des interdits,
Même si je dois lutter pour ma  place au soleil,
Même si je dois réclamer l’égalité, la liberté,
Même si je dois  lutter pour que mes frères m’entendent.

Je suis fille de Dieu,
Je porte la vie, je donne la vie,
Oui, je veux vivre
Avec toute la force de mon énergie et de mes convictions.

(20)     Viens nous rejoindre au puits
Encore aujourd’hui,
Il existe beaucoup de souffrances.
Il existe de la pauvreté, de la peur, de la violence.
Il existe de l’indifférence, de l’isolement.
Je t’en prie, viens me rejoindre au puits de la vie,
nous nous abreuverons d’eau vive.

(21)    La chance d’être femme
J’ai la chance d’être femme,
je veux le crier au grand jour.
Je prends la route de l’autonomie,
de l’estime et de la confiance.
Je danse au rythme de l’amour,
je proclame l’égalité,
je bannis la soumission et la peur,
Et j’affirme ma dignité.
Je bois  à la fontaine de la vie,
je m’éclate au grand soleil,
loin des prisons, loin des captivités,
j’emprunte la route de la liberté.

(22)     Nous sommes femmes  
Femmes d’ici et femmes de partout,
Nous  nous  nourrissons de nos enfants.
Nous nous  nourrissons  de nos accueils.
Nous nous nourrissons  de nos expériences.
Nous nous nourrissons  de nos questions.
La volonté, la paix, la solidarité, l’harmonie
sont nos armes pour gagner la bataille.

Par un matin de grand soleil,
sur la route des torrents,
j’ai pris la route du réveil
loin des stéréotypes de longue date.

J’ai la chance d’être sensible,
je marche sur le chemin de l’amour,
j’ai la chance d’être intuitive,
je m’ouvre à tout ce qui m’entoure.

On m’a  trop longtemps défendu les fontaines du plaisir.
On m’a trop souvent priée de me taire et d’obéir.
J’ai travaillé deux millénaires
pour en arriver à prendre la parole,
vivre autonome et féconder le monde
par ma créativité et mon authenticité,
avec courage et liberté.

(23)     Le Seigneur est mon guide  
Le Seigneur est mon guide.
Il me comble de ses bienfaits.
Il est présent dans tout ce que je vis
et tout ce que je fais.
Il me donne son souffle de vie.

Chaque jour, il éclaire ma route
Pour l’honneur de son nom.
Même si je suis faible parfois,
Il est ma force, c’est là ma certitude.

Pour moi, il  est pain et vin.
Il m’invite à la fête.
Son repas me comble de joie.

Oui, sa bonté, sa miséricorde m’habitent
Tous les jours de ma vie.
Je me laisserai conduire par lui
afin de pouvoir  à mon tour
conduire mes sœurs et mes frères
sur le chemin de la vie.

(24)     En quête d’eau vive
J’étais venu chercher de l’eau.
Elle était belle, elle avait grand soif.
J’étais étranger, et pourtant
elle m’a demandé à boire.

Elle savait beaucoup plus de choses sur mon passé
que vous qui êtes ici et qui pourtant me connaissez.
Elle a dit le nom de toutes mes femmes
Et le nom de celle avec qui je vis.

Je vous dis ce qu’elle m’a confié.
Vous qui m’écoutez pour une première fois,
Il aura fallu qu’elle s’arrête ici,
Pour que mon cœur se réveille enfin.

(25)     Un point de vue féminin
Je rêve du jour où les curés
cesseront de tirer les ficelles du pouvoir.
Je rêve du jour où les prêtres pourront travailler à l’aise avec les femmes.
Je rêve du jour où on n’aura plus à  défendre l’égalité,
du jour où les femmes et les hommes accèderont  aux mêmes fonctions,
y compris la prêtrise.
Je rêve du jour où chaque individu, homme ou femme,
pourra développer toutes ses potentialités.
Je rêve à un monde entièrement  féminin et masculin,
où les femmes n’auront plus à revendiquer leurs droits.
Je rêve du  jour où les hommes auront le droit de pleurer,
où les théologiennes seront reconnues pour leurs dons.
Je rêve du jour où  chaque Église pourra vivre selon sa culture,
du jour où les Églises locales auront  plus de liberté.
Je rêve du jour où l’Église intégrera les acquis des sciences humaines,
où les diversités culturelles seront acceptées,
où l’Évangile sera réellement vécu.

Je souhaite que les femmes courbées soient relevées,
que la violence cesse à tout jamais.
Je souhaite que l’être humain, homme et femme,
soit vu avec  les  ressources de l’un et de l’autre.
Je souhaite qu’on lui permette de se réaliser
dans sa communauté chrétienne.
Je souhaite que l’Église reconnaisse la place de la  femme
en tenant compte de sa valeur humaine
et de la contribution bénéfique qu’elle peut apporter.
Je souhaite  la visibilité des femmes dans la liturgie.
Je souhaite que les lacunes soient corrigées sans tarder.
Je souhaite que l’homme  et la femme, appréciant leurs différences,
vivent  la mutualité, la coopération et la collaboration.
Je souhaite un monde et une Église où chaque personne
apportera sa contribution selon ses dons.
Je rêve d’une Église à la couleur de l’Évangile du Christ.

(26)     Visible enfin  
Les femmes doivent se relever, devenir visibles.
Visibles dans le commentaire de la parole,
Visibles dans la présidence,
Visibles dans la communauté.

(27)     La femme accueillie
Marie, une agente de pastorale
prépare une célébration à l’église
avec les membres de son comité de liturgie.
Une femme entre
et s’avance à peine dans l’allée.
Elle semble triste et craintive.
Elle ne veut pas déranger.
Elle recule.
Oui, elle va partir.

Marie quitte son groupe, s’avance vers elle.
« Bonjour Madame,
voulez-vous vous asseoir un moment?
Vous semblez si fatiguée.
Un bon café vous ferait du bien,
nous étions à la veille de nous arrêter.
Joignez-vous à nous. »

Tranquillement, affectueusement,
elle la prend par le bras,
lui parle doucement,
l’invite à demeurer avec le groupe.
« Moi! mais je n’ai aucun talent,
je ne vous serai d’aucun secours. »
« Ne crains rien, ta seule présence est importante pour nous. »
« C’est la première fois que des gens veulent de moi. »
Les larmes coulent sur les joues de la pauvre fille
qui sourit timidement.

(28)     Un pas de plus  
Ensemble, faisons un pas de plus
sur le chemin de l’espérance.
Ensemble, faisons un pas de plus
pour combattre la pauvreté.
Ensemble, faisons un pas de plus
pour combattre la violence.
Ensemble, faisons un pas de plus
sur le chemin de l’espérance.

(29)     Hymne à l’espoir
Je marche de peut-être en peut-être.
Mais, quelque part au fond de moi,
Existe l’espoir d’un « sûrement ».

L’espoir que la différence entre homme et femme
ne sera plus une menace mais une force,
une richesse pour l’humanité et la liberté.

L’espoir que la violence cèdera le pas au courage
pour vivre en harmonie,
dans la paix et dans la joie.

Oui, l’espoir au fond du cœur,
la certitude profonde qu’un jour,
la solidarité fera lever des êtres libérés.

(30)     Il n’est pas inutile de rêver  
Il n’est pas inutile de rêver…
d’être nous-mêmes,
de vaincre la pauvreté,
de partager les surplus,
de vaincre la violence,
de vaincre les injustices,
de répondre à toutes  les aspirations légitimes.
De rêver…
à de nouveaux chemins d’avenir,
au respect de la vie dans toutes ses composantes.
De rêver…
d’une Église  où les hommes et les femmes
sont totalement reconnus.
De rêver, et de s’impliquer…
pour que les rêves des autres puissent se réaliser.
Il n’est pas inutile de développer une conscience critique
sur les inégalités de la société,
sur l’isolement, le manque de rassembleurs,
sur l’égoïsme, les préjugés,
sur les structures ecclésiales,
sur l’individualisme et l’indifférence.

(31)     Que jaillisse la vie!  
Il est nécessaire de rêver pour faire jaillir la vie.
il est indispensable de se réveiller et de prendre le pouvoir.
Il nous faut, dans la solidarité, briser les structures,
libérer les captives de la pauvreté et de la violence.
il nous faut rêver de trouver enfin un espace de liberté.

(32)     Dis oui  
Dans le pays qui est le tien,
les droits des personnes sont officiellement reconnus
et par la société civile et par l’Église.
Et pourtant…
Dans ton pays, les femmes sont pauvres et violentées,
Dans ton Église, les femmes sont sans pouvoir et discriminées.

D’où vient ton audace à vouloir encore donner la vie?
D’où vient ton courage pour demeurer debout?
D’où vient cette « espérance têtue? »

Profondément,
tu sais que la solidarité a gain sur tout.
Tu sais que par toi tout continue.
Tu te sais forte et tenace.
Tu sais que la vie triomphera.

Marie, tu peux changer le cours de notre histoire,
Marie, tu peux relever les défis,
Marie, dis oui,
Tu donneras naissance à un monde nouveau.

(33)     En vraie fille de Dieu
Elle ne se courbera plus…ne se taira plus,
Ses paupières ne baisseront plus,
À la pauvreté, ne se résignera plus,
En aveugle, n’obéira plus,
Aux exclusions, ne se soumettra plus,
En esclave, ne s’humiliera plus,
Au silence, ne se confinera plus,
Aux pressions, ne se pliera plus.

(34)    Nous sommes partenaires  
Femmes et hommes sommes partenaires.
Pourtant dans les faits, il en est autrement.
Il nous faut changer les mentalités,
changer les perceptions des ministres,
changer les perceptions du peuple de Dieu.
Femmes et hommes sont appelés par Dieu
à une vocation, à une mission.
Pour faire la table ronde, chaque personne
Doit être pleinement reconnu à part entière
Dans le ministère auquel elle est appelée.
Une parole reconnue est une parole reçue.

(35)    Le don de l’espoir
J’étais venue pour chercher l’espérance.
Il était là dans le silence.
Il a jeté son regard sur moi.
J’étais nouvelle dans le milieu,
Il est venu vers moi, il m’a parlé.

Il a su me deviner,
Plus encore que tous mes amis
Il m’a dit de grosses vérités.
Il a même découvert mon secret.

Je me suis reconnue,
son regard était bienveillant.
Pour une première fois
On me portait une oreille attentive.
Ce fut un choc, un réveil,
Mon cœur devint tout chaud.

Depuis mon premier jour
J’étais en manque d’un véritable amour.
Jusqu’à mon dernier jour
Je resterai en quête de cet éternel amour.
Mon cœur saura changer l’histoire
Il a reçu ce don qu’on appelle espoir.

(36)     Je vis selon l’Évangile
J’étais allée à la messe un dimanche matin,
j’étais assise dans le dernier banc
quand le curé est venu me saluer.
À ma grande surprise
il m’a demandé : « Pourriez-vous lire l’épître? »
« Vous me mettez mal à l’aise,
savez-vous qui je suis? »
« Oui, Madame, je sais. Et puis? Peu m’importe.
Je vous le demande, voulez-vous me rendre ce service? »
Cet accueil a transformé ma vie.
Maintenant, je vis selon l’Évangile.
Ce curé à réveillé mon cœur.

(37)     Une femme debout  
Dans le quartier Maisonneuve, il y avait une femme courbée
par la pauvreté, la violence, le doute, le manque de confiance.
Elle rencontre une amie qui l’invite à la cuisine collective.
Elle découvre ses ressources comme femme,
elle prend confiance en elle, redresse la tête et se prend en main…
En solidarité avec ses compagnes
elle s’implique dans un groupe local d’entraide,
elle participe à la Marche mondiale des femmes en l’an 2000.

(38)     I have a dream  
I have a dream.
Women have dreams.
We seeks others who dream.
We gather in a circle and share our dreams.
And we share,
our circle grows in richness, diversity and strenght.

Traduction
J’ai un rêve
Des femmes ont des rêves.
Nous en cherchons d’autres qui rêvent.
Ensemble nous formons un cercle pour partager nos rêves.
À mesure que nous les partageons,
notre cercle grandit en richesse, en diversité et en force.

(39)    Nous croyons  
Oui, nous croyons fermement que malgré les obstacles
des solidarités sont possibles.
Nous croyons qu’à travers le partenariat
des femmes et des hommes sont appelés à une vie nouvelle.
Nous croyons que le message de l’Évangile
est crédible et interpellant.
Nous croyons à la mission du Christ.
Nous croyons que l’Esprit nous devance
dans le cœur des hommes et des femmes de bonne volonté.

(40)      On devient belle quand on aime  
Tu as soif de vivre,
d’exister de tout ton être.
C’est dans mon message que tu puiseras
les mots d’amour qui font renaître.

Tu as le désir de changer.
Seul le cœur pur devient fontaine.
Tu as le désir d’avancer, de vivre la solidarité.
On devient belle dès que l’on aime.

(41)    Aux traits de la table ronde
Nous rêvons d’une Église aux traits de la table ronde
où il n’y a ni hommes ni femmes,
ni clercs ni laïques,
ni dominants ni dominés,
mais des fils et des filles de Dieu.

Nous rêvons d’une Église aux traits de la table ronde
où sont reconnus ceux et celles qui collaborent
comme sont reconnus ceux et celles qui dirigent;
où on ne minimise pas l’apport
de ceux et celles qui exécutent;
où les caractéristiques de chaque personne
Sont reconnues comme des traits de Dieu.

(42)     Le Seigneur est ma lumière  
Le Seigneur est ma lumière.
Il m’ouvre des horizons nouveaux,
Me fait voir l’injustice, la violence, l’exclusion.
Il  rend plus évidente la réalité de tous les jours.
Il m’incite à changer certaines situations pénibles
et à en améliorer d’autres.
Lumière éternelle, habite en nos cœurs pour toujours.

(43)     Si on s’y mettait
Si on s’y mettait…
Si on s’asseyait ensemble,
Si on prenait le temps de se parler,
Si on prenait le temps de s’écouter,
Si on prenait le temps de se respecter,
Si on s’y mettait.

Si on prenait le temps de faire communion
Une Église nouvelle adviendrait,
Une Église où s’incarnerait
l’Esprit des béatitudes,
Une Église de fils et filles de Dieu.

(44)     Recette de bonheur  
Ingrédients nécessaires :
De l’accueil, de l’écoute, un bon réseau
sans oublier l’ouverture, la disponibilité
et l’estime de soi.
Conditions de réussite :
Confiance en soi, faire de la place à l’autre,
gestes de solidarité et d’amitié
Et beaucoup de chaleur.

(45)     L’essentiel
L’essentiel n’est pas tant le but que l’on poursuit
que ce que l’on devient en s’y rendant.
Il y a des jours où l’on plafonne,
des jours où l’on vole.
L’essentiel est d’en être consciente.

(46)     Confiance
Tu souffres de certaines situations,
de la rigidité de ton Église,
de ses lois, de ses attitudes.
Et malgré tout tu demeures fidèle
Et bien, garde confiance!

Tu connais les souffrances de Jésus face aux pharisiens.
Il a proclamé que la personne passe avant la loi.
Prends le temps de te transformer de l’intérieur.
Sache que Jésus libère et rend fort.

Si tu peux dénoncer sans dureté,
Développer tes talents,
Construire avec humour et audace,
Vivre la solidarité,
Vas-y, tu seras femme de changement.

(47)     L’entrevue de Geneviève  
Geneviève passe une entrevue en vue d’obtenir un emploi.
Elle souhaite être reconnue et choisie
pour sa compétence et son expérience.
Elle est prête et pleine d’espoir.
« Madame, avez-vous l’intention d’avoir des enfants? »
Stupéfaction! Consternation!
Elle renvoie ces hommes à leur propre responsabilité.
« Messieurs, votre question me prend par surprise,
Est-elle pertinente à l’entrevue?
La question se pose-t-elle pour vous hommes,
pourtant vous avez femmes et enfants et vous les aimez. »
« Excusez-nous Madame, vous êtes franche et courageuse.
Regardons plutôt votre compétence. »

(48)     Une femme captive  
Dans l’Église plusieurs femmes sont captives.
L’Église doit les libérer.
C’est le Seigneur qui lui demande.
C’est l’essentiel de sa mission.
Alors, les adversaires seront touchés
et se réjouiront des merveilles que fait le Seigneur.

(49)     La joie de vivre  
La création porte-t-elle un projet?
Celui d’être chef ou bien  sujet?
Il n’en reste pas moins que nous devons choisir
de vivre libres ou écrasées.
La seule raison d’exister, c’est d’être heureux
car la vie telle que conçue ne peut être un jeu.
Personne n’est appelé à vivre la pauvreté.
Et aucune de nous n’a raison d’être écrasée,
rejetée, bafouée, diminuée.
Nulle raison doit m’envahir
de n’être rien qu’un homme ou qu’une femme.
Mais de sentir qu’à cause de « nous »
la joie d’être un homme ou une femme
me permet de me tenir debout.

(50)     Femme te voilà libérée
Un père de famille apprend que sa fille enceinte
est sur le point d’accoucher.
« Tu es un déshonneur pour la famille.
Jamais cet enfant ne portera mon nom. »
Une infirmière apaise ce père en état de choc.
« Ce qui est important pour tout de suite
c’est votre fille…
Pour le reste, on prendra le temps de s’en reparler… »
Le père apaisé attend la venue de l’enfant.
Par la suite, les relevailles se dérouleront dans la paix.
La jeune mère et son père présenteront  fièrement Marie-Pier,
Une belle fille de huit livres et quelques onces,
à toute la famille et aux amies et amis.

(51)     Le rêve de Dieu  
Il m’est salutaire de rêver d’une vie où explosent
l’amour, l’accueil inconditionnel, la justice,
l’équité, les respect des différences et le goût de la fête.
Il m’est salutaire de croire profondément
en la splendeur de toute la personne humaine
pour que se réalise une Église attirante,
collée aux rêves des humains et au rêve de Dieu.

(52 )   Femme de la marche
Je suis une femme de la Marche de l’an 2000
Je suis une de ces femmes si peu entendues.
Pourtant, je sais des choses sur la vie,
sur la société, sur l’Église.
Nombreuses sont les heures passées,
le jour comme la nuit,
à vouloir prendre ma place, rien que ma place.
Nombreuses sont les heures passées
à œuvrer dans cette Église
où on ne me reconnaît pas.
Même si les postes de direction
sont encore interdit aux femmes,
je garde espoir d’une promesse.
Je sais que Celui qui a renversé l’histoire,
saura renverser les situations injustes de notre Église.
Il élèvera les femmes et,
comblera de biens ceux et celles
qui sont affamés d’un réel partenariat.

(53)      Du vin nouveau  
Rêver seule, ça reste un rêve.
Rêver à plusieurs ça commence à devenir réalité.

Nos rêves représentent le vin nouveau dans l’Église et la société…
Rêves de changements, de liberté, d’égalité,
de réciprocité, de mutualité.

Doit-on attendre qu’éclate les vieilles outres
pour s’en donner de nouvelles
qui pourront accueillir le vin nouveau?
Que de bon vin serait gaspillé!

(54)     Que cela advienne
La loi écrite par la partie féminine de l’humanité
serait probablement à la hauteur des personnes.
Le pouvoir et l’ordre seraient au service de la vie,
l’argent distribué équitablement,
la sensibilité primerait sur la raison.
Que cela advienne,
un jour, un jour peut-être.

(55)     En marche
Je vois des gens en marche.
Ils sont accablés sous le poids de lourds fardeaux.
Ils ploient sous de pesantes chaînes.
Et pourtant, je vois  de l’entraide,
je vois de la solidarité
je vois du support mutuel.
Le plus fort aide le plus faible,
le voyant prête ses yeux à l’aveugle.
Ainsi, j’en suis assurée,
Tous et toutes arriveront à bon port.

(56)     Prenons la parole
Quand je me suis levée
Tout a éclaté autour de moi.
Je ne veux pas mourir seule,
je ne veux pas être seule à mourir.
Donnons-nous la parole,
Celle de tous les jours,
Celle qui libère,
Celle qui fait vivre.

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Le réseau Femmes et Ministères travaille à la reconnaissance de tous les ministères exercés par des femmes dans une Église dynamique et missionnaire.
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