Michel-M. Campbell est décédé à Montréal le 19 mai 2019. Professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal de 1969 à 2004, membre de la Société canadienne de théologie dont il fut aussi le président, président fondateur de la Fédération québécoise des professeurs et professeures d’université [FQPPU], président et bénévole pendant de nombreuses années de l’Association des rencontres culturelles avec les détenus [ARCAD], Michel a marqué l’univers théologique et social de son époque. Il était le conjoint de Marie-Andrée Roy – professeure au Département de sciences des religions de l’Université du Québec à Montréal.
Tel qu’évoqué sur la pagefacebook de l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal le 21 mai 2019,
Michel-M. Campbell est intimement associé à l’histoire de la Faculté de théologie et de sciences des religions. Il y fut engagé le 1er avril 1969, alors que la Faculté faisait ses premiers pas sur le campus de l’Université de Montréal, dans la grande effervescence socioculturelle de la Révolution tranquille. Il y fit sa marque à la Section des études pastorales, avec les artisans d’une théologie pratique immergée dans la culture. Il y fut aussi un pionnier des sciences des religions, qui n’était alors qu’une annexe à la théologie. Durant sa carrière, Michel se signala notamment par son attention à la culture cinématographique, à la psychanalyse, aux itinéraires spirituels dans les marges. Il fut aussi un syndicaliste convaincu, au Syndicat général des professeur-e-s de l’Université de Montréal et à la Fédération québécoise des professeur-e-s d’université, dont il fut le président-fondateur.
Un volet qui mérite également d’être souligné est celui de son engagement féministe. Je l’ai, à plusieurs reprises, entendu supporter et défendre la cause des femmes. Il était présent et encourageait la participation à diverses activités où il était question des femmes dans la société et dans l’Église (colloques, conférences, etc). Et il osait se présenter comme féministe au début d’un cours ou d’un séminaire de théologie. Je l’ai vu, lors d’une rencontre festive de fin de session, inviter une collègue au doctorat, prêtre de l’Église anglicane, à bénir le repas que nous nous apprêtions à partager. Il avait un parti pris pour l’égalité réelle des hommes et des femmes dans la société, dans l’Église comme dans toutes les sphères du religieux et des diverses traditions religieuses. Il nous laisse un riche héritage. Michel a laissé sa marque auprès des personnes comme des institutions envers qui il était engagé tant par ses qualités humaines et spirituelles que par ses qualités intellectuelles.
Pauline Jacob, Asbestos, le 10 juin 2019
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