Lettre ouverte à l’Assemblée des évêques catholiques du Québec réunie en Assemblée plénière à Trois-Rivières
Femmes et Ministères, groupe interlocuteur de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec et le Groupe Femmes, Politique et Démocratie, organisme ayant pour mission de promouvoir une plus grande participation des femmes à la gouvernance à tous les paliers de gouvernement, ont tenu le 7 décembre dernier à Québec un important colloque sur le thème : Femmes et gouvernance : mêmes enjeux dans l’Église et dans l’État. À l’aube de votre assemblée plénière du 8 mars, nous tenons à vous transmettre des revendications importantes, fruits de cette rencontre.
Le colloque réunissait à la fois des féministes chrétiennes et des féministes hors de l’Église, (politiciennes, historiennes, sociologues, militantes, etc.) alliées pour une même cause. Un constat : la lutte contre le patriarcat religieux (cléricalisme) est un enjeu social puissant et global. Autant l’engagement des femmes dans les sphères politiques a contribué à transformer la société civile (garderies, congés de maternité, équité salariale), autant l’accession des femmes à la gouvernance de l’Église contribuera à faire évoluer le discours et les pratiques religieuses, contribuant ainsi à l’émancipation de toutes les femmes.
Le Synode (assemblée pour délibérer et prendre des décisions en matière de doctrine et de discipline dans le but d’informer et de conseiller le pape) tiendra sa première session en octobre prochain. Il aura donné lieu à de multiples consultations diocésaines. Le rapport émanant du Québec mentionne que tous les rapports déposés affirment l’importance d’une gouvernance coresponsable clerc-laïque, homme et femme. La coresponsabilité demeure difficile parce qu’il y a encore trop d’appropriations du pouvoir entre les mains de quelques-uns. Il est plus que temps que l’Église écoute et entende la voix des femmes. Une seule femme aura droit de parole au Synode, nous nous en remettons donc à chacun de vous afin que le cri des femmes que vous avez tous entendu se rende au plus haut niveau.
Toutes ces voix qui s’élèvent sont un signe des temps. Le pape François l’a dit; on assiste à un changement d’époque. Si l’Église ne cesse pas de discriminer les femmes en son sein, sa parole sera de moins en moins crédible. Nous avons une Église à rebâtir femmes et hommes ensemble, sinon elle n’aura pas d’avenir!
Femmes et Ministères
Groupe Femmes, Politique et Démocratie
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