Le 12 mai 2016, le pape François s’est entretenu avec l’UISG des questions suivantes : une meilleure insertion des femmes dans la vie de l’Église, le rôle des femmes consacrées dans l’Église et le rôle de l’UISG. À travers cet échange, il a entre autres été question de l’ouverture possible à la prédication pour les femmes, d’une possible commission officielle pour étudier l’accessibilité des femmes au diaconat et du féminisme. Ses propos ont suscité de nombreuses réactions. Il est possible de retrouver la version française de cet échange sur le site du Vatican.
Information recueillie par Pauline Jacob
Asbestos, 10 juin 2016
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Quand je lis ces lignes, je ne peux m’empêcher de sourire et de penser qu’il y a au moins 50 ans que la vie précède considérablement l’institution, en ce qui concerne l’exercice des ministères féminins, dans l’Église et dans le monde. Un jour, il arrivera que l’Église dira aux femmes la parole adressée par le prêtre Héli au jeune Samuel : « Et si l’on t’appelle de nouveau, tu diras : Parle, Seigneur, ton serviteur, ton serviteur écoute » …
En ce moment, l’Église nous redit qu’Elle ne nous appelle pas et c’est bien vrai. C’est la vie qui nous appelle; c’est le monde qui nous appelle; c’est le Christ qui nous appelle. Mais je sais qu’un jour, l’Église finira par emboîter le pas du grand-prêtre Héli et dira aux femmes qui sont appelées :
Et si l’on vous appelle de nouveau, vous direz à Dieu : « Parle, Seigneur, tes servantes écoutent ». Et l’Église comprendra que l’appel vient de Dieu et que l’Église est appelée à l’écouter, le discerner et le confirmer ou non.
C’est la vérité sans sa profondeur creusée par la Vie. Superbe.
J’aimerais souligner que la question de l’« in persona Christi » auquel se réfère le pape François. Nous la retrouvons dans l’analyse sur la tradition ininterrompue d’Hans Urs von Balthasar. On se réfère parfois à ce texte de von Balthasar (coll. Le mystère de Marie et la femme aujourd’hui, Mediaspaul, 1991, p. 103) pour justifier l’exclusion de la femme du ministère sacerdotal en identifiant la femme et l’Église. Or chez von Balthasar, nous ne devons pas oublier qu’avant de présenter la femme au sein de la vie de l’Église, le texte présente cette perception fondamentale chez von Balthasar soit: « Or, dans la tradition chrétienne et son concept de succession concrète, dit-il, on trouve au moins secrètement, la conscience de ce dualisme impossible à réduire car il est intrinsèque à la représentation sacerdotale. Même si souvent par un oubli coupable, dans un cléricalisme présomptueux, on a unilatéralement mis en relief l’aspect positif de la représentation – jusqu’à l’excessive exaltation du prêtre comme un autre Christ¨, ce qui ne peut exister. » (la tradition ininterrompue, Osservatore Romano, 29-03-1977, p.4