Le 21 avril 2018, dans la foulée de ses efforts pour donner un rôle plus important aux femmes dans l’Église, le pape François a nommé trois femmes, deux Italiennes et une Belge, parmi les cinq nouveaux consulteurs de la Congrégation pour la doctrine de la foi [CDF]. L’Osservatore Romano évoque ces nominations comme « une décision historique »: c’est la première fois que des femmes ou des laïcs sont nommés consulteurs de la CDF, la plus ancienne et la plus puissante des neuf congrégations vaticanes.
Les trois femmes nommées à la CDF, Linda Ghisoni, Ph. D., sous-secrétaire « numéros 3 » du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie pour la Section dédiée aux laïcs; de la professeure Michelina Tenace, membre de la Commission d’étude sur le diaconat, qui enseigne l’anthropologie dogmatique à la faculté de théologie de la Grégorienne; et de la professeure Laetitia Calmeyn, vierge consacrée, qui enseigne l’anthropologie théologique et la théologie morale fondamentale au Collège des Bernardins à Paris. Les deux autres consulteurs sont le père Sergio Paolo Bonanni, professeur de théologie à la Grégorienne, et le père Manuel Jesús Arroba Conde, président de l’Institut Utriusque Iuris de l’Université pontificale du Latran.
Pauline Jacob,
Asbestos, le 23 avril 2018
Informations recueillies par Joce-Lyne Biron et Pauline Jacob
Sources :
Kurian, Anne (2018, 21 avril). Doctrine de la foi : cinq nouveaux consulteurs, dont trois femmes. Zénit, [en ligne]. [https://fr.zenit.org/articles/doctrine-de-la-foi-cinq-nouveaux-consulteurs-dont-trois-femmes/] (23 avril 2018)
O’Connell, Gerard (2018, 21 avril). Pope Francis appoints three women as consultants to the Congregation for the Doctrine of the Faith. America, [en ligne]. [https://www.americamagazine.org/faith/2018/04/21/pope-francis-appoints-three-women-consultants-congregation-doctrine-faith] (23 avril 2018)
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« [… la plupart des délégués votants [au Synode] sont des évêques. Le groupe représentant les hommes religieux envoie deux frères – laïcs – parmi ses 10 délégués votants (ils ont enfreint les règles la dernière fois et la fois précédente en élisant des frères laïcs et personne ne s’est plaint).
Mais l’ Union internationale des supérieures générales n’a pas été invitée à envoyer des délégués votants, même si les non-évêques peuvent être et sont inclus. Plus précisément, « d’autres personnes qui ne sont pas honorées par des devoirs épiscopaux peuvent être appelées à l’assemblée du synode ».
Selon l’évêque Fabio Fabene, sous-secrétaire du synode des évêques, «[…] [les] femmes, elles sont déjà présentes en tant qu’observatrices et participent à l’assemblée synodale et aux petits groupes et ont le droit de prendre la parole».
Quelle percée! Les femmes autorisées à parler!
Les supérieurs religieux masculins qui ne sont pas évêques (y compris, souvenez-vous, deux frères laïcs) sont des membres votants. L’autorité des supérieures religieuses, en particulier les abbesses des abbayes territoriales, ne peuvet-elle pas être reconnue?
À l’époque médiévale, les abbesses territoriales avaient des droits équivalents à ceux des évêques séculiers. L’une d’elles, l’abbesse cistercienne de l’abbaye royale du XIIe siècle de Las Huelgas en Espagne, ne comptait que le pape en tant que supérieur religieux. Pendant sept siècles, elle, pas l’évêque local, a accordé des facultés sacramentelles. Le pape Pie IX a annulé le pouvoir et la juridiction des siens et des autres en 1874. Certes, jusqu’au Conseil de Trente, et encore plus longtemps, des abbesses en Suède, en France et en Italie étaient tout aussi puissantes. » (Phyllis Zagano)