Chers lectrices et lecteurs du site Femmes et Ministères,
Au lendemain de la fête du 29 octobre dernier, que j’ai eu la chance d’animer, que reste-t-il dans ma tête, dans mon cœur et dans mon esprit? Après avoir fait mémoire, ensemble, de 40 ans de ténacité des femmes en église, comment allons-nous décider de poursuivre la route?
Dans ma tête, beaucoup de contenu, le rappel d’événements forts qui ont marqué la marche des femmes, dans la société et dans l’Église, vers une plus grande égalité de fait et de droit. Les interventions des panélistes Hélène Pelletier Baillargeon, Lise Baroni Dansereau, Yvonne Bergeron et la synthèse d’Élisabeth Garant, quelle richesse! Nous aurons plaisir à les lire maintenant qu’elles sont publiées sur le site Web. Nous serons alors plus à même de poursuivre notre réflexion et d’approfondir la sagesse et la profondeur de leur propos. Je retiens notamment les mots suivants : mur du pouvoir, foi intelligente, être à la même hauteur d’humanité, espérance têtue, parler c’est aussi agir…
Dans mon cœur, un sentiment de fierté. Fierté de toute cette route parcourue, fierté de cette ténacité démontrée par celles et ceux qui nous ont précédés. Fierté d’être encore là et de voir devant moi plus de 150 femmes et hommes qui se tiennent encore debout, luttent et tiennent bon, malgré les immenses résistances et les lenteurs interminables… Les personnes devant moi ont presque toutes des cheveux blancs, ça fait longtemps qu’elles militent et espèrent, bravo! Mais c’est tellement difficile et parfois décevant de voir que la reconnaissance effective des femmes dans l’Église tarde à venir, que les jeunes n’ont pas le goût de joindre nos rangs. Sont-ils démotivés par notre trop grande patience? Ou peut-être n’y croient-ils plus? Notre patience n’a-t-elle pas assez duré?
Dans mon esprit, un mouvement d’impatience : « C’est assez, après quarante ans ça suffit! » Je nous ai vus, nous sommes là, nous sommes nombreuses, nous avons des convictions, une grande foi, de l’idéal, de l’intelligence, du dévouement à revendre… et nous attendons toujours d’être reconnues à part entière à l’intérieur de l’Église que nous formons. Le temps est-il venu de sortir du placard? Que toutes ensemble nous fassions entendre notre voix, que nous manifestions publiquement?
Ne pouvons-nous pas lire dans les signes du temps que l’heure est venue? Que ce qui paraissait impossible devient possible! Dans la mouvance du printemps arabe, des indignés à la grandeur de la planète, de tous ceux qui cessent de demander et maintenant exigent!
Nous avons fait mémoire ensemble, faire mémoire ce n’est pas seulement se rappeler le passé mais c’est aussi le rendre présent. Quarante ans plus tard, reprenons le flambeau, solidaires et déterminées. Osons nous faire entendre, non seulement de nos évêques, mais aussi de nos concitoyennes et concitoyens qui comme nous, souhaitent plus de justice et d’équité pour les femmes.
Bâtissons maintenant ensemble une Église qui nous ressemble!
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