Monsieur le cardinal Marc Ouellet,
Une semaine après la publication de votre lettre d’excuse dans les journaux du Québec, nous demeurons toujours songeuses concernant la teneur de votre lettre. Une demande de pardon exige un dialogue, une rencontre avec l’autre et la promesse d’un avenir meilleur. Demander pardon, c’est reconnaître qu’il y a eu des erreurs. Mais c’est aussi s’engager à les réparer.
Si, comme vous l’écrivez, « le comportement des catholiques et de certaines autorités épiscopales relativement (…) à la promotion de la femme, n’a pas toujours été à la hauteur des besoins de la société ni même conforme à la doctrine sociale de l’Église », c’est beaucoup à cause de la conception de la femme véhiculée par l’Église.
Nous aimerions attirer votre attention sur la violence structurelle que les autorités se refusent à nommer dans notre Église patriarcale. S’il est vrai que les femmes assument une foule de fonctions de service dans l’Église, qu’elles ont un certain pouvoir d’influence, elles n’ont toutefois pas le pouvoir formel, le plus visible, le plus direct. Ce pouvoir relève des fonctions d’autorité réservées aux clercs dans l’Église. Les femmes n’ont toujours pas accès aux lieux qui décident des lois, des normes et des politiques.
Vous affirmez souhaiter des chemins de réconciliation, de dialogue ; et c’est très louable. Mais c’est en collégialité, avec l’ensemble des évêques, avec des femmes et des hommes qu’il vous faudra chercher les chemins de réconciliation. L’Église du Québec, tout comme la société québécoise, s’est transformée depuis plusieurs années. Et l’Esprit est toujours perceptible dans le peuple de Dieu.
Soyez assuré de notre attachement envers l’Église du Québec.
Le réseau Femmes et Ministères,
Le 29 novembre 2007
- Dissolution de la corporation Femmes et Ministères - 27 mars 2024
- Des rapports à changer entre l’État et l’Église? - 9 novembre 2023
- Un synode des femmes à Montréal - 9 novembre 2023