Lorsque le 21e Concile œcuménique Vatican II a débuté le 11 octobre 1962, nous avions déjà vécu plusieurs engagements en Église principalement en action catholique et en pastorale familiale. L’annonce du Concile a été pour nous comme un vent d’espérance en même temps qu’un appel à la participation et à la coresponsabilité. L’Église « s’ouvrait au monde et à la culture contemporaine faite de progrès technologiques considérables, d’émancipation des peuples et de sécularisation croissante. Le Concile a été considéré comme un événement marquant dans l’histoire de l’Église du Québec ». Il apportait des réponses aux questions modernes de notre temps.
Vingt ans plus tard, le synode sur La vocation et la mission des laïques dans l’Église et dans le monde est venu rappeler les grandes aspirations du Concile. Les Pères synodaux invitaient l’Église à se remémorer et à aller de l’avant dans la mise en œuvre des exhortations de ce grand rassemblement d’Église qu’a été Vatican II. Les laïques de chez nous ont une fois de plus fait entendre leur voix et réclamé ouverture et renouveau de la part de l’Église.
Aujourd’hui, où en sommes-nous ? Que reste-t-il de ces années de travail intense des évêques du monde entier désireux de répondre aux défis de l’Église du XXe siècle et de toutes les recommandations accueillies avec grand enthousiasme par bon nombre de catholiques engagés en Église.
Pour nous, dès le début du Concile : un agenda clair
Pour visiter l’avant-Concile, référons-nous à la brochure Célébrer l’annonce de Vatican II. (Novalis, numéro spécial 2008). Dans l’article Les grands appels du concile Vatican II, conversions, passages difficiles et tâches prioritaires, on peut y lire la situation de l’Église en 1960 et les aspirations du Concile.
Le Concile voulait passer :
« D’une Église cléricale à une Église des baptisés.
D’une Église de chrétienté à une Église missionnaire.
D’une Église du rite à une Église qui met en évidence la Parole de Dieu.
D’une Église d’adaptation au monde à une Église de participation et de présence au monde.
D’une Église des normes à une Église de l’expérience humaine et spirituelle, centrée sur la personne.
D’une Église uniforme à une Église plurielle.
D’une Église soucieuse de l’ordre social légitime à une Église servante soucieuse des pauvres.
D’une Église autoritaire à une Église de coresponsabilité ».
Ces quelques phrases témoignent d’une volonté de transformation profonde au sein de l’Église. Les Pères conciliaires étaient en quête de nouvelles formes d’expression de la foi adaptée à notre temps. L’Église entrait dans une imposante réflexion et une sérieuse évaluation.
Écoutons Jean XXIII nous dire dans son discours d’introduction au Concile :
« Autre est le dépôt de la foi et autre la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même portée. Il faudra attacher beaucoup d’importance à cette forme et travailler patiemment à son élaboration. On devra recourir à une façon de présenter qui correspond mieux à un enseignement surtout pastoral. »
Ceux et celles, qui ont connu des engagements en Église dans les années 1940-1950, savent bien ce que signifiaient ces passages. Les laïques que nous étions, connaissions une Église plus moraliste qu’éducatrice de la foi, une Église où la stricte observance des règles et des lois ne se discutaient pas, une Église de peurs et d’interdictions, une Église où il fallait gagner son ciel, une Église où le clergé faisait figure d’autorité morale et occupait une place prépondérante autant dans la société que dans l’Église. Dans nos mouvements, nos organisations, pas grand-chose ne se décidait sans l’approbation de l’aumônier, du vicaire ou du curé qui veillaient au grain. Ces derniers avaient droit de regard sur nos engagements, sur l’orientation de nos vies et quelquefois même sur nos consciences. Si le clergé s’opposait à une idée ou à une suggestion, il devenait quasi impossible d’avoir gain de cause.
Malaises et désir de changement
Un regard sur l’histoire de l’Action catholique de chez-nous, nous permet de constater que des malaises de plus en plus marqués provoquaient des résistances et annonçaient une volonté de changement.
En 1950, les publications de la JOC [Jeunesse ouvrière catholique] nous décrivent très bien la vision qu’on avait alors du laïcat :
« Appelés à sauver des âmes, les jocistes sont les collaborateurs du prêtre, dont ils prolongent l’action dans les milieux que ce dernier ne peut atteindre. En ce sens, ils ont une mission quai-sacerdotale, ils sont les intermédiaires entre les laïcs ordinaires et les prêtres. C’est au prêtre d’abord que Jésus a demandé de travailler pour lui et pas aux autres. Mais le mal est si grand dans le monde qu’ils ne sont pas acceptés partout et surtout qu’ils ne sont pas assez nombreux pour suffire à la tâche. Les jocistes sont appelés à les prolonger dans le milieu. Mais pour que leur action soit complète, ils devront amener les jeunes au prêtre. Les militants jocistes sont du prêtre et de la masse en même temps »
Plusieurs voix se faisaient entendre pour réclamer la valorisation du laïcat chrétien, non plus uniquement dans un rôle de suppléance, mais dans la reconnaissance d’une autonomie et d’une véritable coresponsabilité. Elles étaient cependant vite étouffées. Écoutons le journaliste Gérard Pelletier, un homme d’action et de conviction, alors secrétaire national de la JEC [Jeunesse étudiante catholique] qui écrivait en 1945 :
« Pour nombre de gens, la responsabilité laïque se borne à la cuisine de l’action… Le dirigeant vous renseignera sur le travail qui se fait. Pour la doctrine et les grands projets, il devra vous référer à l’aumônier. On ne considérera jamais son opinion en dehors du domaine technique, revenant ainsi par un détour assez subtil, à la formule de l’Apôtre qui ne fait qu’obéir, à la formule de l’exécutant servile. »
La méthode du Voir, Juger, Agir, utilisée dans l’Action catholique permettait cependant le développement d’aptitudes et de qualités qui faisaient des militants et des militantes des leaders, des personnes avisées, capables d’analyse, de décision et d’action concertée. Ce lieu de solidarité et de prise en charge, tourné vers l’engagement social et la transformation des structures aliénantes, permettait d’acquérir une solide formation sociale et religieuse et de devenir des personnes autonomes, engagées et soucieuses du bien commun. Et force est de constater qu’un très grand nombre de dirigeants et de dirigeantes de l’époque sont devenus, en quittant l’Action catholique, des figures de proue dans le monde politique et pour plusieurs, dans le monde syndical. Pas surprenant qu’il y ait eu crise à l’Action catholique!
Bouleversements qui appellent des changements
Lorsque le Concile a débuté en 1962, se vivait au Québec un temps d’effervescence, un virage que l’on a qualifié de Révolution tranquille. Le Québec se réoriente, il s’engage dans la voie de la modernité marquée par de grands bouleversements sur les plans politique, social, culturel et religieux. C’est la mise en place d’une séparation Église catholique et État. Une nouvelle identité québécoise voit le jour. Temps de remise en question, temps de rupture, d’évolution s’il en est un. Le Concile venait nourrir les désirs de changement, d’évolution, présents au cœur de plusieurs chrétiens et chrétiennes. Nous avions le sentiment que quelque chose était en train de changer, les relations clercs/laïques, la place du Peuple de Dieu dans la réalité de l’Église. Le Concile traitait du rôle des laïques en lien avec la mission même de l’Église. Il leur apportait « une fierté d’être chrétiens et chrétiennes et membres de l’Église à part entière ».
« Les laïques engagés que nous étions, cette annonce d’un Concile a été accueillie avec grande joie. Depuis longtemps, étaient réclamés entre autres choses :
• une liturgie mieux adaptée à notre culture,
• une plus grande participation des laïques à la vie de l’Église,
• une rénovation de la morale conjugale,
• une plus grande solidarité avec les pauvres,
• une Église moins cléricale donnant plus de place aux laïques,
À cette époque, il nous semblait que tous les rêves étaient permis. Vatican II allait répondre à certaines de nos aspirations ». (Réjean Plamondon, Prions en Église du 18 janvier 2009)
L’affirmation « L’Église c’est nous, c’est tout le peuple de Dieu et non seulement le pape, les évêques, les prêtres », ressemblait à un slogan maintes fois répété. L’apostolat des laïques (no 3) n’affirmait-il pas :
« Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ Chef le devoir et le droit d’être apôtres. Insérés qu’ils sont par le baptême dans le Corps mystique du Christ, fortifiés grâce à la confirmation par la puissance du Saint-Esprit, c’est le Seigneur Lui-même qui les députe à l’apostolat. S’ils sont consacrés sacerdoce royal et nation sainte, c’est pour rendre témoignage au Christ sur toute la terre ».
Un changement de vocabulaire annonçait un changement de perception du rôle des laïques dans l’Église. Désormais, on ne parlera plus d’Église enseignante et d’Église enseignée, mais d’une Église tout entière ministérielle où les différences de fonctions ne devaient pas créer d’inégalités parmi les membres du Peuple de Dieu. On abandonnera l’appellation auxiliaire ou collaborateur pour parler de « coresponsables » en décrivant la coresponsabilité comme « un plus grand partage de l’autorité et des responsabilités ecclésiales entre la hiérarchie d’une part, et les laïcs d’autre part. Un partage qui ne se situe pas uniquement au niveau de l’exécution, mais aussi de la réflexion pastorale et des décisions à prendre ».
Déception chez les laïques : un goût amer
Nous le savons, il faut plus que des études, des recommandations pour opérer des changements de mentalité. Tenant compte des facteurs sociaux et culturels, il devient impératif de mettre en place des conditions favorables à l’évolution des mentalités. Après le Concile, il aurait fallu que les notions d’autorité et de responsabilité manifestent des signes de modification dans leur exercice et qu’elles soient accompagnées de décisions politiques qui en assurent la mise en place. La coresponsabilité doit être plus qu’un mot réconfort.
Nommons quelques événements qui ont eu un impact sérieux chez les chrétiens et les chrétiennes de chez-nous, causant déception et désenchantement.
L’encyclique Humanae Vitae : À peine le Concile terminé, en 1968, la lettre encyclique de Paul VI sur le mariage et la régulation des naissances a eu l’effet d’une bombe et provoqué la colère de nombreux catholiques. L’encyclique a soulevé une opposition sans précédent à l’intérieur de l’Église. Paul VI, dans sa décision, allait à l’encontre même de l’avis de la commission pontificale d’experts qu’il avait lui-même nommée et qui, très majoritairement, avait préconisé la possibilité d’avoir recours à des moyens de contraception jusque là non reconnus par l’Église. Cette encyclique a marqué un point de rupture pour ceux et celles qui y ont vu un manque d’autonomie par rapport à la responsabilité et à la conscience individuelle. Rupture sérieuse dont on entend encore les échos aujourd’hui et qui a causé une désaffection des fidèles, particulièrement ressentie chez les femmes, opérant un départ silencieux de l’Église, lié aux positions romaines sur la contraception.
La crise de l’Action catholique : La même année au Québec la crise de l’Action catholique fera naître la célèbre Commission d’étude sur les laïcs et l’Église, chargée de faire la lumière sur la place et l’avenir de l’Église et de la foi au Québec francophone. Son rapport paru en 1971 « L‘Église au Québec, un héritage, un projet » présente une excellente analyse de la situation et suggère plusieurs pistes d’action.
Mais de quelle crise s’agissait-il donc ? À l’époque, de fortes tensions existaient entre certains dirigeants laïques et l’épiscopat, les uns jugeant que l’Action catholique dérivait vers l’action sociale et n’était peut-être plus si catholique que cela, les autres trouvant que certains responsables en Église se comportaient comme les propriétaires de l’Église. La responsabilité du laïcat était différemment assumée selon le degré d’autoritarisme des aumôniers et des évêques en place. Devant cette impasse, les évêques du Québec avaient jugé nécessaire de couper les vivres aux mouvements d’Action catholique.
Regarder la situation des laïques dans l’Église du Canada français comme il leur avait été demandé sans regarder l’ensemble de la situation et de l’avenir prochain de l’Église d’ici, semblait impossible pour les commissaires. La Commission a donc élargi son mandat, regardant l’ensemble de la situation, considérant que le Québec d’alors se trouvait dans une situation de mouvance et de valeurs à reconsidérer.
La Commission Dumont a connu une participation du tonnerre : 15 000 participantes et participants dans 23 diocèses du Québec. Elle a ramassé un matériel considérable et est vite devenue une nouvelle source d’espérance pour les laïques du Québec. Malheureusement, les conclusions et les propositions du Rapport, pourtant très concrètes, n’ont pas fait l’objet de décisions ou de politiques d’application et ont été très vite, pour la plupart , remisées aux oubliettes. Une autre grande déception!
Ce ne sont là que deux exemples. D’autres faits pourraient venir dire que la reconnaissance d’une responsabilité pleine et entière des baptisés laïques dans la vie de l’Église n’a pas été pris en compte, comme le recommandait Vatican II. Pensons par exemple à certaines assemblées d’Église tels que les synodes diocésains, les commissions d’étude, les comités spéciaux où plusieurs vœux exprimés sont demeurés lettre morte.
Synode sur la Vocation et la mission des laïques dans l’Église
20 ans après Vatican II
Vingt ans après Vatican II, à mi-chemin entre le Concile et aujourd’hui, un synode des évêques est convoqué à Rome sous le thème La vocation et la mission des laïques dans l’Église et dans le monde, vingt ans après Vatican II. Il invite à se remémorer, à éclaircir certains thèmes d’actualité et à susciter des énergies nouvelles pour faire grandir l’Église.
En 1987, deux raisons ont inspiré le thème du synode Vocation et mission des laïques dans l’Église et dans le monde. Une raison intra-ecclésiale : s’interroger sur les fruits de Vatican II et s’assurer que ces fruits n’atteignent pas qu’une élite mais la masse. Et une raison extra-ecclésiale : devant l’évolution rapide du monde et les nouveaux besoins qu’elle entraîne, provoquer une nouvelle réflexion pour une évaluation et une relance de ce qui s’était dit sur les laïques au concile Vatican II.
Les documents de préparation au Synode ne démontraient pas de progrès marquants sur le Concile ou du moins une forte poussée en avant. Ils rappelaient les grands documents conciliaires et par la suite, parlaient en termes de situations problématiques, de défis, de difficultés qui ont surgi dans une période de transformation rapide et profonde. Seront nommés comme problèmes nouveaux : les nouvelles relations clercs/laïques, les associations laïques et leurs liens avec l’Église, la séparation Église/monde, le désir des laïques d’accéder à certains ministères ecclésiaux, les rapports clercs/laïcs, la fuite du monde pour se réfugier dans les choses de l’Église, la spiritualité des laïques, le développement de la participation démocratique dans la société qui pousse des laïques à revendiquer le droit à la participation et le droit à la décision dans l’Église, les communautés de base versus les communautés paroissiales. Devant l’éventail de tous ces problèmes, certains laïques ont lancé ce cri du cœur : « Mais sommes-nous uniquement des problèmes pour l’Église? »
À l’ouverture du Synode, quatre questions seront annoncées comme majeures : le caractère séculier des laïques, les associations laïques et leur rapport avec les pasteurs, les ministères, la vocation et la mission de la femme.
Les laïques d’ici parlent aux évêques
Pour préparer leurs interventions au Synode, la délégation canadienne va travailler durant trois ans. Elle va procéder à une vaste consultation pancanadienne. La délégation canadienne recueillera des mémoires, recevra 90 groupes de laïques en audience et réunira une centaine de responsables de groupes ou de mouvements laïques pour une fin de semaine de discussion.
Le rapport de la grande consultation présenté aux évêques canadiens en septembre 1987 nous parle des aspirations des laïques de chez-nous.
Le premier point de convergence notable : l’ecclésiologie
Les laïques ont rappelé aux évêques et avec beaucoup d’insistance ce que le Concile avait déclaré :
« L’Église existe d’abord pour accomplir la mission que le Seigneur lui a confiée et qu’elle est appelée à exercer au cœur du monde. Somme toute, la mission est la raison d’être de toute ecclésialité, c’est là sa « condition de vie ». Les fonctions et ministères qui se distinguent en son sein n’ont pas d’autres raisons d’être que celle-là; ils lui sont ordonnés. La mission ecclésiale incombe d’abord à chaque baptisé-e confirmé-e, et de ce fait même, elle relègue au second plan la distinction entre l’ordre des clercs et le laïcat ».
Conséquemment, les laïques qui se sont exprimés revendiquent l’exercice d’une coresponsabilité réelle dans les processus d’orientation et de décision de l’Église. La seule consultation ne semble pas suffire à combler leurs aspirations. Ils réclament le droit à une prise de parole pour tout ce qui les concerne, droit au chapitre quand il est question des enjeux éthiques, sociaux… Les adultes dans la foi se disent aussi adultes en Église. On aurait souhaité non pas un synode sur les laïques, mais un synodedes laïques.
Ils rappellent Gaudium et Spes : « L’Église, est là pour le salut du monde. Elle doit être présente au monde et partager les joies, les espoirs, les tristesses et les angoisses de toute la communauté humaine que Dieu aime tant ». Elle doit travailler là où surgissent des besoins de justice, de paix, de développement et de libération. Une telle mission ne repose pas entre les mains des seuls laïques ou des seuls prêtres. Toute la communauté doit être levain dans la pâte. L’Église doit être un lieu de soutien, de ressourcement et de discernement pour que s’accomplisse cette présence au monde.
Alors que les uns parlent d’un laïcat actif dans l’Église, d’autres soulignent que l’engagement des laïques dans le temporel est moins évident qu’avant. Les liens entre foi et vie, foi et société, foi et culture se font difficilement. On a tendance à former des laïques pour l’Église institution, pour organiser et faire vivre l’institution. La conscience d’être chargé d’un apostolat dans l’ordre temporel a diminué de beaucoup avec le recul de l’Action catholique. Les laïques craignent que les regroupements d’Église se renferment de plus en plus sur eux-mêmes ou sur l’interne de l’Église et ne s’intéressent qu’aux pratiquants. On parlera de l’expérience des différents conseils paroissiaux ou diocésains comme promesse d’avenir si on parvenait à en faire de véritables conseils, de véritables lieux de participation et de décision.
En aspirant à vivre et à croître au sein d’une Église communion, beaucoup espèrent une Église de participation, une Église accueillante. Ceux et celles qui s’estiment marginalisés par les règles canoniques, dénoncent le fait qu’ils sont considérés comme des laïques de seconde zone. L’Église est pressée d’être plus écoutante envers les personnes qui sont aux prises avec ces réalités. C’est pourquoi elles réclament le droit de pouvoir s’exprimer lorsque le magistère veut prendre position sur les situations qu’elles vivent. Elles disent se sentir frustrées dans une Église froide, impersonnelle et écrasante.
Un second point de convergence : la condition féminine
De cette commune conception de l’Église naissent quelques préoccupations majeures. La condition féminine prend une place importante. Il faut réaffirmer l’égalité fondamentale des hommes et des femmes en Église et en tirer toutes les conséquences possibles. À l’unanimité s’ajoutent parfois même la fermeté et l’impatience devant la lenteur des changements à venir. À la lecture des mémoires, on constate que des groupes de tous les horizons se font solidaires des revendications des femmes. Ces dernières sont de trois ordres : le discours ecclésial, le partage des responsabilités et l’accession aux ministères.
La place de la femme dans l’Église est d’abord considérée à la lumière de l’ecclésiologie précédemment esquissée. La dignité baptismale des enfants de Dieu, de même que la commune mission ecclésiale, sont les deux arguments qui animent la plus grande part des argumentations, opinions et recommandations.
Les femmes réclament un droit de parole, particulièrement en des domaines qui les touchent directement. C’est entre autres le cas du discours ecclésial portant sur la famille et la sexualité.
Il est fortement souhaité que l’Église proclame une parole prophétique qui promeut l’égalité de l’homme et de la femme. Cela va jusqu’à la forme même du langage que l’on veut exempt de sexisme.
Les voix s’unissent aussi pour recommander que soient abolies toutes les règles, lois et conditions qui interdisent aux femmes l’accès aux différentes fonctions et responsabilités ecclésiales. Tout doit être mis en œuvre afin qu’elles puissent accéder à tous les niveaux de service et de responsabilité de l’Église. De plus, les fonctions d’enseignement et de gouvernement ne devraient plus être fermées aux femmes. Enfin, certaines règles – comme l’interdiction qui est faite aux femmes d’approcher l’autel – qui heurtent de front la dignité humaine et chrétienne des femmes devraient être révisées sans tarder.
Et la question des ministères, qu’en est-il ?
Les personnes et les organismes qui ont déposé des mémoires s’attendent à ce que la délégation canadienne intervienne sur la question de l’accès des femmes aux ministères ecclésiaux. Voyons de plus près en quoi consistent les différentes recommandations à ce sujet.
Une certaine part des intervenants et des intervenantes proposent une approche essentiellement pragmatique. Il s’agirait de confier à des femmes mandatées le soin de présider certains actes liturgiques qui sont directement liés à leur tâche pastorale. Ceci concerne particulièrement les ministères dits « de la Parole » (proclamation et prédication) de même que les sacrements du baptême, du mariage et de l’extrême-onction.
Enfin, quelques mémoires recommandent explicitement que soit étudiée l’hypothèse selon laquelle des femmes pourraient accéder aux ministères ordonnés. Plusieurs voix se sont unies pour demander précisément l’accès des femmes au ministère du diaconat.
De plus, il est à noter qu’un grand nombre d’individus et d’organismes recommandent que soient levés tous les obstacles qui empêchent les femmes d’accéder à la totalité des fonctions ecclésiales. Dans cette perspective, l’ordination est perçue comme la voie d’accès aux postes de gouvernement dans l’Église, la plupart de ces derniers étant exclusivement réservés aux ministres ordonnés.
D’autres points d’intérêt importants
D‘autres questions retiennent aussi l’attention tant par leur pertinence que par l’insistance avec laquelle elles sont exposées : le mariage et la famille, les laïques mandatés et les jeunes.
Il s’agit pour les participants des auditions et du sondage, du mariage et de la famille compris et vécus comme des manifestations spécifiques de la vocation laïque. Des organismes rappellent que l’appel particulier au sacrement de mariage engage les laïques dans une vocation spécifique. Cet engagement donne une couleur particulière à la vie ecclésiale puisqu’il est porteur de l’expérience conjugale et familiale. L’apport spécifique et irremplaçable des baptisés mariés devrait être plus explicitement reconnu par l’assemblée synodale.
Dans un tout autre ordre d’idées, il est question de la place faite dans l’Église aux laïques mandatés. Est mentionné comme un signe de progrès, l’arrivée de ces hommes et de ces femmes qui, après des études en théologie, travaillent comme agents et agentes de pastorale. Une grande difficulté pour eux : la non-reconnaissance et souvent la non-visibilité de ces personnes qui exercent en réalité un ministère diaconal.
Quant aux laïques en responsabilité pastorale, ils se sont réclamés des attributs du pasteur puisqu’ils ont charge de rassemblement et d’orientation des communautés chrétiennes. Plus encore, leur engagement au service de l’Église prend racine dans une véritable vocation. Voilà pourquoi ils ont insisté pour que l’accent soit mis sur la commune mission des pasteurs, qu’ils soient laïques ou ministres. Aussi veulent-ils participer activement aux prises de décision qui orientent la vie des Églises diocésaines au service desquelles ils sont engagés.
Enfin, il est souhaité que l’expérience des laïques rémunérés et mandatés, largement répandue au Québec, soit prise en compte par le Synode et qu’elle ne soit pas considérée comme étant exceptionnelle ou marginale comme c’est le cas dans leLinéamenta (document préparatoire au synode).
Les jeunes ont aussi interpellé cette Église qui ne facilite pas toujours l’expression de la foi. Ils se diront mal à l’aise dans nos communautés paroissiales et ajouteront : « Ce n’est pas les principes qui nous rejoignent, mais le concret ».
Les évêques sous surveillance
Les laïques demanderont avec beaucoup d’insistance aux évêques de présenter leurs revendications au synode comme ils les ont exprimées et de leur faire rapport à leur retour. Ils se diront fatigués de parler pour parler, lassés d’être appelés à la consultation, à la participation et de n’être pas entendus.
Ils ajouteront qu’ils sont conscients que la tâche n’est pas facile, mais ils demandent que l’Église, confiante dans l’action de l’Esprit, sache prendre le risque de la liberté, le risque de faire confiance, le risque de déléguer et le risque de la collégialité.
Les laïques diront aux évêques qu’ils souhaitent que l’épiscopat du pays ne les voit pas uniquement en termes de problèmes mais qu’ils se montrent fiers d’eux, fiers de leur engagement, fiers de leur autonomie… et qu’ils le disent haut et fort.
En résumé, on peut dire que les personnes et les groupes qui se sont exprimés étaient soucieux de la place des laïques dans l’Église et préoccupés de la mission de l’Église.
Ils attendent du Synode non pas une définition de leur spécificité mais une confirmation de la mission de l’Église dont ils sont activement participants.
LA DÉLÉGATION CANADIENNE INTERVIENT À ROME
On peut affirmer sans l’ombre d’un doute que la délégation canadienne a tenu compte de la consultation faite auprès des laïques. Leurs interventions en étaient en tous points le reflet.
Mgr Donat Chiasson, archevêque de Moncton a fait porter son intervention sur « Le peuple de Dieu, premier sujet de la mission »[1]. La dignité et le rôle des laïques n’a plus à s’affirmer en opposition avec les ministres ordonnés. Si la grâce du baptême précède toute distinction de charges ou d’offices, alors c’est le peuple des baptisés qui est le premier sujet du ministère. Il est le premier porteur de la parole. Il est le premier agent de réconciliation. Il est le premier artisan de communion. Le sentiment de la commune appartenance à la famille de Dieu fait peu à peu tomber le mur de séparation entre laïques et clercs. Il n’y a pas de classes supérieures et de classes inférieures en Église.
Quant à Mgr Jean-Guy Hamelin, évêque de Rouyn-Noranda, il est intervenu sur « La participation des femmes à la vie ecclésiale »[2]. La question de la participation des femmes à la vie de l’Église est une question de toute première importance pour la vie et l’avenir de notre Église. Il est de notre devoir d’accepter de regarder la réalité, d’exercer le discernement avec ouverture et ténacité et de reconnaître et accompagner ce mouvement qui souffle à l’intérieur de notre Église. Les femmes dans l’Église tiennent la maison mais les hommes seuls la dirigent. Il va falloir nous laisser interpeller sérieusement. Nos mentalités, notre pratique et notre discours ne concordent pas toujours avec les affirmations sur l’égalité que l’on trouve dans nos déclarations. Il suggère de mettre sur pied des groupes d’approfondissement sur la question de l’ordination des femmes ou seraient présents des hommes et des femmes, des pasteurs, des théologiens et des théologiennes.
Mgr James Hayes, archevêque d’Halifax, insiste dans « Ouvrir les portes » sur la primauté de la mission. Il demande d’élargir aux chrétiens et aux chrétiennes le mode de participation aux synodes de manière à associer plus étroitement l’ensemble des baptisés à la définition des voies d’avenir du peuple de Dieu.
Mgr John Michaël Sherlock, évêque de London, parle du divorce qui existe entre la foi et la culture dans « Foi et culture : faire de la place à l’Évangile ». Il faut entendre la voix des pauvres et des sans pouvoir. Il insiste sur la nécessité des coalitions et de la solidarité. C’est par un processus d’engagement, de discernement et de négociation que l’enseignement social de l’Église devrait s’élaborer.
En bout de ligne : pas de véritable avancée !
Malgré de nombreuses interventions d’évêques venus des cinq continents qui réclamaient ouverture et fidélité à Vatican II, on peut dire que, dans l’ensemble, le Synode n’a rien apporté de très nouveau ou d’innovateur. À la suite des 230 interventions des évêques, et aux ateliers qui ont suivi, un texte de 54 propositions a été présenté au Saint-Père après que les évêques y aient apporté 900 amendements. Résultat : les évêques se sont difficilement reconnus dans l’énoncé des propositions finales. Ces propositions étaient d’ordre très général, presque des vœux pieux. Les situations nouvelles ou problématiques n’ont pas été retenues dans leur ensemble par le secrétariat central, ni appelées à la discussion.
Le Synode a rappelé les grandes déclarations du Concile sur les laïques. Il a entériné plus que relancé le progrès doctrinal du Concile. Il a signalé l’existence de certaines lacunes dans la réflexion théologique actuelle, comme le statut des ministères non liés au sacrement de l’ordre, la notion de la sécularité spécifique à l’état laïque, de la dualité des sexes dans l’histoire du salut et dans la vie de l’Église.
Les mouvements ont été l’objet d’une confrontation vigoureuse entre deux approches : mouvements traditionnels ou mouvements nouveaux. Quels sont les liens qui doivent exister entre ces mouvements et les épiscopats ? Qui a autorité sur les mouvements ? Le pape ? Les évêques du lieu ? Peuvent-ils s’implanter quand et où ils le veulent ? L’inquiétude provenait de mouvements de spiritualité qui essaiment d’un pays à l’autre. Selon certains, les nouveaux mouvements stimulent les institutions d’Église, mais ils suscitent aussi des appréhensions. Ils réconfortent l’institution, mais ne s’engagent pas dans la culture des gens.
Réaction des laïques au rapport des évêques
À leur retour de Rome, les évêques de la délégation canadienne ont tenu parole et ont fait rapport de leur mission tel que promis.
Ils vont dire que le Synode a été une expérience éclairante à cause de la consultation faite ici au pays. Éclairante aussi parce qu’à Rome, ils ont pu être à l’écoute de ce qui se vit aux quatre coins du monde. Ils parleront d’une expérience éprouvante et décevante parce que le mode de travail est lent et lourd et que l’organisation du Synode est apparue trop peu apte à ressaisir la richesse de la vie des Églises locales. Les questions chaudes ou controversées sont éliminées du débat et du vote final. Ils diront avoir ressenti un sentiment d’impuissance ou d’inefficacité tout au long du Synode.
Devant le rapport des évêques, les laïques ont de nouveau manifesté une grande impatience en revendiquant des changements concrets chez nous si ce n’est pas possible à l’échelle de l’Église universelle. Ils se sont dits fatigués des prises de paroles sans lendemain ainsi que des consultations inutiles.
Ils iront même jusqu’à suggérer que l’Assemblée des évêques du Québec devienne l’Assemblée de l’Église catholique du Québec où, ensemble, chez nous, évêques, prêtres et laïques en poste de responsabilité seraient partenaires dans la prise en charge de leur Église. Ils réclament de vraies assemblées d’Église.
Revenaient sans cesse les mots : fatigue, exaspération, colère, responsabilité pastorale partagée, décentralisation, dialogue, consultation permanente, décision partagée. Il est même arrivé que le slogan « Maître chez nous » mis de l’avant par un certain parti politique au Québec, soit cité par quelques laïques, l’Église devant s’en inspirer.
Une fois de plus, force a été de constater que certaines assemblées d’Église ressemblent à des mobiles. Si le vent se fait sentir, le mobile s’agite du bas jusqu’en haut. Toutes les pièces deviennent en action. Les pièces du bas sont durement ébranlées alors que les pièces du haut gardent une certaine stabilité. Ça bouge pour un temps plus ou moins long selon la bourrasque. La secousse passée, le calme revient doucement à partir du haut et progressivement vers le bas. L’inertie s’installe à nouveau en attente de la prochaine tempête.
Où en sommes-nous en 2009 ?
On peut dire que, pour nous laïques, le Concile a été un moment de renouveau spirituel. Il a été un grand événement en développant une vision moins cléricale et plus horizontale de l’Église, en nous liant et en nous unissant de plein droit à la mission de l’Église.
Il est certain que ces passages que l’on a cités au départ, ces nouvelles visées, ces changements ne pouvaient pas se réaliser uniquement à grands coups de déclarations ou d’énoncés de principes. Il fallait s’attendre à des longueurs, à des contestations, à des peurs et à des résistances dans la mise en œuvre de ce grand projet d’Église. Il fallait s’attendre à vivre des bouleversements dans le concret même de la vie de l’Église.
Ce renouveau applaudi par les uns supposait une véritable conversion chez les autres. Il exigeait une nouvelle vision de l’Église, de nouveaux comportements et de nouvelles pratiques en Église. C’était vrai pour les chrétiens ordinaires que nous sommes, c’était tout aussi vrai pour les gens de la hiérarchie.
Nous savons très bien qu’il y a mille et une façons d’appliquer les freins : il y a le débat, la confrontation, la résistance. Il y a aussi le silence, l’inertie… et le temps, le fameux temps qui, dit-on, finit par tout arranger. Certaines personnes en Église sont expertes dans ces stratégies de résistances. Des barrières de toutes sortes risquent de nous rendre la vie difficile, de contrer tout désir de changement; des barrières structurelles, des barrières imposées par des autorités, des barrières venant de chrétiennes et de chrétiens plus conservateurs et des barrières qui se trouvent bien cachées à l’intérieur de chacun de nous.
Le Concile nous a indiqué les chemins à parcourir pour faire de l’Église une vraie communion où tous les chrétiens et chrétiennes sont responsables de leur baptême et de l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité. Le peuple de Dieu n’a pas fini de faire mémoire de Vatican II, ni d’en épuiser les ressources.
Par rapport à toute la force de renouveau portée par Vatican II et le triste constat actuel de retour au conservatisme, à un pouvoir central fort et puissant, où trouver, où percevoir un filon d’espérance ? Difficile pour l’heure d’entrevoir la réalisation du rêve d’une Église centrée sur le développement de la personne dans sa soif de spiritualité et de transcendance, du rêve d’une Église peuple de Dieu tout entière ministérielle.
Difficile de voir une Église ouverte au monde, accueillante et confiante dans la solidité de sa doctrine, capable de valoriser tout ce que le Créateur a mis de force en nous et non pas une Église autoritaire, patriarcale, repliée sur elle-même, dépassée, enfermée comme dans un ghetto et écrasée par la tradition.
Les requêtes des laïques ont souvent été l’occasion de crises successives, une situation de cul-de-sac pour une participation à part entière, et que dire de la participation pleine et entière des femmes.
Sevré de rites et de liturgie en perte de connexion significative, le peuple de Dieu d’ici a davantage tendance à se dire chrétien à l’écoute de sa conscience, et de moins en moins catholique, appartenant à une communauté.
Voyons-nous des signes d’espérance véritables ou nous berçons-nous d’illusion face à certaines pousses nouvelles qui pointent ici ou là ? Comment exercer un bon discernement ? Les nouveaux mouvements invitent-ils à devenir sel de la terre et lumière pour le monde ? Les mouvements les plus engagés se situent souvent en marge de l’Église et prennent une certaine distance avec l’institution. Fernand Jolicoeur, syndicaliste et ex-dirigeant d’Action catholique, disait
« La plus grande tentation qui nous guette actuellement, serait de fuir le monde pour ne pas être contaminé par lui, pour ne pas être touché par lui. C’est dans le monde et avec le monde que nous sommes appelés à la sainteté. »
Le rapport de la commission Justice et Foi au diocèse de Québec en 1984 décrivait le profil de nos communautés chrétiennes. Aujourd’hui, nous pourrions en venir aux mêmes conclusions , faire le même constat. On entendrait encore de nombreux laïques nous dire qu’ils se sentent de l’Église ou qu’ils travaillent en Église, lorsque collés aux rassemblements liturgiques, à l’éducation de la foi, ou encore liés aux mouvements de spiritualité qui sont pour leurs membres des lieux de fraternité et de ressourcement. De façon tout aussi exclusive, l’implication sociale, le travail pour le bien commun, la paix, la justice relèveraient des groupes sociaux et ce, sans référence avec la foi chrétienne. Autrement dit, les chrétiens et les chrétiennes travaillant dans ces groupes, ne réalisent souvent pas, que ce faisant, ils vivent l’Évangile et sont fidèles à l’enseignement social de l’Église.
Dans l’Église, nous avons développé un nouveau langage; la réalité n’a cependant pas changé pour autant. On a d’abord défini les laïques par la négative : ceux et celles qui ne sont pas prêtres. En Action catholique, on a fait d’eux des collaborateurs et des collaboratrices du prêtre. Après le Concile, l’expression coresponsabilité a fait son apparition pour décrire la communion qui doit exister entre prêtres et laïques. Aujourd’hui, s’inscrivant dans la même foulée, nous parlons de partenariat alors que nous savons très bien que la culture partenariale ne peut se marier avec la culture patriarcale.
Retour à la liberté et à l’optimisme de Vatican II
Depuis le Concile, notre monde a continué de bouger, d’évoluer sur les plans économique, politique, social et culturel. Les croyances sont remises en question par l’analyse de sciences, les idées se transmettent à la vitesse de l’éclair. L’Église et le monde passent par des phases de conscientisation planétaire. Notre époque se pose des questions les plus fondamentales sur la vie, la mort, sur la spiritualité… pas toujours explicitement mais souvent de façon sous-jacente.
Par Vatican II, le vent de l’Esprit a nourri l’espérance et tracé l’itinéraire pour une Église revivifiée. Le souvenir de ce mémorable Concile doit demeurer une référence dans l’esprit des chrétiens d’aujourd’hui. C’est plus qu’une nébuleuse, c’est toujours un projet. Une urgence se fait de plus en plus criante pour amorcer sa réalisation. L’Église est toujours à construire. Elle ne peut pas être une institution installée dans ses certitudes. Et si nous croyons vraiment que l’Église c’est nous, nous devons tous et toutes nous mettre à l’ouvrage.
Il nous faut retrouver la liberté et l’optimisme du Concile, en y retournant le plus souvent possible. Si seulement on s’efforçait de revoir et de mettre en application les propositions votées dans nos grandes assemblées d’Église, on serait déjà sur une bonne voie. Il faut revisiter ces événements importants d’Église. Il y a là une mine d’or de réflexion et d’actions possibles pour aujourd’hui. À nous d’y puiser, de nous en nourrir et d’agir. L’avenir est entre les mains de ceux et de celles qui font l’Église aujourd’hui.
Texte d’une conférence prononcée en 2009 lors des Rendez-vous théologiques sur Vatican II par la Faculté de théologie et de sciences religieuses avec la collaboration de la Chaire Monseigneur-de-Laval.
Le 15 mai 2009.
NOTES
[1] http://femmes-ministeres.lautreparole.org/?p=818
[2] http://femmes-ministeres.lautreparole.org/?p=816
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